Reuters
09/12/08
Les médiateurs dans la crise en RDC ont invité hier les rebelles de la province du Nord-Kivu et le gouvernement de Kinshasa au compromis, à la faveur d'une première rencontre en face-à-face pour tenter de désamorcer des tensions qui menacent de dégénérer en nouvelle guerre régionale.
Les diplomates ont accueilli avec un optimisme prudent la rencontre de Nairobi, pour laquelle ni le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ni le général Laurent Nkunda, chef des rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), n'ont fait le déplacement.
«Je vous en prie, ne laissez pas tomber l'Afrique. Ne laissez pas tomber votre pays […] Que ceci soit le début de la fin», a plaidé le ministre kényan des Affaires étrangères, Moses Wetangula, avant le début des discussions.
Le gouvernement de RDC a invité ce week-end une vingtaine d'autres groupes armés à participer à des discussions destinées à mettre fin aux combats dans l'est du Congo qui ont, depuis août, chassé de chez elles quelque
250 000 personnes. Le CNDP a fait savoir qu'il n'était pas prêt à de telles discussions élargies, mais aucun autre groupe ne s'est présenté et les deux délégations ont entamé des discussions à huis clos.
«C'est une occasion qu'il ne faut pas laisser passer», a averti l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, émissaire de l'ONU pour le conflit dans l'est du Congo. «Une solution militaire n'est pas une option, pas plus que le statu quo.»
Les discussions se sont poursuivies jusque dans la soirée d'hier et un responsable de l'ONU a dit qu'elles devraient continuer aujourd'hui.
Laurent Nkunda a proclamé fin octobre un cessez-le-feu unilatéral alors que ses hommes étaient aux portes de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. La trêve a été dans l'ensemble respectée par les rebelles et par l'armée gouvernementale, mais des heurts se sont poursuivis entre les combattants de Laurent Nkunda, d'une part, et d'autre part les Mai Mai et des rebelles hutus rwandais qui apportent ponctuellement leur soutien à l'armée gouvernementale, faible et indisciplinée.
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