RDC: Les raisons d’une mise en garde.

Bahati Amani

26/08/08

 

mise_en_garde.jpgComme à son habitude, le gouvernement congolais a juré de jouer avec le feu. Foulant aux pieds les principes élémentaires de la responsabilité politique, les autorités politiques et militaires de la RDC ont décidé de laisser pourrir la situation dans le Kivu, le temps pour eux de se préparer, en vue d’un assaut final contre le CNDP. Pour tester leurs capacités militaires, elles utilisent leurs supplétifs PARECO et FDLR qu’ils appellent pompeusement : « patriotes résistants », pour attaquer à temps et à contretemps les positions tenues du CNDP. Cette situation est d’autant plus grave qu’elle implique une rupture unilatérale du cessez-le-feu signé par le gouvernement congolais à la Conférence de Goma.  Prenant les représentants de la Communauté Internationale pour des aveugles, les va-t-en guerres de la RDC envoient leurs miliciens tirer des obus sur des civils sans armes. Ce qui justifie la mort des civils innocents. Si le gouvernement congolais était là pour protéger son peuple, il aurait pu protester contre ces meurtres en série perpétrées par des hommes sans foi ni loi. Dommage que le gouvernement feigne de ne pas voir ce qui se passe. Or, ce sont les populations congolaises du Kivu qui souffrent des ces abus.

Etant donné que le CNDP ne réagissait pas à leurs provocations préméditées, ces inconscients qui dirigent la RDC ont décidé de bombarder ouvertement les positions tenues par ces derniers le 17 août dernier. Le bilant était bien lourd. Cinq morts et plusieurs blessés. Malgré le cri d’alarme lancé par le CNDP, le gouvernement congolais n’a pas bronché : ni pour condamner cette flagrante violation du cessez-le-feu, ni pour présenter les condoléances aux familles des victimes innocentes. Si un gouvernement ne peut plus protéger sa population, à quoi sert-il encore ? C’est dans ce cadre que le CNDP s’est résolu d’adresser une sévère mise en garde au gouvernement congolais.   

 

La guerre par procuration
       

 

Ne pouvant pas exprimer ouvertement sa volonté de résoudre militairement la question de la paix au Kivu, le gouvernement congolais s’est lancé depuis plusieurs mois dans une guerre par procuration en utilisant ouvertement ses supplétifs, les miliciens PARECO. Ceux-ci sont en fait, le tandem congolais des FDLR. La preuve que c’est le gouvernement qui envoie ces bandits pour massacrer la population du Kivu, c’est le fait que ce gouvernement n’a jamais condamné les actes barbares que commettent ces derniers. Cette insécurité que les occupants de Kinshasa entretiennent dans le Kivu pour des raisons qu’eux-mêmes connaissent, est le résultat d’une volonté cachée de nuire à la population kivutienne. Pourtant cette dernière a massivement votée pour les autorités actuelles. Un bon geste de remerciement. Ces bombardements ont causé la mort des personnes suivantes : Monsieur Mashango, chef de groupement. Monsieur Butati Michel, chef de localité. Monsieur Murego Mbera et son épouse Masaro. Monsieur Mvugira Bandora et son épouse Tsofori Ndogebanya. Quant au notable Gasore Bagamwambo, il a été grièvement blessé et se trouve actuellement à l’hôpital de Kitchanga pour des soins appropriés. 

Ces congolais sont aussi des humains et leurs vies comptent au même titre que celle des autres congolais.

Le CNDP a raison de demander à ce gouvernement cynique d’assumer toutes ses responsabilités. S’il a démissionné de sa charge de protéger la population, qu’il laisse à ceux qui peuvent faire ce travail de s’en occuper. Le CNDP ne demande pas plus. Et le programme « Amani » continue de distraire la communauté internationale. Heureusement que les congolais n’y croient plus.  

 

L’échec du programme « Amani »
       

 

La mise en place du programme « Amani » est le résultat d’une concertation organisée après l’échec militaire du gouvernement face aux vaillants combattants du CNDP. Après avoir échoué sur le terrain, il fallait que le gouvernement congolais mette en place un semblant de programme de paix, afin de se donner le temps de vérifier les raisons de son échec, pour mettre en place une nouvelle stratégie. Le gouvernement congolais torpille donc le programme « Amani » pour des raisons bien évidentes. Il est de son intérêt que ce programme n’évolue pas. Le gouvernement le sait bien : ce programme est un passe temps ! Voilà pourquoi, il refuse de lui donner tout moyen de fonctionnement et les responsables parachutent à Goma comme des bergers qui viennent voir leurs brebis sans aucun programme. Spécialisé dans un discours contraire à ses intentions, le gouvernement congolais préfère faire des déclarations tapageuses aux médias, sans que cela n’ait aucun impact sur la réalité. Il y a donc de quoi s’interroger sur la vraie mission du gouvernement kabila en RDC. Au plan social, ils ne paient aucun fonctionnaire excepté le Président de la république, les députés, les ministres et les directeurs généraux. Au plan sécuritaire, les populations sont victimes des miliciens sans état d’âme. Au plan économique, aucune croissance n’est en vue, malgré la montée des prix des matières premières au marché international. Tel tous ces secteurs, le programme « Amani » constitue un mensonge de plus de la part de ce gouvernement au peuple congolais. Cette mise en scène qui ne peut mener loin n’avait donc qu’une seule issue : l’échec. Pour ne pas participer à cet échec, le CNDP a tout simplement jugé bon de s’en retirer. Comme le gouvernement ne voulait pas honorer ses engagements, et surtout sa volonté d’entretenir « sa » guerre larvée à travers les miliciens PARECO et FDLR, il fallait tirer la sonnette d’alarme. C’est tout le sens de la lettre de mise en garde du CNDP qui vient à point donné.

Espérons que le gouvernement congolais choisira la voie de la paix en prenant au sérieux les menaces des héros de Mushake.

 

 

 

www.kivupeace.org

 

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