Ange Michel Murangwa
09/02/11
A quelques jours de la visite officielle du Président Rwandais en France, une certaine communauté rwandaise a des forces raisons de s’inquiéter. L’émoi et l’agitation fortement ressenti dans le milieu des refugiés hutu exfiltrés du Rwanda peu après le génocide contre les tutsi en 1994 peut se ressentir, et dans les conversations et sur les blogs qui soutiennent encore ouvertement ou non, l’idée de la restauration du Hutu Power.
Point n’aura été besoin d’une campagne militaire comme celle de Mugunga, campagne du reste impossible dans la lointaine France. La normalisation des relations entre le Rwanda et la France consacre le génie du Président Kagame dans un domaine que d’aucun ne pouvait lui deviner : Une diplomatie silencieuse aussi réaliste que fidèle aux principes de sa vision, celle de l’intransigeance avec la Dignité, l’Agaciro du Peuple Rwandais.
Kagame s’en va donc en France la tête haute, sans l’idée de plonger le pays hôte dans l’humiliation comme certains se plaisent à le dire. Et la France et le Rwanda sortent grandi par la résolution d’un diffèrent qui ne pouvait profiter à l’une comme à l’autre.
Le perdant n’est ni le peuple français ni l’armée française. Les perdants sont ceux-là qui ont poussé la France à commettre, un jour, la fameuse « erreur d’appréciation »si bien définie par le Président Sarkozy, les perdants sont certains dirigeants d’une France archaïque qui auront mal géré une situation, il est vrai, par eux inconnue, qui ne tenaient pas en compte la personnalité d’un Peuple dont la fierté n’avait rien à envier à celle des anciens Gaulois.
Certains français qui se sentent trahis par le Président Sarkozy n’ont donc aucunement raison de se targuer d’avoir servi la France. Ils pourraient tout aussi bien l’avoir mal servi et les arguments pour soutenir cette dernière option ne manquent pas. Nous pouvons toutes fois leurs accorder le bénéfice d’avoir commis ces erreurs dans l’exercice de leurs difficile fonctions, sans toutes fois leurs reconnaitre le droit de soutenir la justesse d’une action malheureuse qui a endeuillé le peuple Tutsi et terni l’image de la Grande France.
Dans le difficile rapprochement entamé par l’action du Ministre Kouchner et la première visite du Président Sarkozy à Kigali, le Rwanda s’était déjà réjoui des efforts et du courage de la France dont certains de ses fils et filles sont demeurés malgré tout sans faillir aux côtés du peuple Rwandais profondément meurtri par le Génocide de 1994. Ces sont ces français et françaises qui ont ardemment lutté et luttent encore sans répit pour que triomphe la vérité sur les tristes évènements qui ont endeuillés le Rwanda.
Les grands perdants de cet heureux dénouement sont ceux-là même qui sont à l’origine du génocide contre les tutsi qui en territoire français, se croyaient indéfiniment protéger d’une justice dont la détermination s’annonce déjà dans l’Hexagone.
Les grands perdants sont ceux-là qui trahissent l’hospitalité de la France en perpétuant sur son sol des idées qui entretiennent le feu de la haine entre les Rwandais.
Les grands perdants sont tous ces criminels qui se cachaient à l’ombre des pseudos associations franco rwandaises et autres turquoiseries dont la France n’avait aucunement, ni le besoin, ni l’intérêt à perpétuer la mémoire.
Les grands perdants sont ceux-là qui aiguisent les armes de désespoir pour venir manifester contre la visite du Président Kagame à Paris.
Kagame ne vient certes pas dans le Camp de Mugunga à la tête de ses invincibles Inkotanyi, il vient à Paris, en territoire ami, il vient en père de famille, il vient surtout la main tendu vers les fils et filles du Grand Rwanda, il vient gagner sa dernière et grande victoire, la victoire de la Paix, celle de l’Amour qui unit.
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