Par Ben-Clet
29/05/07
Il est écrit que, sans solution radicale durable aux tensions interethniques récurrentes dans le Nord- et le Sud-Kivu, la RDC ne connaîtra pas de répit. Le gouvernement central risque de ne réaliser aucun des «chantiers du président» dans les deux provinces, où l’insécurité au quotidien rime avec un permanent conflit identitaire.
Victimes des manipulations politiciennes, les populations locales, excédées, sont poussées vers le reniement de leur vote de 2006 ou, à défaut comme l’humeur d’aujourd’hui n’a pas d’effet rétroactif, elles orienteront autrement leurs choix aux scrutins de 2011. Comprenne qui veut.
La situation des Kivu est à ce point explosive qu’elle risque, un de ces quatre matins, d’exploser à la figure de tous les Congolais. Ce sera, une fois de plus, une déstabilisation venue, comme autrefois, des Kivu-le-volcan.
Les massacres de la semaine dernière à Kaniola l’ont malheureusement rappelé. Elles devraient réveiller les consciences. En commençant tout naturellement par la conscience des politiques et des acteurs de la société civile originaires des deux provinces, aidés en cela par l’accompagnement honnête du gouvernement de Kinshasa.
Ce ne sera pas facile, tant les extrémistes grognent dans tous les camps. Une chose est que la cohabitation dans les Kivu est du domaine du possible. La Constitution définit de manière univoque qui est Congolais et à quelles conditions un quidam peut le devenir. A ce que nous sachions, les Kivu sont présentement habités par des Congolais issus de diverses tribus, Hutu et Tutsi congolais compris. C’est à ce titre que toutes ont participé aux scrutins. L’exclusion que des extrémistes tentent d’imposer n’a de fondement que politique. Autrement, elle aurait été bien justifiée si elle s’était limitée à dénoncer la présence des paquets d’infiltrés ou d’immigrés irréguliers en provenance de l’Est.
La solution se complique. Les Kivutiens, comme un seul homme, rejettent la table ronde proposée par le gouvernement. Ces assises devraient mettre nez à nez les élites ethniques de tous les Kivu. Ces délégués auraient eu pour tâche de se cracher leurs vérités avant d’élaborer ensemble un modus vivendi de cohabitation, étape cruciale vers la sécurisation territoriale. Mais, bon Dieu, pourquoi refuser une telle opportunité ? Sacrés Kivutiens, quel intérêt avez-vous de camper dans l’extrémisme, sans alternative autre que le supplice que vous faites subir à vos parents au village ? Répondez, SVP.
Le Potentiel