AFP
10/07/08
La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a annoncé jeudi avoir demandé "l'ouverture immédiate d'une enquête" sur l'un de ses officiers indiens qui a affiché publiquement son soutien au chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda.
La Monuc "désavoue les propos personnels" de ce commandant d'unité au Nord-Kivu (est)" et "réitère son plein soutien aux autorités congolaises", a déclaré à l'AFP son porte-parole, Kemal Saïki.
La Monuc a reçu des "éléments de preuve difficilement réfutables" sur ces propos que le colonel indien Chand Saroha aurait tenus "à la mi-avril 2008" près de Kitchanga, fief du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Nkunda, acteur majeur de la crise sécuritaire dans la région du Nord-Kivu.
Ces déclarations ont été faites au cours d'une cérémonie d'adieu du colonel Saroha au chef du CNDP peu avant son retour en Inde dans le cadre normal des rotations, à l'issue d'une année de service en RDC.
Dans un enregistrement audio de cette cérémonie – dont l'AFP a pris connaissance -, l'officier indien qualifie le général déchu Nkunda de "frère" qui "combat pour une noble cause" et qui est "prêt au sacrifice" à l'instar des "vrais révolutionnaires".
De son côté, le général déchu Nkunda le remercie pour son amitié et son soutien: "Tu nous a énormément aidés", lui lance-t-il selon l'enregistrement.
Le colonel Saroha rappelle qu'il n'était "pas officiellement autorisé à rencontrer" les rebelles, mais dit avoir été impressionné par leur "discipline" et leur "bonne conduite", avant de décorer Laurent Nkunda d'une "médaille d'honneur".
Cet officier a commandé l'unité des Casques bleus déployée à Sake, verrou stratégique situé à 30 km de la capitale provinciale, Goma, pendant une période sensible. Cette localité était défendue par les Casques bleus et marquait la frontière entre les positions du CNDP et celles de l'armée régulière congolaise, à laquelle l'ONU apportait un appui logistique.
AFP