RDC: Le CNDP éventre le boa.

Kivupeace

22/07/08

 

julien_paluku_chez_nkunda.jpgDans un communiqué signé NZABIRINDA NTAMBARE, Secrétaire Exécutif du CNDP, daté du 18 juillet 2008 tombé sur notre table de rédaction, l’exécutif du Congrès National pour la Défense du Peuple s’insurge contre un Ministre du Gouvernement Gisenga qui a tenu des propos calomnieuses à l’encontre d’un Colonel Indien qui dirigeait le contingent  Indien de la  Monuc dans la Zone de Masisi.

Dans ce même communiqué, l’exécutif du mouvement fait un diagnostique de la situation Politique du Congo minée par l’immobilisme et le manque d’initiative du gouvernement d'Antoine Gizenga à mettre le pays sur le rail du développement.

Ce communiqué tombe à Pic au moment où le peuple congolais ne sait plus  vers quel saint se tourner pour lui sortir  de la crise économique provoquée par la hausse du prix de pétrole et des produits alimentaires. L’Est du Congo, jadis grenier de la République importe la quasi totalité des produits alimentaires et doit faire face à une insécurité, entretenue selon le dernier rapport de Human Right Watch par le gouvernement congolais qui arme les miliciens PARECO et les FDLR qui tuent et pillent les populations civiles. Toute cette insécurité qui a décapité le tissu économique du Pays est devenue structurelle d’autant que  les militaires restent les principaux auteurs de violations des droits de l'homme, et que la formation d'une armée digne de ce nom fait très peu de progrès.

Rappelons que le dernier voyage du Président de la République Joseph KABANGE en France  a été un fiasco, il s’est vu
sermonné et savonné par le président Sarkozy qui l’a rappelé exactement comme les Evêques congolais que le pays n’est pas à brader ou mieux un gage (allusion faite aux contrats chinois) de placement pour recevoir des prêts  alors qu’aucune mesure n’est prise pour  payer les dettes précédentes. La question est particulièrement importante pour le Président Kabila, qui a peu de réalisations à son actif depuis son élection « démocratique », fin 2006, et qui mise tout sur les contrats chinois alors que le FMI et la Banque Mondiale cherchent à voir clair dans ces contrats avant d’autoriser de nouvelles dettes ou mieux encore alléger les précédentes.

Au delà de toute cette incapacité à gérer le pays et au vu des tergiversations des officiels congolais sur les propos d’un Colonel Indien qui du reste a dit vrai, on se demande Comment des énergumènes, je devrais dire des va-nu-pieds qui n’ont jusqu’ici rien apporté de significatif à leur pays, mais qui plutôt, ont profité du pouvoir qu’ils détiennent pour se tailler des privilèges exorbitants ; osent-ils s’attaquer à un homme respectable et respecté, qui n’a fait que répondre favorablement à l’appel de son Pays pour aider les congolais incapables de trouver eux même la solution à leur problème et doivent faire appel aux étrangers et dont la seule rétribution est l’injure?

Quelle ingratitude envers un homme qui a servi loyalement  et dignement son pays, la communauté internationale avec beaucoup de satisfaction ; ceci après s’être acquitté de ses tâches premières à savoir, barrer la route aux rebelles du CNDP de prendre la ville de Goma à deux reprises et de faciliter la signature des accords de paix de Goma. Il ne fait l’ombre d’un doute pour le Congolais doué de raison et de bonne foi, que remercier un tel Homme, est une marque de bonne éducation. La moindre des choses que nous puissions faire, c’est d’être reconnaissants envers ceux qui nous rendent service.

Dans quel pays sommes nous ? Dire que le CNDP possède des militaires disciplinés devient–il un crime ? Pire encore, la rue se fait traîner dans la farine, au lieu de réfléchir sur son sort elle se verse dans les menaces et injures à l’endroit d’un Homme qui a rendu des services immenses aux congolais, et dont le seul tort, est d’avoir donné son opinion.

L’exécutif du CNDP appelle tous les congolais, à travers ce communiqué, à réfléchir sur la situation difficile  qui perdure dans notre pays, en vue de trouver des solutions idoines durables et consensuelles. L’Exécutif du CNDP non seulement il tire la sonnette d’alarme sur les désastreuses situations politique et économique mais propose de donner dans un avenir proche une piste de solution aux problèmes congolais et exhorte tous les congolais à emboîter  les pas aux évêques ainsi que d’autres congolais conscients de la gravité de la situation  et qui nous  interpellent  en ces termes: “  Il est temps de nous réveiller pour ne pas brader notre souveraineté nationale et trahir notre nation. Nous redisons avec force: le Congo n’est pas à ven¬dre. L’avenir du Congo appartient aux Congolais ”.

Nous vous convions à lire l’intégralité du communiqué du CNDP dans lequel vous trouverez les aspirations réelles d’un
peuple révolté qui cherche à se libérer et prendre son destin en main. Il faut suivre l’exemple.

