Antoinette K. Kankindi
Nairobi, 25/05/07
On pourrait formuler la question d’une autre manière : qui tient le miroir grossissant « le phénomène Nkunda » et a qui cela profite-t-il ? Il n’est d’ailleurs pas le seul à être brandi en ce moment en RDC pour masquer des réalités très difficiles à masquer. On peut penser à l’offensive médiatique enclenchée ces derniers jours contre le Sénateur Jean Pierre Bemba. Mais il faut être littéralement un retardé mental pour ne pas voir la une enième fois des boucs émissaires. Il est trop évident que Kinshasa, dans sa version nouvelles institutions, se sent très incommode pour bien d’autres raisons. Il serait dommage de ne pas profiter de l’usage de la liberté d’expression pour continuer à mettre de la lumière sur les problèmes sérieux que l’attaque virulente contre ces deux personnalités cache. Je ne veux pas dire qu’ils sont parfaits car ici-bas personne ne l’est. Il faut surtout insister sur le fait que l’acharnement a leur encontre est, c’est regrettable de le répéter, une autre manœuvre de diversion.
Essayons de deviner la forêt que tout cela cache : le monde entier, grâce a la technologie, assiste a une contradiction inouïe qui se joue en RDC. Il y a une contradiction flagrante entre le gouvernement issu des fameuses premières élections démocratiques en RDC et le parlement. On dirait qu’ils sont déterminés à ne pas du tout émettre sur la même longueur d’ondes. Cela se constate d’une manière déconcertante dans l’affaire Kahemba notamment. Pendant que le gouvernement affirme que l’Angola occupe ses propres territoires en RDC, le parlement a des preuves d’une occupation offensive. L’honorable Roger Lumbala affirme que le rapport se trouvait entre les mains de qui de droit y compris le Président, pendant que Mr. Nyamwisi expliquait, en Belgique qu’il n’y a pas d’affaire Kahemba. L’honorable Lumbala est simplement sidère et dit qu’a la grande surprise de son équipe « le gouvernement a crée des errements dans les chefs des citoyens congolais et s’est permis de prendre encore une position contre les citoyens congolais ». C’est facile de comprendre son indignation, indignation que tout le peuple congolais doit ressentir, mais la stratégie de diversion de Joseph Kabila et ses sbires est toujours la même : agiter dans l’imaginaire congolais seulement un nom, Nkunda. Avec cela, Kinshasa peut dormir tranquille car la Monuc prend le relais dans cette agitation. D’où les déclarations de Kalume, Kisempia, le changement de commandement a la 8eme région militaire etc.
ci se trouve la seconde partie de la forêt a cacher : le scandale du trafic d’armes contre l’or par personne d’autre que les fameuses forces de la paix de l’ONU. Cette semaine les media occidentaux se sont réveilles pour pointer du doigt un problèmes que les congolais patriotiques connaissent. Ces casques bleus font partie de la prédation systématique, ils n’ont jamais porte la paix nulle part. On ne le dira jamais assez. Même en Irak, ils se sont trouves mêles au scandale de corruption en échangeant l’aide humanitaire contre les pétrodollars. Le fils de Koffi Anan y compris ! L’ONU au Congo est embarrassée après toute la cavalcade pour arracher l’extension du mandat de ses forces, entendez l’extension de la possibilité de trafiquer des armes contre de l’or a la grande satisfaction des FDLR qui ne se trouveront pas a court de munitions !
Tout ceci ne montre qu’une chose : le gouvernement n’a pas encore décolle et n’a pas de raisons valide a présenter au peuple pour cela. Le parlement est seul face a trop de problèmes urgent : Bundu dia Kongo, Kahemba, et autres occupations, sans oublier la fameuse question de moratoire, une belle violation de la constitution, mais qui s’en fait vraiment ? La majorité présidentielle qui ne se tient plus aussi soudée comme on l’a cru au deuxième tour n’augure pas des temps plus calmes. Et enfin, le sixième chantier, volontiers omis par Kabila sur son programme, la sécurité, demeure un réel chantier. Mais au lieu de négocier la manière de l’approcher, on tente des mesures dignes des pyromanes, certaines a réminiscence coloniale comme la fameuse table ronde qui pourrait se tenir a Kinshasa. Une forêt absolument dense qu’il faut vraiment cacher, et les sbires de Kabila n’ont trouve mieux pour tromper le peuple que le nom de Nkunda. L’on sait bien que la notoriété de cet homme ne tient qu’a la cause qu’il défend, et c’est une cause noble, n’en déplaise à Madame Sylvie Van Der Wildenberg !
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