AFP
15/01/08
La conférence sur la paix dans les régions troublées des Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo "doit réussir", a déclaré mardi le chef de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) plaidant pour un dialogue sincère "capable de balayer les peurs".
"Cette conférence doit réussir. (…) Vous pouvez jeter les bases d'un Nord et d'un Sud-Kivu que vous souhaitez pour vos enfants", a lancé Alan Doss aux participants à ces assises ouvertes le 6 janvier à l'Université libre des pays des Grands Lacs de Goma, capitale du Nord-Kivu.
M. Doss a renouvelé l'appel des Nations unies à tous les belligérants "pour qu'ils s'engagent à faire tous les efforts possibles afin de discipliner leurs soldats et combattants et de combattre le fléau de la violence sexuelle" qui a pris "des proportions particulièrement accablantes" ces dernières années.
"Je lance également un appel à tous les groupes armés pour qu'ils s'engagent à libérer sans délais tous les enfants soldats dans leurs rangs", a-t-il poursuivi.
Parcourant les salles où débattent parlementaires, belligérants, représentants des communautés et chefs coutumiers répartis en ateliers, le chef de la Monuc a estimé que "le dialogue peut balayer les peurs (…) et les suspicions qui, pour diverses raisons, persistent entre Congolais" et retardent la mise en valeur "des immenses potentialités" des Kivu (terres fertiles, minerais).
Evoquant les exposés des jours précédents, il a souligné que "certains de ces discours (avaient) été durs et controversés", mais qu'il peut être "nécessaire de se dire toutes les vérités, sans pour autant tomber dans le piège du populisme et de la haine interethnique".
"Avec les ateliers provinciaux et thématiques, commence la phase de la recherche commune des pistes de solutions", a-t-il dit, soulignant les points de convergences entre les délégués.
"Tout le monde s'accorde désormais sur le fait que l'heure de la paix et de la réconciliation a sonné", que les "institutions légitimes dont le pays s'est doté doivent être respectées", que "la faiblesse structurelle et continue de l'Etat est une des causes principales du conflit" et que "les résolutions du communiqué conjoint de Nairobi doivent être mises en application", a-t-il rappelé.
Dans ce communiqué conjoint RDC-Rwanda signé en novembre, Kinshasa s'engage à mettre en place un plan contre les rebelles hutus rwandais présents sur son sol, tandis que Kigali promet de surveiller ses frontières et d'empêcher tout soutien à un groupe armé congolais.
M. Doss a souhaité que la conférence "arrive rapidement à une stabilisation de la situation militaire et sécuritaire au Nord-Kivu" et qu'elle "jette les bases d'une intégration (ou démobilisation) rapide et sans préalables de tous les groupes irréguliers congolais dans l'armée".
Agence France Presse