 

www.kivupeace.org

 

 

CNDP

 

 

COMMUNIQUE OFFICIEL DU MOUVEMENT  

 

Des propos incendiaires d’un membre du Gouvernement GIZENGA ont été diffusés sur différents medias en mettant en cause la loyauté d’un Officier supérieur du contingent indien de la MONUC ayant récemment servi au sein de la Brigade du Nord-Kivu. A cet égard, le CNDP tient à rendre publique la déclaration officielle suivante :

 

1.  Le Congrès National pour la Défense du Peuple rend un hommage bien mérité à l’action du Colonel SAROHA CHAND, récemment rentré dans son pays, l’Inde, après avoir commandé, jusqu’il y a peu, les troupes indiennes de la MONUC basées à SAKE, en Territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Tout au long de son mandat à la MONUC, au sein de la Brigade du Nord-Kivu, cet Officier supérieur de très grande valeur a fait montre d’un sens élevé de l’honneur dans la plus pure tradition militaire. Il a fait preuve de loyauté sans limite envers les Nations Unies qui l’employaient et de compassion exceptionnelle envers le peuple congolais, spécialement la population de SAKE qui sait bien ce qu’elle lui doit. En effet, dans un passé très récent et bien qu’en l’occurrence notre Mouvement ait eu la décence d’avoir le triomphe modeste, nos troupes ont bel et bien, par deux fois à SAKE, battu à plate couture l’armée gouvernementale, les FARDC. Et à chaque fois, c’est le Colonel SAROHA CHAND qui est venu au secours des vaincus, en convainquant le CNDP de ne pas foncer sur Goma. A chaque fois, c’est lui qui a négocié notre retrait de la Cité de SAKE conquise par nos troupes et qui l’a remise entre les mains des FARDC. Mais, voici qu’aujourd’hui, ceux dont il a épargné l’armée d’une débâcle assurée lui assènent en pleine figure le coup de pied de l’âne.  

 

2.  De même, lors de la Conférence de Goma sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, en janvier dernier, c’est au Colonel SAROHA CHAND que Monsieur Allan DOSS, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, avait fait appel pour aller rencontrer les responsables du CNDP à leur QG des environs de KITSHANGA. L’Officier supérieur indien avait pour mission de les persuader de signer les Actes d’Engagement, alors que le Mouvement campait sur une position maximaliste qui a contraint le Chef de l’Etat à attendre 3 jours supplémentaires à Goma, dans l’attente de la signature. Peut-être, le seul tort du Colonel SAROHA CHAND aura été de constater objectivement que, contrairement à l’armée gouvernementale, les troupes du CNDP demeuraient une force disciplinée et que, dans le strict cadre du mandat de la MONUC, il avait le devoir d’en fréquenter les Chefs. Comme a eu à le faire également, en 2007, la Commission sénatoriale dirigée par son président, l’Honorable ENGULU BAANGA MPONGO Léon, et comme continuent à le faire plusieurs autres visiteurs dont des diplomates de haut rang et des journalistes nationaux comme étrangers. Bien entendu, que des troupes insurgées aient un comportement exemplaire en tous points supérieur à celui de l’armée gouvernementale, voilà qui ne rend pas nécessairement fiers ces ministres censés nous gouverner. D’où leur colère qui est, en réalité, l’autre face de la honte.

 

3.  Si le comportement du Colonel SAROHA CHAND scandalise tant le pouvoir en place, c’est essentiellement parce que nous avons affaire à des gouvernants héritiers d’un leadership médiocre qui n’avait jamais fait bon ménage ni avec le talent ni avec le succès. Nous avons affaire à un Exécutif dont la taille éléphantesque est directement proportionnelle à son inefficacité et qui a érigé l’ingratitude en méthode de gouvernement, si ce n’est en titre de gloire. Ingratitude aujourd’hui envers les Nations Unies qui, depuis le début du processus de paix de Goma, mettent un point d’honneur à maintenir, par le biais de la MONUC, la stabilité dans la Province du Nord-Kivu et jouent en permanence les bons offices à la tête de la Facilitation Internationale. Ingratitude hier envers les Rwandais, les Ougandais et les Burundais qui, après avoir sorti de nulle part ce leadership tombé dans les oubliettes de l’histoire, l’ont installé au pouvoir à Kinshasa, avant de se faire virer comme des malpropres. Ingratitude toujours d’un leadership élu dans un fauteuil grâce à l’Union Européenne et au Commissaire Louis MICHEL, mais qui ne craint pas de cracher dans la soupe et n’admet surtout pas qu’on vienne lui susurrer à l’oreille : «mais qui t’a fait roi ? ». Ingratitude enfin envers l’Occident qui, après avoir versé tant de milliards des dollars aux maîtres du Congo et était en passe d’en effacer la trace, se voit coiffer au poteau par une Chine qui s’éveille et désormais fait trembler le monde.  

