RDC: Reprise des combats entre soldats loyalistes et pro-Nkunda dans l’est.

AFP

30/08/07

 

Des militaires ralliés à l'ex-général Laurent Nkunda ont attaqué tôt jeudi une position de l'armée régulière à Katale (Nord-Kivu), dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), rompant une fragile trêve conclue mardi après de premiers affrontements.

Les combats, à l'arme lourde, ont duré plus de quatre heures, avant une accalmie dans la matinée, a-t-on appris auprès de l'armée congolaise et de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc).

"Les insurgés ont attaqué à 4H00 du matin (02H00 GMT)" le quartier général de la brigade mixée Charlie à Katale, une localité du territoire de Masisi située à plus de 50 km au nord-ouest de Goma (capitale du Nord-Kivu), a déclaré à l'AFP le colonel Delphin Kahimbi, commandant en second des Forces armées congolaises (FARDC) dans la province.

 

Un bilan provisoire de ces affrontements, qui ont cessé vers 07H00 GMT, fait état de plusieurs morts, dont le nombre n'est pas connu, et "30 blessés" dans les rangs des loyalistes, a-t-il précisé.

"La Monuc n'a cessé, pendant la nuit, d'appeler les deux parties à la cessation immédiate des hostilités et à mettre fin à une situation où les populations civiles sont prises en otage", a déclaré à l'AFP la porte-parole de la Monuc au Nord-Kivu, Sylvie van den Wildenberg.

L'"offensive d'envergure" menée par des soldats ralliés au dissident tutsi congolais Laurent Nkunda est "une violation flagrante de l'engagement des deux parties à un cessez-le-feu, pris mardi en présence de la Monuc", après de premiers affrontements lundi et mardi dans le Masisi, a-t-elle déploré, précisant que la Monuc avait "renforcé ses troupes dans le Masisi".

Selon le colonel Kahimbi, "les insurgés étaient très nombreux" mais ont échoué à s'emparer du quartier général de la brigade Charlie à Katale.

Selon des informations concordantes des FARDC et de la Monuc, les assaillants, entre 1.500 et 2.000 selon les estimations, ont encerclé le quartier général, défendu par un millier de militaires loyalistes.

"Des renforts sont en cours d'acheminement. Il y aura une riposte. Cette situation est inacceptable", a prévenu le colonel Kahimbi.

Les incidents avaient débuté lundi, avec l'attaque d'un véhicule d'escorte du commandant loyaliste de la brigade Charlie, le colonel Philémon Yav, par des éléments pro-Nkunda à Matanda (Masisi), faisant quatre morts.

Mardi matin, les hommes de Nkunda avaient délogé les forces loyalistes de Rubaya, à une vingtaine de km de Matanda, faisant neuf morts parmi les soldats loyalistes selon les FARDC.

Dans l'après-midi, les deux parties belligérantes, des soldats issus de la même brigade mixée Charlie divisée entre pro-Nkunda et loyalistes, s'étaient engagés à respecter un cessez-le-feu, à la faveur d'une médiation de la Monuc.

Cinq brigades "mixées", constituées pour moitié de soldats loyalistes et d'ex-soldats insurgés ralliés à Nkunda, ont été déployées début 2007 au Nord-Kivu, à la suite d'un accord passé entre Kinshasa et Nkunda après de violents combats entre insurgés et FARDC fin 2006.

Mi-août, des éléments pro-Nkunda au sein des brigades mixées ont quitté leurs positions, après l'annonce de l'état-major de l'armée de confier la traque des rebelles hutus rwandais dans la région à des brigades "intégrées" (formées dans le cadre du processus national de réforme de l'armée) et non "mixées".

Les populations de la région de Masisi-centre ont commencé à quitter les villages proches des zones de combat jeudi matin, prenant la direction du nord, a-t-on appris auprès du bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) au Nord-Kivu.

 

AFP

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