AFP
15/02/10
Le numéro deux de la majorité démocrate du Sénat américain, Richard Durbin, a estimé lundi à Goma, dans l'est de la RD Congo, que la question des rebelles hutu rwandais "devrait être résolue par les gouvernements congolais et rwandais, et la communauté internationale".
"La question des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) devrait être résolue par le gouvernement congolais et le gouvernement rwandais, et la communauté internationale", a déclaré à l'AFP lors d'une visite à Goma le sénateur démocrate de l'Illinois (nord des Etats-Unis), un proche de Barack Obama.
L'influent sénateur a par ailleurs suggéré que le Rwanda publie les noms des combattants FDLR qui sont accusé de violations des droits de l'Homme.
"L'opportunité devrait être donnée aux gens qui n'ont pas été impliqués dans des crimes horribles de retourner au Rwanda. Il y en a qui sont déjà rentrés au Rwanda. Ils vivent assez bien, parce qu'ils n'ont pas été impliqués dans des crimes horribles", a-t-il expliqué.
Les rebelles hutu rwandais sont estimés à moins de 5.000 dans l'est de l'ex-Zaïre où ils se sont installés après le génocide de 1994 au Rwanda qui visait essentiellement la minorité tutsi de ce pays. Certains ont activement participé au génocide.
Les FDLR sont également accusés d'avoir commis de nombreuses exactions contre les populations civiles ces dernières années dans l'est de la RDC.
Arrivé lundi à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, frontalière avec le Rwanda, M. Durbin a visité un camp de déplacés près de cette ville, a constaté un correspondant de l'AFP.
Il s'est également rendu dans un hôpital privé de Goma spécialisé dans le traitement des victimes de violences sexuelles. Enfin il s'est entretenu avec les responsables à Goma de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc).
"Des élections (générales en RDC) ont eu lieu (en 2006), mais il n'y a pas de changement", a déclaré à l'AFP le sénateur, selon qui "la situation est toujours la même" dans l'est du pays.
Accompagné lors de ce déplacement par le sénateur américain Sherrod Brown de l'Ohio (nord des Etats-Unis), M. Durbin devait quitter Goma mardi matin.
Des opérations militaires contre les FDLR ont été menées en janvier-février 2009 par Kigali et Kinshasa, puis jusque fin décembre 2009 par l'armée congolaise seule, avec le soutien des Casques bleus onusiens.
Selon des ONG et des experts de l'ONU, ces opérations ont aggravé la crise humanitaire au Nord et Sud-Kivu, où des centaines de civils ont été tués, des villages pillés et incendiés, et des centaines de milliers de personnes ont fui les violences.
L'armée congolaise doit débuter prochainement une nouvelle opération contre les FDLR. Elle doit être à nouveau appuyée par la Monuc, dont la priorité sera de mieux protéger les civils, selon son mandat renouvelé fin décembre 2009 jusqu'au 31 mai prochain.
AFP