AFP
23/08/09
Un journaliste d'une radio privée congolaise a été mortellement blessé à coups de couteau par des inconnus dans la nuit de samedi à dimanche à Bukavu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris auprès de la direction de la radio.
Bruno Koko Chirambiza, âgé de 24 ans, journaliste à Radio Star, a été tué de "deux coups de poignard au thorax", par un groupe d'inconnus samedi peu après minuit, alors qu'il revenait à pied avec un ami d'un mariage qu'il avait animé, a déclaré le député d'opposition Pierre Pay Pay, propriétaire de cette radio locale.
"Il s'agit d'un acte prémédité, un assassinat. Ils étaient suivis depuis la fête qui se déroulait à 5 km de son domicile, près duquel il a été tué. C'est lui qui était visé, et on ne lui a rien volé", a-t-il ajouté. Le jeune journaliste, célibataire, est décédé peu après son agression à l'hôpital de Bukavu où il avait été transporté. "Sur lui on a retrouvé de l'argent, son téléphone portable et son dictaphone qu'il avait depuis le début de la journée. Cela fait penser à beaucoup de choses", a déclaré un collègue de la victime, en évoquant deux autres assassinats de journalistes en 2007 et 2008 à Bukavu, le chef lieu de la province du Sud-Kivu.
Le 21 novembre 2008, Didace Namujimbo, journaliste à la radio Okapi, parrainée par l'ONU, avait été tué par balle par des inconnus. Cinq mois avant, le 13 juin 2007, un autre journaliste d'Okapi, Serge Maheshe, avait été également tué devant son domicile par deux inconnus. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) mènent actuellement des opérations dans l'est du pays, notamment au Sud-Kivu, contre le rebelles hutus rwandais des Forces démocratique de libération du Rwanda (FDLR) et d'autres groupes armés, actifs dans cette région.
"Nous sommes en train de voir s'il (Bruno Koko Chirambiza) avait animé récemment des émissions au sujet des opérations actuelles de l'armée", a ajouté M. Pay Pay, précisant que le journaliste travaillait depuis deux ans à Radio Star, qui n'émet qu'à Bukavu. Les autorités locales ont annoncé l'ouverture prochaine d'une enquête après ce meurtre.
Les obsèques de la victime devaient se dérouler dimanche après-midi près de Bukavu. Fin mai, l'ONG Protection international (PI) avait réclamé le "réexamen au fond" de l'affaire du meurtre de Serge Mahese, pour lequel trois civils ont été condamnés à mort en 2008, et "une enquête indépendante" sur le meurtre de Didace Namujimbo.
AFP