AFP
20/02/10
KIGALI — Une personne a été tuée et une trentaine ont été blessées vendredi soir dans trois attaques à la grenade simultanées visant des lieux publics à Kigali, a indiqué samedi à l'AFP le porte-parole de la police rwandaise.
Des grenades ont été lancées entre 19H00 et 20H00 en trois endroits différents de la capitale, "en pleine ville et en pleine heure de pointe", a déclaré Eric Kayiranga.
"Une personne a été tuée et trente ont été blessées", a-t-il précisé.
Un premier bilan officiel, diffusé dans la matinée par Radio Rwanda, faisait état d'un tué et 18 blessés, dont cinq gravement.
Ces attaques visaient des lieux publics habituellement très fréquentés en fin de semaine: la gare routière de Nyabugogo, le restaurant "chez Venant" et un immeuble qui abrite plusieurs commerces en centre-ville.
"Deux suspects ont été appréhendés, ils appartiennent aux milices Interahamwe" (milice extrémiste hutu, dont les membres ont perpétré le génocide de 1994 au Rwanda), a affirmé le porte-parole de la police.
"Ceux qui commettent ce genre de crimes veulent causer le chaos, intimider les gens et tuer les rescapés du génocide", a-t-il accusé.
"Nous continuons les enquêtes et interrogeons les deux suspects" sur le caractère politique de ces attaques, notamment un lien avec l'élection présidentielle prévue an août dans le pays, a ajouté M. Eric Kayiranga.
En plein renouveau, la capitale rwandaise est considérée comme l'une des villes les plus sûres du monde, avec des services de sécurité omniprésents.
Mercredi, Kigali a été désigné pour abriter le 5 juin prochain la journée mondiale de l'environnement 2010 (WED), organisée chaque année par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).
Le dernier incident de ce type dans la capitale avait eu lieu en avril 2009. Une grenade avait été lancée sans faire de victime sur le mémorial du génocide de Gisozi, pendant une semaine de deuil national officiel à l'occasion de la commémoration du début des massacres.
Les attaques à la grenade sont cependant plus fréquentes en province et en zone rurale, utilisées pour des réglements de comptes familiaux ou contre des témoins dans des affaires liées au génocide.
Une élection présidentielle est prévue en août 2010 au Rwanda, à laquelle devrait participer le président sortant Paul Kagame, dont le Front patriotique rwandais (FPR) avait mis fin en 1994 au génocide qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement d'ethnie tutsi.
Depuis lors au pouvoir, M. Kagame avait été élu président du pays en 2003 lors de la première élection présidentielle post-génocide. Sa réélection ne fait guère de doute.
Longtemps inexistante, l'opposition tente de se structurer en prévision du scrutin pour faire face à la coalition dirigée par le très puissant FPR.
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