Radio Okapi
29/09/09
Evariste Boshab, président de l’Assemblée nationale et Léon Kengo Wa Dondo, président du Sénat, sont à Bujumbura en conférence des chambres parlementaires avec leurs homologues du Burundi et du Rwanda dans le cadre de la relance de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL). La paix, la sécurité et le développement de cette sous région sont les points inscrits à l’ordre du jour, rapporte radiookapi.net
Cette rencontre de deux jours qui a débuté lundi 28 septembre est la première du genre. Elle se tient dans le cadre de la relance de la CEPGL. Selon le secrétaire exécutif de l’organisation, Gabriel Toyi, les présidents des chambres parlementaires de la RDC, du Burundi et du Rwanda vont se pencher sur les questions d’ordre sécuritaire dans la sous région.
Ils vont également débattre de l’état de la mise en œuvre des programmes de développement, de la coopération économique ainsi que de l’état des lieux du cadre du dialogue entre les pays membres de la CEPGL. Les questions liées au développement de l’agriculture et de l’élevage, des routes, de l’énergie, de l’éducation et de la recherche ainsi que celles de la communication sont parmi les axes prioritaires de la relance de la Communauté économique des pays des Grands Lacs. Le chef de l’Etat burundais a présidé la cérémonie d’ouverture de cette conférence en présence des membres de son gouvernement et du corps diplomatique.
Créée en 1976, la CEPGL est restée en veilleuse depuis 199o suite aux crises politiques et ethniques qui ont secoué les trois pays membres. Sa relance s’est faite 17 ans plus tard, soit en avril 2 007 à Bujumbura, capitale du Burundi, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des trois pays membres. Cela, sous la supervision de la Belgique avec Louis Michel, alors commissaire européen en charge du développement et de l’aide humanitaire, et de Karel De Gutch, patron de la diplomatie belge. A cette occasion, la Belgique avait accepté d’octroyer 50 millions d’euros pour cette relance. Et le plan de relance avait prévu la mise sur pied d’un secrétariat exécutif intérimaire, un budget pour la première année de 970 000 dollars financé notamment par la Belgique et l’Union européenne.
Un projet de défense mutuelle
L’accent a été mis sur les objectifs politiques de la communauté, car, les guerres qui ont sévi dans les trois pays de la CEPGL ont ramené à zéro ses activités. Et avant qu’elle ne tombe en déliquescence, cette organisation avait permis à la RDC, au Burundi et au Rwanda d’assurer la libre circulation des biens et des personnes, la création, notamment, d’une banque régionale et d’un institut de recherche agronomique.
Concernant la sécurité dans la région, les ministres de la Défense de trois pays avaient élaboré en juillet dernier à Goma (Nord-Kivu), en RDC, un projet sur un cadre permanent de dialogue et de concertation en matière de défense et de sécurité mutuelle entre leurs Etats respectifs. Ce cadre devrait s’atteler notamment à la mise en œuvre et au suivi de toutes les décisions des chefs d’Etats sur des questions sécuritaires de la région. A cette occasion, le secrétariat exécutif de la CEPGL avait aussi été instruit d’élaborer un projet de protocole de défense mutuelle à soumettre aux ministres de la Défense de trois pays qu’ils pourront analyser lors de leur prochaine rencontre prévue au Rwanda six mois plus tard.
Libre circulation
A propos de la libre circulation des biens et des personnes, une autre réunion, celle des experts en migration des pays membres de la CEPGL, s’était tenue à Gisenyi, au Rwanda. A l’issue de cette rencontre, trois documents avaient été retenus comme devant être exigés entre les trois pays pour la circulation libre des biens et des personnes. Il s’agit d’un guide des documents de voyage, d’une autorisation spéciale de circulation CEPGL et d’une carte spéciale CEPGL. Les modalités d’acquisition de ces documents et leur utilisation avaient été déterminées au cours de la même réunion des experts. L’autorisation spéciale de circulation CEPGL devait avoir une validité d’une année pour les ressortissants des pays membres, et de trois mois pour les expatriés résidant dans l’un des pays membres avec un séjour ne dépassant pas un mois dans un autre pays. Le coût de ce document, uniforme dans les trois pays, avait été fixé à l’équivalent de dix dollars américains. L’usage de la carte nationale d’identité avait également été retenu comme document de migration pour les populations des zones frontières limitées aux entités territoriales, urbaines, rurales frontalières juxtaposées.
Un appui soutenu de la diplomatie européenne
Le mardi 22 septembre, les ambassadeurs européens s’étaient retrouvés à Goma sous l’égide du représentant spécial de l’Union européenne dans les pays des Grands lacs, Roelan Van de Geer. Cette rencontre a permis aux diplomates européens d’envisager les possibilités du démarrage d’un appui de l’Union européenne aux actions du rétablissement social dans l’Est de la RDC à travers des mécanismes régionaux. Il était question pour les diplomates européens de dynamiser les actions diplomatiques concrètes entreprises par les présidents Joseph Kabila de la RDC et Paul Kagame du Rwanda, dans le cadre de la normalisation de relations bilatérales entre ces deux pays voisins.
Déjà, au mois de juin, l’Union européenne avait décaissé plus de 95 % des fonds alloués par elle dans le cadre des projets intégrateurs de la CEPGL. Au nombre de ces projets, le Congolais Ntumba Luaba qui venait à peine de commencer ses nouvelles fonctions de secrétaire exécutif adjoint de cette organisation sous régionale, avait cité la pax, la sécurité, la bonne gouvernance et la démocratie, l’agriculture, la sécurité alimentaire ainsi que les infrastructures de communication et d’énergie.