Nindja
29/01/07
Neuf personnes, hommes et femmes confondus, ont été enlevées dans la localité de NINDJA en territoire de WALUNGU dans la nuit du 26 au 27 janvier dernier par les miliciens génocidaires rwandais, les Interahamwe.
C’est au cours d’une attaque armée lancée sur plusieurs villages de WALUNGU au Sud-Kivu que ces Interahamwe ont perpétré des nombreuses exactions contre les habitants de cette partie du pays.
Joint au téléphone par nos correspondants à Bukavu, le chef de groupement de NINDJA affirme que plusieurs villages dans le territoire de WALUNGU sont occupés depuis plusieurs mois par les éléments FDLR/Interahamwe, malgré la présence des unités FARDC dans ces entités.
Il a par ailleurs, indiqué que c’est depuis plusieurs jours qu’il avait tenu informer les responsables de la 10ème région militaire de la présence de ces criminels dans cette partie de territoire. La région militaire lui aurait promis de dépêcher dans cette entité le commandant de la brigade qui y est déployée afin de mettre fin à cet état de chose, mais jusqu’à présent ce commandant se fait toujours attendre pendant que la population ne sait à quel saint se vouer.
C’est déjà plus de dix jours que la dernière attaque des FDLR/Interahamwe avait été signalée dans cette entité, au cours de laquelle trois jeunes filles avaient fait l’objet d’enlèvement, leur situation reste toujours sans suite.
Les enlèvements sont devenus monnaie courante dans cette partie du pays, une nouvelle technique de chantage adoptée par les forces négatives pour rançonner les paisibles habitants de WALUNGU.
Rappelons que c’est depuis plus d’une décennie que les génocidaires rwandais circulent en toute impunité sur le territoire congolais et spécialement dans sa partie Est où ils exercent plusieurs exactions contre la population. Toutes les tentatives d’offensives menées contre eux par l’armée gouvernementale ou par les contingents des Nations-Unies déployés en RDC se sont avérées moins concluantes.
Plusieurs rapports des Organisations Non Gouvernementales ont justifié cette inefficacité des FARDC et de la MONUC par le traitement de faveur dont bénéficient ces criminels dans les milieux politiques congolais pour lesquels les Interahamwe sont non seulement des alliés idéologiques et politiques mais aussi pour autant que leur présence en RDC est un véritable réconfort pour les affairistes congolais dans le cadre de trafics d’armes et minutions.
Le marché illicite d’armes est tellement alléchant en RDC que l’embargo décrété par le conseil de sécurité des Nations-Unies a eu plutôt un effet encourageant sur ce trafic, en ce sens-ci que les trafiquants se sont servi de cet embargo pour justifier les hausses des prix de vente des armes prétextant les difficultés douanières.
Par la continuité des exactions des Interahamwe sur la population civile, on ne peut que constater l’échec des responsables politiques et militaires congolais ainsi que des 17.000 hommes de troupes des Nations-Unies dans le rôle qui est le leur, de sécuriser la population civile et ses biens.
Même le rôle influant que jouent ce jour les hommes politiques ressortissants du Kivu sur la scène politique congolaise, n’a pas su améliorer les conditions sécuritaires de leurs compatriotes de WALUNGU et d’autres entités du Kivu menacées par les génocidaires. Elle n’aura servi, uniquement, qu’à leurs positionnement politique et intérêts individuels.
L’on se rappellera qu’au mois de juin 2005, les chefs traditionnels du Sud-Kivu, les BAMI stupéfaits et horrifiés par le degré d’exactions des Interahamwe sur la population civile, avaient lancé un ultimatum au gouvernement congolais et à MONUC. Dans une déclaration lue sur tous les médias nationaux et internationaux, les BAMI avaient annoncé leur intention d’appeler la population à se prendre en charge si le gouvernement congolais et la MONUC ne garantissaient pas la sécurité dans leurs entités respectives au 1er juillet 2005. Il aura fallu un entrevu avec le gouvernement en place au cours duquel argents et postes politiques leur auraient été garantis, pour voir leurs éminences chefs coutumiers courber l’échine devant le malheur de leurs sujets.
Pauvre peuple dépourvu d’un leadership convenable.
La Rédaction www.kivupeace.org