Ange Michel Murangwa
18/04/10
Le mouvement politico-militaire du Général rebelle Laurent Nkunda Mihigo actuellement détenu à Kigali vient de former une alliance plutôt contre nature avec 16 mouvement Mai-Mai dont les KIFUA-FWA.
« L’Alliance pour la sauvegarde des accords de Paix de Goma » promet de déterrer la hache de guerre si le Gouvernement Congolais persiste à ignorer ses engagements.
Le porte-parole de l’alliance accuse le Gouvernement Congolais d’avoir été le catalyseur des guerres qui endeuillent le Kivu.
On se souviendra en effet que c’est Kinshasa qui fut le premier à soutenir et armer les transfuges Interahamwe Rwandais FDLR qui tentaient de reprendre le pouvoir au Rwanda à partir du Kivu.
Apres le médecin espagnol enlevé depuis le Dimanche de Pâque à Mbandaka par les rebelles dit ENYELE, Il se confirme qu’un groupe de Mai-Mai YAKUTUMBA, une milice proche de troupes gouvernementales, détenait déjà à partir de Vendredi Saint huit membres de la croix rouge dont un expatrié de nationalité helvétique qui viennent enfin d’être libérer sains et saufs.
Ces agents de la croix rouge assistaient des milliers des déplacés Banyamulenge victimes des répétitives incursions des rebelles Interahamwe Rwandais et autres soldats des FARDC.
Les observateurs notent avec inquiétude cette toute nouvelle pratique d’enlèvements des volontaires internationaux au Congo qui surgit juste au moment ou le Gouvernement demande avec force le départ des soldats de la MONUC.
Malgré une assistance internationale accrue en formation et en matériel, les observateurs doutent de la capacité des FARDC à assurer de si tôt la protection de civiles victimes des combats perpétuels qui secouent le pays. Pendant une dizaine d’année cette armée s’est elle même distinguée dans des nombreux cas de viols et des pillages. Les entrepôts de la MONUC à Mbandaka viennent d’être littéralement vidés par des éléments d’une unité de choc qui venaient d’être formes par la Belgique.
Dans le Sud Kivu, précisément dans le territoire de Kabale, la population serait prête à créer un mouvement d’auto défense pour contrer les éléments impayés de la 87 éme Brigade qui dévastent leurs champs et pillent les bétails.
Le dernier rapport de l’organisme Oxfam ne laisse aucun doute sur la pratique des viols des Forces Armées. 60 pourcent des femmes victimes des viols dans le Sud Kivu accusent les troupes gouvernementales.
Il ne faut pas être devin pour prédire ce que risque d’être l’après MONUC. Si le Conseil de Sécurité de l’ONU succombait à la pression du Gouvernement Congolais.
Les Etats-Unis, la France, la Belgique, la Chine, le Maroc et l’Egypte en passant par Israël se sont investis à maintes reprises dans la formation et l’équipement militaire de Forces Armées Congolais sans résultats conséquents.
Le problème de l’armée Congolaise ne réside pas dans le manque de formation ou d’équipement. Le problème est beaucoup plus profond car il réside dans un système des mentalités. Tout ce que fait le Congolais est motivé par la satisfaction immédiate de ses intérêts primaire, l’idéal, le patriotisme, le don de soi sont des concepts étrangers pour lui.
Encadrées par des officiers belges pendant la dernière guerre mondiale, les troupes de la Force Publique se sont distingues à Dodoma, Assossa, Gambela et Sayo. Depuis… le Belge parti, l’instinct a repris le dessus.
Le congolais ne s’engage pas dans l’armée pour servir mais pour se servir. L’Officier est nommé pour gérer à son compte ou pour le compte d’un groupe donné le maximum qu’il peut détourner du budget alloué à l’armée.
