El Memeyi Murangwa
le 04/01/07
Avec la fin de la recréation, il y a lieu de mettre toutes les fautes de parcours dans le passif de la longue transition et repartir comme on ne cesse de le clamer haut et fort sur des nouvelles bases sans chercher à faire porter le chapeau a quiconque. Souvenons-nous tous si bien de l’amnistie collective que se sont donnes les ténors de la transition pour passer l’éponge sur les graves violations de droits de l’homme, les assassinats et les massacres à grande échelle commise par le gouvernement contesté de Kinshasa avant Sun City et les mouvements politico-militaires RCD et MLC. On semble insister sur un incendie, et on demande implicitement d’oublier plus de 4.000.000 de morts !
Avant le deuxième tour des présidentielles, la garde républicaine GSSP a eu le plaisir d’attaquer la résidence du vice-président Jean Pierre Bemba Gombo, occasionnant mort d’homme et destruction d’un hélicoptère. A ce jour, aucune juridiction ne cherche à faire la lumière sur ces faits graves, les commanditaires et acteurs circulent librement au moment ou la justice militaire cherche à compromettre, Me Nlandu Mpolo, avocate de profession, se trouvant le jour de l’incendie à la cour suprême de justice pour défendre le challenger du président sortant. Carotte pour les uns et coup de bâton pour les autres !
Mettre fin à la recréation devrait bien commencer par démasquer les véritables commanditaires. Quelle est la part réelle de Marie Thérèse Nlandu Mpolo dans les incidents de la cour suprême de justice ? Le ministère public se trouve incapable de répondre à cette question et n’ose même pas édifier l’opinion publique sur le rôle jouer par les éléments armés. A qui obéissent ces hommes en armes ? Qui les commande ? Qui était responsable des opérations ? Certes pas Me Nlandu. S’agit-il d’une personne, bénéficiant de la fameuse amnistie collective ou d’une autre forme d’immunité ? Si c’est le cas, le pouvoir n’osera pas déranger la dite personne en cette période de grande sensibilité. Pourquoi donc, toute cette mascarade ?
La détention de cette dame dans des conditions désastreuses décriées par les membres de famille et les organisations de défense des droits de l’homme n’agrandit en aucun cas la jeune démocratie naissante. Le peuple a besoin en ce moment d’une justice distributive, opposable à tous, sans exception. La cour militaire devrait se déclarer incompétente à traiter ce dossier et le renvoyer d’urgence devant une juridiction civile si besoin.
Dans le rétroviseur, l’histoire nous rappelle le faux-vrai coup monter pour détrôner et exécuter le Maréchal Mobutu en 1977. Apres enquêtes sous forme de B. I. (Bulletins d’information), le tristement célèbre auditorat militaire, n’hésita pas à passer par les armes plus d’une trentaine d’officiers supérieurs de l’armée et quelques boucs émissaires dont l’homme d’affaire Matanda. Entre eux se trouvait une femme, qui aura la vie sauve par le seul fait d’être une mère. Brigitte Kisonga, sœur de l’Ambassadeur Kisonga Mazakala mieux connu sous le nom de « Nganda Brigitte » bénéficia de la clémence d’un léopard se trouvant pourtant dans tous ses états.
Pour continuer cette bonne tradition, le nouveau président de la république devrait instruire les services pour une libération pure et simple de Maman Nlandu Mpolo Nene. Les femmes ne devraient pas continuer à porter le lourd fardeau dans une troisième république qui se veut protectrice des personnes et de leurs biens. Ceci constituera un précieux cadeau de nouvel an à la maman congolaise, victime des viols et autres sévices depuis plus de 16 ans. Botuna Bokulaka : Mwasi azali tala tala ya libota.
Copyright © 2006 El Memeyi Murangwa
www.virunganews.com