RDC: Le fermier, la carotte et le bâton.

El Memeyi Murangwa 

16/09/07 

 

bakame_en_course.jpgLa basse cour est désormais dirigée par un fermier qui n’arrive pas à subvenir au besoin alimentaire de sa famille à cause des lièvres qui s‘amusent sous l’étable mangeant la quasi-totalité des carottes destinées à préparer la soupe des  infortunés frappés par la sous alimentation.  Ancien porteur des œufs dans une jeunesse difficile, le jeune fermier décide de contacter le féticheur Bakame (lièvre rusé) qui conseille à son nouveau maître de recourir au bâton qui a eu des si bons résultats dans un passé récent.

 

Attention dit Bakame au fermier ! Ces lapins minoritaires et rongeurs nocifs parlent ma langue, sont minces, ont des traits fins et possèdent des grandes oreilles. La meilleure stratégie poursuit l’oracle de Ntamugenga et de demander aux lièvres de sortir de la savane laissant ces lapins en vue pour une extermination pouvant rehausser la production des carottes. Et de poursuivre : Un assaut final sur Bwiza nous livrera le défenseur de l’espèce. A nous donc l’exportation des légumes pour amasser les devises fortes.  La jeunesse des lapins m’a élu facilitateur du dialogue entre espèces.

  

Les lièvres se réunissent  et décident d’envoyer en éclaireurs des cousins hors la loi pour préparer l’invasion.  Ne possédant pas des pirogues pour acheminer les bâtons d’assaut, ils ne peuvent se passer des services de la société des nations possédant des baleinières en vue d’acheminer ces armes de  guerre dans le Matongo.  L’information ne tarde pas à atteindre Kitchanga ou une autodéfense se prépare, parvenant à mettre en déroute les assaillants qui recourent à l’association universelle des espèces en dangers ayant son siège à New York pour un cessez-le- feu immédiat.

  

Furieux le fermier s’en prend à Bakame. Ne sous estimez jamais l’ennemi ! Mettez en place un plan B, diabolisez à outrance le défenseur des lapins, accusez-le de braconnage des gorilles, mangeons les chimpanzés et pointons-le du doigt, inventez des charniers pour mettre sur son compte un génocide et battez surtout campagne  pour que le Roi des animaux et la basse cour internationale n’encouragent pas un nouveau  dialogue.

  

Et le fermier de conclure, mon oncle Chinja-Chinja m’a appris à rendre les victimes responsables de leurs malheurs. Remettez-vous au travail et n’oubliez pas que nous avons consommé toutes nos carottes. Qu’est ce qui nous reste ? Les bâtons ont été abandonnés à Sake et à Kimoka et constituent désormais l’arsenal de l’inconnu déchu. Qui est-il ?

 

 Aigle, corbeau, tigre, bakame…C’est à croire que les totems portent malheur.   

 

 

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