El Memeyi Murangwa
27/11/06
Décidément les Français ne cessent de surprendre les communs des mortels. En signant les mandats d'arrêt internationaux à l’encontre des neufs dignitaires Rwandais, compromis d’après lui dans l’assassinat du Président Juvénal Habyarimana et de l’équipage Français de son avion Falcon (fiction romanesque, tirée du livre d’un certain Abdul Ruzibiza). Le juge Bruguière prouve et démontre qu’il peut facilement ouvrir un nouveau front dans la guerre politico judiciaire entre la France et le Rwanda. Guerre qu’il souhaite réelle. C’est à croire qu’à chaque fois qu’il sort de sa cave (après un bon Merlot), il se met à rêver d’une opération Turquoise II, avec bombardiers et chasseurs Français pilonnant les positions de l’Armée Patriotique Rwandaise pour le retour des milles collines dans la famille Francophone de Papa (comme le dirai si bien Jean Bedel Bokassa Ier).
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France, où sont donc passés ta grandeur et ton sens de liberté ? L’Africain ne te portes plus dans son coeur depuis que tu as récupéré à ta façon l’indépendance des nations jadis colonisées par toi, et ceci le lendemain même de l’indépendance nominale de ces états. L’Algérien ne te pardonnera jamais. Le Guinéen de Sékou Touré est loin d’oublier ton embargo. Le Malien ne trouvera pas de si tôt, un intègre à la trempe de Modibo Keita, évincé du pouvoir par ta cellule africaine de l’Elysée. L’Ivoirien commence sa journée en te maudissant ! Tu es porteur de la division et le mot égalité ne s’applique que pour tes sujets. Est-ce là une façon pour toi de dire merci à nos anciens combattants pour la libération de ton Pays ?
Depuis 1960, La France, se disant spécialiste de l’Afrique dans le concert des nations, se distingue par une déstabilisation de notre continent. De Ben Bella à Thomas Sankara en passant par le drame Tchadien au génocide Rwandais. La France gonflée de sa qualité de membre du Conseil de Sécurité à l’ONU (Le machin, d’après le Général de Gaulle) ne cesse de mettre le feu à la case Afrique.
Ne pouvant nous apporter comme contribution au développement, que sa langue, le Français (que j’utilise malgré moi). La France nous enseigne, les coups bas à la Jacques Foccart, la corruption, la zizanie et la flatterie (Le corbeau et le Renard). N’a-t-on pas entendu, le Président Jacques Chirac, qualifier le Dictateur Mobutu de Grand homme d’état, ayant un sens élevé de démocratie et de justice ! Allez y comprendre quelque chose (Mobutu Roi du Zaïre).
Plus d’une fois, la France a imposé aux populations Africaines des dirigeants sortis fraîchement de ses fabriques, les plaçant au sommet de l’état contre la volonté populaire ou les débarquant de ses gros porteurs (Ange Patassé en Centrafrique). Elle passe aussi maître dans la consultance des commissions électorales dites indépendantes pour la consommation extérieure avec les résultats que nous connaissons.
S’ il y a à lancer un mandat d'arrêt, juge Bruguière devrai en écrire un, à titre posthume à l’encontre du Président François Mitterrand, et émettre d’autres à l’endroit de, Christophe Mitterrand, le Capitaine Barril et certains ex- dignitaires Zaïrois, dont un roulant pour la cellule « Africaine » de l’Elysée, faisant beaucoup de bruit à Paris (Ngwanda Nzambo wa Bitumba) pour avoir prêter mains fortes aux extrémistes Hutu dans la planification, l’exécution du génocide et enfin l’opération Turquoise, destinée à protéger les génocidaires. Peu avant le génocide au Rwanda, un Ambassadeur de l’hexagone en fonction à Kinshasa, a été abattu froidement dans son bureau par les services secrets de Mobutu en septembre 1991, voilà une bonne affaire pour le juge pouvant l’aider à combler sa retraite. Aujourd’hui la population Congolaise paie le prix sans assistance de la part de Paris.
Comme par hasard, tout ceci se passe au moment où Joseph Kabila, l’homme providence des interahamwe (d’après Anastase Munyandekwe, porte parole des Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda FDLR basée à Nairobi-Kenya), renforce en équipement les brigades composés d’extrémistes Hutu, pour lancer un assaut final sur les positions du Général Laurent Nkunda dans le Masisi et s’occuper bien du Rwanda comme promis. Ne ferait-il pas mieux de demander conseil à Likulia Bolongo, dernier Premier Ministre d’un Mobutu fuyant les troupes Rwandaises !
L’Afrique entière (celle indépendante d’esprit) ne peut saluer que la décision Rwandaise de rompre ses relations diplomatiques avec Paris. Le Rwanda se passerai volontiers de la langue Française, si besoin. Le pays dispose d’une langue commune à tous, d’une culture et d’un sens élevé de l’honneur qui n’existe pas dans beaucoup d’autres pays francophones, ayant en commun que le nom du pays, coller à la peau des habitants par le colonisateur pour ses propres intérêts.
Les Dirigeants Africains devraient suivre ce bon exemple, qui ramènera La France à des bons sentiments, et au respect des vies humaines sur ce continent, berceau de la race noire. L’Africain a plus besoin d’une coopération de développement, que voir ses dirigeants élevés au rang d’Empereur à la Bonaparte sous les tropiques ou vivre les changements des régimes à la Française, sur base du meilleur Ndiyo Bwana (Oui Monsieur).
Le sursaut de la Bruguière à l’égard du Président Paul Kagame, cache bien une campagne destinée à rompre l’élan de réconciliation nationale en cours au Rwanda, tout en cherchant à entraîner la reprise des hostilités devant permettre aux extrémistes Hutu qu’il affectionne tant, à s'emparer du pouvoir avec le soutien de « l'opinion internationale ». Un proverbe Kinyarwanda dit : Un caillou visible n’endommage pas la houe.
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