La Coordination du Mouvement du 23 mars est très préoccupée par les propos du Ministre congolais des affaires étrangères à l’issu du sommet des Chefs d’état et de Gouvernement de la Conférence Internationale sur la Région des Grands-Lacs tenu à Kampala du 07 au 08 Août 2012. Raymond TSHIBANDA qui refuse toute solution négociée à la crise qui sévit à l’Est du pays, a exprimé clairement et sans équivoque les intentions de son Gouvernement de poursuivre ses velléités bellicistes au mépris des avancées obtenues par les Chefs d’état et de gouvernement de la CIRGL au cours de ce sommet.
L’opposition du gouvernement de Kinshasa à une solution négociée est injustifiée au moment où le rapport d’évaluation du processus de paix en RDC établi par la médiation dirigée par Chief OLUSSEGUN OBASSANJO reproche au gouvernement de n’avoir réalisé que 20% de ses engagements contenus dans l’accord du 23 mars 2009 ; encore qu’il s’agit de ceux de moindre importance.Est-il si facile pour le gouvernement de Kinshasa de financer la guerre que de résoudre les problèmes de société que lui oppose le M23 ? Il est connu des compatriotes que la guerre a toujours servi de couverture à des sorties de fonds incontrôlées qui sûrement prennent une destination autre que celle d’assurer la sécurité publique.
L’attitude de va-t’en guerre du Gouvernement de Kinshasa atteint son paroxysme avec la menace proférée par son diplomate de recourir aux troupes de la SADC à défaut d’obtenir la réadaptation du mandat de la MONUSCO à la situation actuelle. Le M23, quant à lui, estime qu’il s’agit là d’une manœuvre tendant à éloigner la gestion du conflit de ceux qui en maitrisent la réalité.
S’agissant de la MONUSCO, l’intention du gouvernement ne présente aucune équivoque, il veut transformer son allié dans le conflit actuel en une force neutre, et cela relève de la tricherie car, la MONUSCO a pris activement part aux combats aux côtés de l’armée régulière, elle lui a fourni du matériel de guerre sachant que cette dernière emploie comme supplétifs les éléments desForces Démocratiques pour la Libération du Rwanda, FDLR en sigle, pourtant qualifiées de forces terroristes par l’Organisation des Nations-Unies de laquelle elle tient son mandat. Si donc la paix demeure l’objectif de tous les intervenants dans la crise actuelle en RDC, elle devrait se réaliser avec une force dont la neutralité ne laisse planer l’ombre d’aucun doute.
Cependant au regard des nouveaux redéploiements, sur les lignes de front, des forces spéciales venues de Mbanza-Ngungu et de Gemena ainsi que d’un impressionnant matériel de guerre par le camp d’en-face après la signature de la déclaration de Kampala, il est clair que les propos bellicistes du chef de la diplomatie congolaise, Raymond Tshibanda, répondent a une seule urgence : assurer la couverture politique a une nouvelle offensive militaire de l’armée gouvernementale. Dans cette perspective nos forces se réservent le droit d’y répondre avec fermeté et dans les proportions requises.
Les obligations du patriotisme exigent la coordination du mouvement à convier le gouvernement de Kinshasa a plus de responsabilité et d’humanisme vis-à-vis des compatriotes qui font les frais de la guerre. L’option militaire qui a montré ses limites n’est plus une solution à la crise, seul le dialogue reste la voie appropriée pour une paix durable et définitive, nous devrions ensemble y travailler.
Quant à nous, nous réitérons notre attachement aux résolutions du sommet de la Conférence Internationale sur la Région des Grands-Lacs car, elles se révèlent plus proches de la réalité sur terrain.
Fait à Bunagana le 09 août 2012
Sé/ Bishop Jean-Marie Runiga Lugerero
Coordonnateur Politique du Mouvement du 23 mars