 

4.  Une gouvernance aussi cavalière qui confond arrogance et patriotisme, qui ne craint pas de revenir sur sa propre signature, qui surendette le pays pour s’en mettre plein les poches et qui agite le mirage des chantiers introuvables pour faire croire au pays qu’il a une politique, une telle gouvernance, disons-nous, ne peut naturellement pas trouver grâce aux yeux du CNDP. Car, en effet, au stade où se trouve le processus de Goma, c’est-à-dire en plein enlisement, la vraie question qui se pose au pays est celle de l’aptitude des dirigeants actuels à la bonne gouvernance. Certes, des élections générales se sont tenues en RDC, cela fait presque deux ans et demi. Elles étaient censées régler une fois pour toutes la crise de légitimité à laquelle notre pays était confronté depuis l’avènement de l’ère MOBUTU en 1965, diront certains, depuis l’intrusion des KABILA, en mai 1997, affirmeront d’autres. Et, il est vrai qu’à présent les principales institutions nécessaires au fonctionnement normal et régulier des pouvoirs publics sont théoriquement en place.

 

5.  Mais, en dépit de ces apparences, rien n’indique, jusqu’ici, que la démocratie en soit sortie gagnante autrement que sur le plan purement formel et incantatoire. De toute évidence, la pratique démocratique, la réconciliation nationale, l’exercice de l’Autorité de l’Etat et la bonne gouvernance qui devaient en découler ne sont pas au rendez-vous. Au point que dans la majeure partie du pays, la paix, la sécurité et la stabilité demeurent gravement hypothéquées ou carrément troublées. Seuls les niveaux d’insécurité diffèrent d’un coin à l’autre du Territoire national. Ainsi, depuis les pillages de 1991-1993 et le massacre des chrétiens de février 1992, en pleine Conférence Nationale Souveraine (CNS), la ville de Kinshasa, à la veille ou au lendemain de chaque échéance politique, tend à devenir le champ clos des violences de plus en plus meurtrières. L’on se souviendra de la lutte à mort que s’y sont livrée, pendant et après la dernière élection présidentielle, les gardes rapprochées des candidats Joseph KABILA et Jean-Pierre BEMBA. Mais, on voit aussi s’installer dans des villes comme KINSHASA ou GOMA une forme d’insécurité et de violence qui va au-delà de l’habituelle délinquance des grandes métropoles. Quand, pendant plus d’un mois, tous les jours que Dieu fait, la capitale bruisse de rumeurs de maladie ou d’assassinat du Chef de l’Etat et que ses apparitions télévisées sont, contre toute évidence, systématiquement considérées par les kinois comme des images d’archives et qu’en plus lui-même n’ose plus mettre les pieds dans la rue, quand ici et là des hommes politiques, des élus de surcroît, ou des journalistes, des opérateurs économiques, des étudiants et des citoyens sans défense sont régulièrement tirés comme des lapins, on peut légitimement s’interroger, non seulement sur l’insécurité qui, telle une épée de Damoclès, plane sur Kinshasa et certaines autres villes du pays, mais aussi sur l’avenir de la RDC. Face à cette situation, le pouvoir développe quand il le peut et où il le peut, tantôt une véritable inertie, comme à GOMA, tantôt des réflexes marqués par un bellicisme autocratique et dictatorial comme à KINSHASA. Jean-Pierre BEMBA et le BUNDU dia KONGO en savent quelque chose. Et si le CNDP est toujours debout, ce n’est pas spécialement par la bienveillance du pouvoir en place.

 

 

6.  C’est dire que processus électoral et émergence démocratique ne coïncident pas toujours, même si, bien entendu, le premier est la condition « sine qua non » du second. Moyennant quoi, au fil des semaines, des mois, des années, l’Exécutif actuel a de plus en plus de mal à opposer à ses détracteurs sa légitimité purement électorale, faute de légitimité démocratique qui, elle, se mérite tous les jours à l’épreuve des faits, de la bonne gouvernance. L’Honorable Gilbert KIAKWAMA KIA KIZIKI ne nous démentira pas. Du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale, lors de sa récente session extraordinaire, il nous a donné à entendre avec beaucoup de pertinence et de discernement que l’Exécutif piloté par le duo KABILA-GIZENGA ressemble à s’y méprendre à une équipe sans capitaine dans laquelle chaque joueur mène sa propre stratégie ou alors à un orchestre sans chef et dans lequel chaque musicien joue sa propre partition. S’étonnera-t-on qu’au bout du compte la cacophonie règne en maître ?  

 

7.  Si la classe politique congolaise, la société civile congolaise, la jeunesse congolaise et les femmes congolaises se résignent à accepter cette situation comme une fatalité, alors nul doute que, dans 48 ans, c’est-à-dire dans autant de temps que depuis l’indépendance, le 30 juin 1960, la situation de notre pays sera assurément pire qu’aujourd’hui. Le CNDP, quant à lui, n’est pas prêt à s’accommoder de cette incurie devenue comme une seconde nature dans le chef de ceux qui nous gouvernent. C’est pourquoi, dans les mois qui viennent, le CNDP fera à la Représentation Nationale, au titre d’initiative citoyenne, des propositions tendant à innover profondément et radicalement la gouvernance de notre pays.    

 

Fait à BWIZA, le 18 juillet 2008. 

 

Pour La Direction Politique du CNDP 

NZABIRINDA Déogratias 

Secrétaire Exécutif  

 

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