El Memeyi Murangwa
21/11/11
Dans une semaine, soit le 28/11/11 le peuple souverain du Congo « démocratique » se rendra aux urnes pour se choisir des députés et un nouveau président ou reconduire le président sortant. Si les congolais habitant le pays sont tous confiés à la grande messe, il n’en est pas de même pour ceux de la diaspora qui crient à tue tête : Kabila dégage, ou chante la dernière chanson du hit parade congolais « Zongisa ye na Rwanda ! » Confirmé par Mr. Ngoy Mulunda, les élections se tiendront finalement à la date prévue cela malgré les tergiversations de son adjoint qui lui voyait un report du au retard des livraisons des Kits et autres matériels nécessaires quand au déroulement d’élections transparentes. Hasard ou pas, les candidats présidentiables en majorité se sont précipités tous à l’Est du Congo, ce ventre mou pour y tester leur popularité.
Etienne Tshisekedi qui incarne la lutte pour la démocratisation du pays et le changement véritable a été suivi par le président sortant Joseph Kabila qui l’a escorté de Goma à Butembo sans le lâcher d’une heure ou d’un kilomètre de distance. Est-ce une provocation ou une malheureuse coïncidence ? Nous apprenons qu’au Maniema la ville de Kindu a connu des heurts entre partisan s de l’UDPS et ceux du candidat présidentiel « indépendant » Joseph Kabila, soutenu par le PPRD et la mouvance présidentielle (MP). L’incident a eu pour conséquence une bonne dizaine des blessés graves et nombreuses arrestations au sein de l’opposition. En virtuel challenger et pas de moindre, le candidat Léon Kengo wa Dondo a préféré débuter sa campagne par la ville qui l'a vu grandir. L’homme de la rigueur a pris un bain de foule à Mbandaka promettant le rétablissement d’un état de droit dont il détient seul le secret. Scolarisation et accès aux soins de santé étaient au menu de ses promesses. Sur un total de onze candidats aux présidentielles, quatre (Kabila, Kamerhe, Kengo, et Tshisekedi) seulement font campagne. Les sept autres inscrits pour affaiblir l’opposition ont vite jeté l’éponge devenant tacitement non-partants. Les élections se tiendront dans une atmosphère morose caractérisée par une insécurité généralisée dans la capitale Kinshasa et autres grandes villes du pays, la détention illégale et prolongée d’opposants politiques et officiers de l’armée (Pasteur Fernando Kutino, Gabriel Mokia, André Tchombé, Eddy Kapend…) et l’exclusion à ce scrutin de la diaspora congolaise. Comme en 2006, le peuple devra faire un choix entre la mouvance présidentielle qui offre immédiatement un paquet (un repas, une bière et quelques billets de banque) et l’opposition qui propose un programme devant conduire droit à un changement de mentalité pour l’avènement d’un état de droit. D’ores et déjà, les prochaines élections sont qualifiées de tout danger, l’ombre de leurs manipulations plane et ne facilitera pas certainement l’approbation par le souverain primaire de tout résultat ne reflétant pas l’aspiration d’un peuple paupérisé.
© VirungaNews