BBC Afrique
14/06/07
Le Zimbabwé va s'effondrer dans les 6 mois à venir : c'est le pronostic pessimiste d'un rapport rédigé à l'intention des représentants des ONG dans le pays, et cité par l'agence de presse AP. Le document ajoute que plusieurs scénarios sont possibles, notamment celui d'une proclamation de l'état d'urgence.
Le rapport, rédigé par un groupe de consultants à l'intention des organisations d'aide humanitaire et de l'ONU, souligne le taux d'inflation dans le pays: 3714 % – un record mondial. Il prédit que les commerces et services ne pourront bientôt plus fonctionner, et que les Zimbabwéens auront alors recours à une économie de troc. Selon le document, les estimations de prix dans le commerce ne sont plus valables que pour un jour maximum – parfois une heure. Déjà, certaines entreprises ne paient plus leurs salariés en argent, mais en denrées alimentaires.
Le rapport ajoute que les commerces doublent maintenant leurs prix deux fois par mois.CalculsOr, selon les auteurs du document, "si le taux actuel de l'inflation double chaque mois de cette année, cela portera le total pour 2007 à 512000 %. C'est pour cela que l'effondrement général est à prévoir avant le début de l'an prochain, donc dans les 6 mois à venir".Le rapport note par ailleurs que les membres des forces de sécurité, qui jusqu'ici sont restées fidèles au président Mugabé, ressentent eux aussi les effets de la crise. Un agent de police aujourd'hui touche un salaire moins élevé que les employés domestiques des représentants des ONG.Le document estime aussi que les services chargés de l'eau et de l'électricité sont au bord de l'effondrement. Le mois dernier, déjà, l'électricité a été rationnée, limitée à quatre heures par jour, pour économiser l'énergie dont le secteur agricole a besoin.ChômageSelon les estimations citées par le rapport, le chômage touche 8 personnes sur 10. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), une agence de l'ONU, près de 4 millions de Zimbabwéens vont avoir besoin d'une aide alimentaire cette année, soit le tiers de la population.
Le président Robert Mugabé rejette toute responsabilité pour la crise, provoquée selon lui par un complot occidental visant à renverser son gouvernement, en raison de son programme de saisies de terres appartenant à des agriculteurs blancs.
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