AFP
KINSHASA, 19/06/07
Les évêques membres de l'Association des conférences épiscopales de l'Afrique centrale (ACEAC) ont appelé mardi les dirigeants de la région à oeuvrer pour un retour définitif de la paix et de la stabilité dans les Grands lacs.
"Nous avons besoin de la paix et de la stabilité pour travailler dans l'intérêt de nos peuples", a déclaré Mgr Augustin Misago, 2è vice-président de l'ACEAC, également évêque de Gikongoro (Rwanda), au cours d'une conférence de presse commune à l'issue de la 9è assemblée de l' association.
"Nos pays sont devenus des champs des ruines parce que ravagés par des pillages et des guerres. Ils sont détruits sur tous les plans", a souligné le prélat, rappelant un message lancé en 1999 par les évêques des trois pays (Rwanda, Burundi, République démocratique du Congo) qui, selon lui, reste d'actualité: "arrêtez les guerres, vous êtes tous des frères".
De son côté, Mgr Simon Ntamwana, évêque de Kitega, au Burundi, élu président de l'ACEAC, a affirmé avoir observé des avancées "significatives" dans la consolidation de la paix dans la région.
"Les armes ne crépitent plus comme il y a quelques années, il y a des pas importants vers la paix. Nos populations ont une acceptation mutuelle pour partager le même milieu de vie", a indiqué Mgr Ntamwana qui a mis en garde contre toute tentative de remettre en cause ces acquis.
Les évêques ont également critiqué au cours de leurs travaux certaines dispositions du protocole dit de Maputo – signé en juillet 2003 – qui "constituent une menace grave pour le valeurs de la morale chrétienne et de la culture africaine".
Selon ces dispositions, les Etats ayant ratifié ce protocole sont tenus de "protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l'avortement médicalisé en cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou de la vie de la mère ou du foetus".
"Une telle formulation fait du protocole de Maputo l'instrument le plus favorable au droit à l'avortement", estiment les prélats catholiques invitant les gouvernants à "beaucoup plus de réserve" et à s'abstenir de ratifier ce texte.
L'assemblée de l'ACCEAC dont le siège est établi à Kinshasa se tient tous les trois ans.
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