Nathalie Mbenga
07/02/07
Le Gouvernement Gizenga publié lundi soir, a suscité un sentiment de soulagement, après plus d'un mois d'attente, et d'espoir au sein d'une population échaudée par la corruption de ses élites.
Cependant, ce Gouvernement frappe d'abord par son côté pléthorique. La représentation de la femme (Le Gender), n´a pas été respectée. Si les femmes ministres ne sont que sept, le gouvernement ne compte pas moins de 60 personnes dont 6 ministres d'Etat, 34 ministres et 20 vice-ministres.
Autre particularité de ce gouvernement est que l'Est de la RDC, le fief de Joseph Kabila, est surreprésenté.
Au sein du gouvernement constitué par M. Gizenga (81 ans), la formation du président, le Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), se taille la part du lion avec 18 portefeuilles dont les plus stratégiques ont été confiés à des fidèles du chef de l'Etat.
La meilleure illustration en est le ministère de l'intérieur, de la décentralisation et de la sécurité qui demeure entre les mains de Denis Kalumé Numbi, un homme sans états d'âme, suite à la tuerie de 87 partisans de l'ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, qui protestaient dans la province du Bas-Congo contre les résultats des élections des gouverneurs.
Le ministère clé de la reconstruction revient aussi au PPRD, tout comme ceux de la défense, des finances et des hydrocarbures. Les personnalités qui, au second tour de la présidentielle, s'étaient ralliées à la candidature de Joseph Kabila reçoivent des lots de consolation. C'est le cas, notamment, de François Joseph Mobutu – l'un des enfants de l'ex-président du Zaïre – qui se voit confier le portefeuille de l'agriculture. Ancien bras droit de Jean-Pierre Bemba avec lequel il est brouillé, Olivier Kamitatu a obtenu le ministère du plan.