RDC: En 1999, plus d’un millier des Tutsi congolais persécutés furent évacués du Congo vers les USA.

El Memeyi Murangwa

 

 

24/10/07 

 

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Victimes d’une persécution gouvernementale.

 

Au mois d’aout 1998, le gouvernement Kabila lança la chasse à l’homme invitant la population à dénicher les vermines-Tutsi à   éradiquer selon les termes propres de l'ancien vice-président Abdoulaye Yerodia et leur faire subir le supplice du collier.  Le Président  Laurent Désire Kabila mit sur pied des brigades d’auto- défenses populaires (CPP) qui aidèrent l’armée nationale et la police à procéder aux fouilles pour arrêter et massacrer des paisibles citoyens dans les grandes villes du pays qui ont eu la seule faute de naitre Tutsi ou d’avoir des traits nilotiques.  

L’armée nationale que dirigeait son fils Joseph Kabila, revenu précipitamment de Chine, se distingua dans des massacres à grande échelle dans les milieux urbains.  Les militaires refusant de combattre une nouvelle rébellion se montrèrent plus efficaces dans les assassinats sélectifs, les pillages et les viols à l’égard des Tutsi.  Plus tard par manque des boucs-émissaires, ils se jetèrent sur le reste de la population, provocant la naissance des plusieurs milices qui tentent à ce jour de stopper l’arbitraire encouragé présentement par le pouvoir. 

Ministres, Vice-ministres et officiers supérieurs relayèrent une campagne xénophobe sans précédant dans l’histoire du pays.  Abdoulaye Yerodia (sénateur PPRD/J.Kabila) utilisa les medias nationaux pour pousser le peuple à la vindicte et continua ce jeu dangereux jusqu'à la veille des dernières élections présidentielles.

La dernière campagne de Joseph Kabila avait en toile de fond, la xénophobie et l’intolérance dans toute l’ancienne province du Kivu. 

 

Sauvés par la perspicacité de la communauté internationale.

 

 

La perte des nombreuses localités à l’est du pays énerva le régime Kabila qui en une nuit décida de massacrer le peu des Tutsi (hommes, femmes et enfants) incarcérés dans les grands camps militaires du pays. L’un d’eux, le camp Colonel Kokolo, était à la une de la presse internationale.  Dans la nuit du 12 au 13 aout 1998, plus de 3000 personnes furent massacrées, entassées dans les camions et furent déchargées dans le fleuve Congo. Par crainte de la dysenterie, le ministère de la sante interdisa la consommation des poissons provenant du fleuve Congo. L’état major de l’armée refusa à la croix rouge internationale (CICR), tout accès aux détenus Tutsi qui restèrent sans sanitaire ou toute forme de nutrition pendant 40 jours.  L’actuel chef de l’état instruit le commandant Yav Nawej, d’être très sévère à l’égard des détenus, accusés à tort d’être en intelligence avec la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie, en sigle RCD. Le numéro 4 de l’AFDL, M. Mulinda qui appela la communauté Tutsi au calme à la télévision nationale (RTNC), le 1 aout 1998, fut exécuté sous ordres d’une hiérarchie militaire qui détenait une liste des personnes à abattre, rappelant étrangement celle qui circulent présentement  sur le net, reprenant les noms des cadres, officiers supérieurs et hommes politiques Tutsi, document subversif établi par le parti de Joseph Kabila.  Les massacres continuèrent dans les grandes villes du pays et décimèrent les villages de leurs populations.  Les Tutsi persécutés de l’arrière pays se refugièrent au Burundi, au Rwanda et en Uganda et continuent en vain d’attendre un rapatriement qui ne semble pas être une priorité pour le régime Kabila. 

La perspicacité des diplomates occidentaux permirent au CICR de visiter les survivants du camp Kokolo qui furent placés sous la protection internationale.  Les USA acceptèrent de recevoir les infortunés et les leurs, qui transitèrent par le Benin et le Cameroun.  Dans un délai très court, des charters réussirent l’exode de ces survivants que le département d’état américain arracha des griffes de Kabila.  Réinstallés aux USA, les 1508 vulnérables bien connus de l’ancien ministre des droits humains, She Okitundu, sont devenus tous américains, électeurs et contribuent au développement d’un pays qui a eu à répondre de toute urgence à l’appel d’une communauté exterminée  par ses propres dirigeants.

 

  

Un voyage peu convaincant.

 

 

Entreprenant, une visite officielle aux USA, le numéro un congolais qui refuse de dialoguer avec le CNDP, protecteur de la minorité Tutsi n’arrivera pas à convaincre les officiels d’un pays qui au fils des ans suit avec une particulière attention la persécution et l’arbitraire dont sont victimes les populations de l’est du pays.  La corruption et le clientélisme, assorti d’une xénophobie outrageante qui caractérisent  le sommet de l’état congolais ne peuvent que contraindre Washington à avoir de la réserve face à un régime qui n’arrivera pas de si tôt à stabiliser le pays par manque de dialogue.   

Le soutien  tout azimut que Joseph Kabila accorde actuellement au FDLR ne convaincra pas les décideurs américains sur sa réelle volonté d’œuvrer pour la stabilité de l’Afrique des grands-lacs.

 

 

 

 

Si au Congo-Kinshasa, les archives emballent les cacahuètes, aux USA la documentation oriente la politique du pays.   

 

 

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