AFP
18/10/12
BUNAGANA — Le président de la branche politique du mouvement rebelle M23, actif dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a menacé de reprendre l'offensive si des "négociations directes" ne s'ouvrent pas "le plus tôt possible" avec les autorités congolaises, dans des déclarations à l'AFP.
"S'il n'y a pas de négociations qui se font le plus tôt possible, il y a risque qu'il y ait des affrontements dans les jours qui viennent", a déclaré Jean-Marie Runiga mercredi à Bunagana, une localité située à la frontière avec l'Ouganda, dans l'est de la RDC.
"S'il n'y a pas de négociations qui se font le plus tôt possible, il y a risque qu'il y ait des affrontements dans les jours qui viennent", a déclaré Jean-Marie Runiga mercredi à Bunagana, une localité située à la frontière avec l'Ouganda, dans l'est de la RDC.
"Jusque-là, on a fait des négociations indirectes. Malheureusement, monsieur (le président congolais Joseph) Kabila n'est pas pressé de faire ces négociations-là. Nous, nous disons: "que ces négociations directes se fassent le plus tôt possible pour épargner tout ce qui se passe aujourd'hui+", a dit M. Runiga, de retour de Kampala où le président Yoweri Museveni a assuré une médiation indirecte entre la RDC et le M23 .
"Si les morts continuent à Goma (est de la RDC), si le gouvernement continue à se montrer incapable de sécuriser la population dans les territoires qui sont sous son contrôle, le M23 se réserve le droit de pouvoir marcher et entrer, et sécuriser cette population", a-t-il ajouté.
"Notre priorité, c'est pas la guerre, notre priorité aujourd'hui c'est dire au gouvernement de Kinshasa: +écoute, vite, vite, rapidement, le plus tôt possible, entrons sur la table des négociations que nous puissions trouver les solutions qui se posent aux problèmes de la nation, que les choses reviennent à la normale+", a insisté le président politique du M23.
Le Mouvement du 23 mars (M23) est composé d'anciens rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l'armée congolaise aux termes d'un accord de paix, se sont ensuite mutinés et affrontent depuis mai dernier l'armée régulière de la RDC.
L'ONU et plusieurs ONG accusent le M23 de violations des droits de l'Homme, dont des viols, de recrutements forcés de civils, dont des mineurs, d'exécutions sommaires et de pillages dans la zone qu'il contrôle.
Jean-Marie Runiga a rejeté en bloc ces accusations.
"Jusque-là, il n'y a pas d'exactions qui ont été commises", a-t-il affirmé. "Nous n'avons pas d'enfants soldats dans notre armée", a-t-il assuré.
"Nos militaires sont très disciplinés, ils ne peuvent pas faire des viols sur des femmes et les pillages, nous ne pouvons pas les tolérer. (…) S'il arrivait que des militaires du M23 se livrent aux exactions, ils seront jugés et condamnés", a-t-il affirmé.
Outre le "respect" des accords de 2009, M. Runiga a indiqué avoir obtenu lors des négociations à Kampala "qu'on puisse intégrer d'autres points, d'autres questions qui gangrènent la vie de la nation congolaise". Il a cité des problèmes de "gouvernance", de "violations massive des droits de l'Homme", des problèmes sociaux.
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