Cyberpresse
29/01/2007
Le Rwanda doit remettre en liberté plus de 8000 prisonniers qui ont été condamnés ou attendent d'être jugés pour leur implication dans le génocide de 1994, dont une grande partie sont âgés ou souffrants, a annoncé le ministre de la Justice rwandais.
Les autorités ont déjà procédé à plusieurs remises en liberté massives similaires depuis 2003, dans le cadre d'un plan du président Paul Kagamé pour dépeupler des prions encombrées et promouvoir la réconciliation nationale. La remise en liberté des 8000 prisonniers doit débuter en février, a déclaré vendredi le ministre de la Justice Tharcisse Karugarama.
Quelque 63.000 personnes sont détenues au Rwanda, soupçonnées d'activités liées au génocide. Les autorités judiciaires rwandaises estiment qu'au moins 761 000 personnes devraient être jugées pour leur rôle dans les massacres qui ont fait 500 000 morts en 100 jours en 1994.
Les suspects représentent 9,2% de la population du Rwanda, estimée à 8,2 millions de personnes. Un tribunal international de l'ONU basé en Tanzanie juge les personnes accusées d'avoir orchestré le génocide.
Le droit rwandais autorise le recours à la peine de mort pour de tels crimes, mais de nombreuses personnes ont écopé de peines moins lourdes, ayant prouvé qu'elles avaient été forcées à tuer leur victimes ou qu'elles n'avaient pas joué un rôle d'organisateur dans les atrocités.
Le génocide rwandais avait débuté quelques heures après que l'avion du président Juvénal Habyarimana avait été abattu dans des circonstances mystérieuses alors qu'il approchait de la capitale, Kigali, dans la soirée du 6 avril 1994. Le massacre de 500 000 personnes avait pris fin lorsque les rebelles, menés par le désormais président Kagamé, avaient repoussé le régime Hutu qui avait organisé les tueries.
Associated Press
Kigali
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