AFP
26/01/10
Victoire Ingabire Umuhoza, une opposante rwandaise rentrée de son exil aux Pays-Bas il y a une dizaine de jours et candidate à l'élection présidentielle en août, a assuré être menacée par le pouvoir, dans un communiqué.
Mme Ingabire, qui est revenue au Rwanda pour faire enregistrer auprès des autorités son parti d'opposition, les Forces démocratiques unifiées (FDU), dénonce une "propagande haineuse orchestrée par ces médias politisés", dans ce communiqué rédigé en français.
"Ces extrémistes sont en train de mobiliser des associations de survivants du génocide (de 1994), de veuves, et d'autres pour des manifestations demandant au gouvernement de suspendre notre action et de me mettre en prison", poursuit-elle, "prenant à témoin la population rwandaise et la communauté internationale".
Dès son retour à Kigali, elle était allée déposer des gerbes de fleurs au mémorial national du génocide à Gisozi, à Kigali, d'où elle avait appelé à des poursuites judiciaires contre les éléments de l'ancienne rébellion tutsi du FPR (au pouvoir) ayant commis des massacres de Hutu en 1994.
Cette déclaration avait été interprétée par des associations de rescapés et par des médias comme un discours négationniste du génocide qui a fait selon l'ONU environ 800.000 morts parmi la minorité tutsi et les Hutu modérés.
Ces extrémistes "oublient que même si j'étais neutralisée, ce mouvement de revendications se poursuivra, car beaucoup de Rwandais aspirent à une vraie démocratie (…)", a ajouté Ingabire qui appartient à l'ethnie hutu.
AFP