dans certains quartiers de la Gombe.
Amba Wetshi
26/03/07
Selon des sources militaires à Kinshasa, la garde présidentielle de Joseph Kabila a subi de « lourdes pertes » lors des affrontements de jeudi 22 mars dans le centre des affaires de la commune de la Gombe. Commandant de la circonscription militaire de la capitale, le général Prosper Nabyolwa aurait été grièvement blessé. Deux cent membres du GSSP (garde présidentielle), rebaptisé « Garde républicaine », manquent à l’appel, indique-t-on. Selon un officier joint dans la capitale congolaise, « le bilan est loin d’être définitif ».
Les sources hospitalières font état de 60 morts. Selon cet officier, les soldats chargés de la garde du sénateur Bemba, estimés à 250 hommes, ont pu mettre en déroute au moins trois milliers d’éléments du GSSP qui campaient dans le cimetière de la Gombe. Les combattants étiquetés MLC ont pu ainsi prendre s’emparer de plusieurs positions au centre-ville y compris le Beach Ngobila. Des informations difficiles à vérifier ont fait état de la « chute » de l’immeuble Kin-Mazière, siège de la très redoutée direction des services spéciaux de la police où trône le fameux « colonel » Raüs Chalwe. Ces combattants avaient élargi leur « territoire » au-delà de l’hôtel Memling jusqu’à prendre le contrôle du petit aéroport de Ndolo. Des renforts de la garde présidentielle étaient postés au niveau du palais de la Nation où se trouvent les bureaux de Kabila. Dans la nuit de jeudi 22 et vendredi 23, on devait assister à la bataille décisive. Selon des témoins, deux avions de fabrication russe ont débarqué ce jeudi plusieurs dizaines de soldats angolais. Au cours d’un point de presse tenu samedi 24, le ministre congolais des Affaires étrangères, Antipas Mbusa Nyamwisi, un allié du camp présidentiel, a démenti, sans convaincre, cette information. "On n’a pas fait appel aux Angolais. Vous savez que l’Angola a participé à la formation de militaires congolais et a fourni des uniformes. Il se peut aussi que des uniformes angolais aient circulé pour tenter de faire croire à une intervention étrangère". Pour le président de l’ex-mouvement rebelle RCD-KML, ’"aucune troupe étrangère" n’a pris part au combat du côté des « forces gouvernementales », composées essentiellement de combattants de la garde présidentielle. Selon lui, "il n’y a pas eu de débordement qui ait nécessité l’entrée de troupes étrangères" en appui à l’armée congolaise. Ce qui est loin d’être vrai dans la mesure où il a fallu plus ou moins 48 heures aux FARDC pour déloger les soldats de Bemba des positions occupées. « Personne ne peut être fière de la garde présidentielle. Les hommes de Bemba ont raté de peu e prendre le contrôle de toute la commune de la Gombe », souligne la source militaire. Ajoutant : « Ils n’ont cessé les combats qu’à cause d’une logistique défaillante ». Pour cet officier, ce sont les militaires angolais qui ont « sauvé » le régime de Kabila. A en croire ce gradé, Jean-Pierre Bemba n’avait plus de prise sur ses combattants. « Ces militaires se battaient par instinct de survie et non pour Jean-Pierre ». Selon des analystes, JP Bemba se sentait insécurisé non seulement par les soldats de Kabila mais aussi par ses propres hommes. « C’est ainsi qu’il s’est résolu de solliciter l’hospitalité de l’ambassade sud africaine située à plus ou moins deux kilomètres de son domicile ». Dans une dépêche datée 24 mars, l’AFP, citant des observateurs internationaux, rapporte qu’au moins un Iliouchine servant à des transports de troupes angolais s’était posé jeudi 22 à l’aéroport international de Ndjili. « Des témoins ont par ailleurs affirmé avoir vu des militaires en uniforme angolais dans certains quartiers périphériques de la capitale, pendant les affrontements », souligne la dépêche. Certains kinois joints au téléphone assurent avoir surpris des soldats « vêtus à l’angolaise » et des « ampicillines » (entendez : la garde présidentielle ; tenue noire et béret rouge) entrain de « piller » certaines habitations privées. Sur le « Net », des Congolais paraissent convaincus que Joseph Kabila a fait appel à l’Angola au moment où l’armée de ce pays continue à occuper 13 villages congolais dans le territoire de Kahemba, dans le Bandundu. « Nos sources à Kin, écrit un internaute en date du jeudi 22, indiquent que les renforts angolais auraient débarqués à Ndjili et se dirigeraient vers la Gombe pour affronter les hommes de Bemba », peut-on lire. « Ce seul fait paraît suffisant pour traduire Joseph Kabila en justice pour haute trahison », commente un analyste.
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