AFP
03/12/08
BRUXELLES (AFP) – Le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana a indiqué mercredi que l'envoi d'une force européenne dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) n'était toujours pas à l'ordre du jour et que l'ONU ne l'avait d'ailleurs pas formellement demandée.
"Pour l'instant, la possibilité d'envoyer physiquement du personnel" militaire en RDC "n'est pas discutée" par les pays de l'UE et "on verra si on a besoin de le faire", a déclaré M. Solana à la presse.
L'UE, a-t-il rappelé, fournit déjà une assistance technique dans les domaines du renseignement et de la logistique aux 5.000 soldats de la Mission des Nations unies au Congo, la Monuc, déployés dans la province du Nord-Kivu.
"Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est à l'aise avec l'aide que les Européens lui apportent" et il n'a "pour l'instant" pas sollicité "de manière précise" une intervention européenne, a-t-il ajouté en réponse à une question sur ce que l'ONU attendait de l'UE.
Ban Ki-moon "a demandé 3.000 soldats de plus pour la Monuc, en particulier des pays d'Afrique", a poursuivi M. Solana.
La Belgique, qui avait plaidé dimanche à la demande de l'ONU pour l'envoi en RDC d'une mission européenne temporaire, a reconnu mardi soir qu'une telle opération avait très peu de chance d'être menée à bien, faute de volontaire pour la diriger.
"Mon sentiment est bien qu'il n'est pas possible de monter une opération européenne pour l'instant", a déclaré le ministre belge des Affaires étrangères Karel De Gucht, après un dîner avec ses homologues de l'UE et des entretiens bilatéraux, notamment avec le Français Bernard Kouchner.
"Les chances d'une mission européenne sont très limitées", a-t-il ajouté.
Le ministre belge avait indiqué dimanche avoir été sollicité par Ban Ki-moon pour participer à une opération européenne intérimaire dans son ancienne colonie, le temps qu'arrivent les 3.000 hommes supplémentaires prévus par le Conseil de sécurité pour aider la Monuc à faire face à l'aggravation du conflit et à ses conséquences humanitaires.
Le Nord-Kivu est le théâtre depuis trois mois de combats entre la rébellion du général tutsi Laurent Nkunda et l'armée régulière, alliée à des milices Maï-Maï et hutu rwandaises, selon l'ONU.
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