Le soldat s’engage en sachant très bien qu’il n’a rien à attendre de l’armée en dehors d’un fusil et d’une uniforme qui lui donnera le droit de se payer sur le dos des civils avec en prime quelques viols garanti par l’état permanent des guerres. Il ne s’engage pas pour se battre pour des causes étrangères à ses intérêts primaires. Pour le reste, allez faire appel aux mercenaires ou armées étrangères…
Le malheur est que le Congo se montre trop vite allergique à ceux qui volent à son secours, et le moins que l’on puisse dire, est que l’inverse ne serait pas un lapsus.
En 1963, Moise Tshombe, alors Premier Ministre, et un certain Colonel Mobutu engage force mercenaires pour contrer l’avance des rebelles Muleliste.
Les affreux répondent présents, se battent en lieu et place de l’armée Congolaise en laissant à celle-ci la lourde tache dans la quelle elle excelle : le nettoyage des zones libérées.
Cette technique militaire de pointe consiste à se venger contre les populations, civiles, à piller et violer le maximum des femmes avant que les organismes d’assistance internationale ne soient autorisés dans la zone opérationnelle.
En 1967, les prérogatives de la souveraineté Nationale firent oublier à Mobutu la solde de mercenaires, lesquelles au nom d’un contrat non honoré répliquèrent en occupant à leur compte la ville de Bukavu, fondant la République Blanche du Kivu.
Des négociations belges sauvèrent l’honneur d’une armée congolaise désemparée. Le président blanc Jean Scrhamme se retira de Bukavu avec en contre partie un grade de Colonel dans l’Armée Belge. Le nettoyage de la zone dura 3 mois.
Kabila père, le tombeur de Mobutu, fit sa marche historique, victorieuse et libératrice vers Kinshasa en équilibre sur les bagages des troupes rwandaises.
Le Général Rwandais Kabarebe pris l’armée congolaise en main, imposa une discipline de fer et assura à chaque homme de troupe une solde mensuelle régulière de 100 dollars américains.
Les officiels congolais, militaires et civils, sentirent naturellement leurs intérêts menacés par cette organisation peu conforme aux mentalités nationales. La sacro-sainte souveraineté était en périr.
Kabila remercia les troupes Rwandaises à sa manière en réarmant les rebelles Interahamwe Rwandais. L’il n’y a pas de quoi (le you welcome) de Kagamé fut militairement chaleureux et cet échange de politesse embrasa de nouveau la région. Des alliances se nouèrent et se dénouèrent et la guerre interminable survécut à un Kabila qui légua à son fils un pays dans un chaos de plus total.
Le fils n’avait pas été élevé à la mamelle de la subculture congolaise. Issu de l’armée Rwandaise, le jeune Joseph Kabila fut une aubaine pour la Communauté Internationale qui l’imposa subtilement aux congolais par des « élections » démocratiques.
Sur le plan des Institutions, Kabila réussit très vite à jeter les bases d’une réorganisation du pays mais des pouvoirs limités ne pourraient lui permettre d’imposer des nécessaire et profonde mutations dans une armée à même d’assurer une sécurité préalable au développement.
Ni aujourd’hui, ni demain, Kabila ne pourrait se passer de la MONUC au risque de voir se multiplier des situations par ailleurs déjà catastrophiques pour les populations dans le Kivu, dans la province Orientale et dans l’Equateur.
Souveraineté Nationale ou pas, Le Conseil de Sécurité des Nations Unis ne permettront jamais le retrait de la MONUC sans des garanties sécuritaires pour ces populations.
Si la situation s’empirait demain au Kivu sans la MONUC, Il ne faudra pas s’attendre à un redéploiement rapide de sa part et, puisqu’il faudra que quelqu’un vole au secours des victimes, Il y aura fatalement un pays-pour ne pas le citer- qui en fera le sacrifice.
La seule alternative à la MONUC est une armée qui soit bien entendu congolaise sans les tares des troupes du moment. Un seul homme pourrait valablement seconder Kabila pour réaliser ce rêve, mais il faudrait au préalable que Kabila vienne à bout des pesanteurs d’exclusions qui minent le pays.
Ensuite, il faudrait bien que le Général Kabarebe daigne libérer Laurent Nkunda Mihigo ; Yaba angana Kabare !
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