El Memeyi Murangwa
19/12/07
Annoncée après la réunion extraordinaire du gouvernement autour du véritable chef de l’exécutif congolais le mercredi 12 décembre 2007, la conférence sur la paix au Kivu a tout d’une manœuvre tendant à éviter des probables négociations entre le gouvernement et le CNDP. Cette tentative de distraire l’opinion nationale et internationale n’est pas une première dans l’histoire du Congo, histoire caractérisée par des simulacres et des maquillages. Dans un passe récent, les Congolais n’en revenant pas ont pu voir certains délégués (alliés à la mouvance présidentielle du Maréchal Mobutu) de la conférence nationale souveraine se réunir en conclave pour soit disant jeter les bases de la troisième république! Plus tard en plein Sun-City, les alliés de Joseph Kabila préférèrent Matadi qui accoucha d’une souris. Il y a eu aussi la rencontre de l’Hôtel Cascade, marché de dupe, racine de l’exil de Jean Pierre Bemba.
Ces rencontres voulues et entretenues par les tenants du pouvoir n’aboutissent malheureusement à rien. Les Belges ont expérimenté ce jeu à leur détriment en organisant une table ronde sans Lumumba, sommet qui dès le premier jour fut un fiasco. N’eu été la libération de Patrice Emery Lumumba et sa présence à Bruxelles réclamée par l’ensemble des leaders congolais, le Congo n’allait pas devenir indépendant.
A l’annonce de cette conférence sur la paix au Kivu, les politiciens véreux se bousculent pour faire la vedette en vue de sauvegarder leurs intérêts en lieu et place de celui des Kivutiens meurtris par une guerre imposée par les décideurs politiques qui poussent le jeune président à entretenir des hostilités qu’il est loin de gagner. Sans rire un « leader » sans base et mangeant dans la main du pouvoir se prépare même à jouer le porte-parole des minorités opprimées et persécutées par le pouvoir.
Après la reprise de Mushaki par le CNDP, les députés nationaux du Kivu avec bas profil se sont précipités chez le Rais avec des suggestions en vue de reformer l’état major de l’armée ! Ceux-ci ne réalisent pas que seul la détermination et la motivation constituent les éléments clés de toute victoire militaire.
Le rapport des forces en présence (25.000 hommes de troupe contre 4000 combattants aguerris) donne matière à réflexion à tout observateur de la scène politique congolaise. Le gouvernement ne doit pas réfléchir deux fois en vue d’entamer des négociations directes avec le CNDP qui lui a déjà soumis un cahier des charges, véritable tableau de bord pouvant garantir les droits des opprimés et restaurer la dignité du Congo et du Congolais.
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