El Memeyi Murangwa
30/10/13
BUKIMA (Nord-Kivu) – Le M23 est maintenant «quasiment militairement fini». Telle est la conclusion hâtive du chef de la mission de l’ONU en RDC. Martin Kobler n’ose pas donner la destination prise par l’armée du M23 qui garde intacte toute ses troupes et son matériel. Sa version triomphaliste des derniers évènements est loin de la réalité assure à VirungaNews le colonel Vianney Kazarama porte-parole du M23.
N’est-ce pas le moment ultime de capitaliser ce retrait en s’attaquant aux FDLR qui du reste demeure la cause première de l’insécurité dans le Kivu? L’officier de poursuivre.
Ces forces rwandaises du FDLR à la doctrine génocidaire combattent aux côtés de la MONUSCO, et sont alliées à l’armée gouvernementale assurent nombreux habitants de Rumangabo qui redoutent des représailles.
Le plan concocté à Kiwanja pour des massacres à grande échelle à mettre sur le compte du M23 a vite avorté au grand dam de la coalition. La totale surprise pour la MONUSCO a été le retrait systématique des positions occupées par le Mouvement rebelle depuis plus d’un an.
Désabusé, Kinshasa par le gouverneur de fait, Julien Paluku, a organisé la mascarade de deux fosses communes remplies des cadavres à Kibumba, ceci pour alerter faussement l’opinion internationale des graves violations. Cette découverte faite en temps record n’a pas fait que des émules. Nombreux militaires FARDC sont loin d’apprécier l’usage des corps de leurs collègues pour une mise en scène aussi macabre médiatisée à outrance pour salir le M23. Certains activistes encourageant la coexistence pacifique entre communautés se demandent pourquoi l’exécutif provincial ne déploie pas la même énergie pour dénoncer l’épuration ethnique qui présentement dépeuple les collines dans le Masisi sans émouvoir la mission onusienne et son chef.
Le jeu malsain de Kobler
S’adressant au conseil de sécurité en vidéoconférence, Kobler n’aura pas convaincu sur l’intervention de la MONUSCO à Kiwanja ou celle-ci cohabitait pacifiquement avec le M23 comme lui-même l’a décrit. Le prétexte d’intervenir pour protéger la population contraste avec les exécutions sommaires des personnes ciblées sous la barbe des forces onusiennes à Kiwanja et à Rusthuru centre depuis l’entrée des FARDC et de ses forces supplétives dans ces deux bourgades.
Pour certains notables en colère, Kobler porte la responsabilité de la mort du casque bleu tanzanien et des nombreux paisibles citoyens dont des enfants. Et comme si cela ne suffisait pas, la MONUSCO continue d’apporter son soutien aux FARDC pour poursuivre le M23 dans les lieux de son retranchement volontaire.
Pas plus qu’hier les FARDC ont enregistré deux défaites : une sur les pistes de Bukima dans les hauteurs de Rumangabo, et une autre à Matebe sur la route de Bunagana. Kobler est cependant le seul à savoir si ce comportement va-t’en guerre de la coalition facilitera les deux parties en conflit à retourner à Kampala pour négocier un accord pouvant ramener une paix durable.
La tâche primordiale de la MONUSCO devait actuellement être celle de protéger les plus vulnérables, les déplacés de guerre, mais aussi d’aider au retour des refugies se trouvant dans les pays voisins. Hélas elle aide présentement à creuser un fossé entre les communautés s’indigne un vieil homme affligé par l’assassinat d’un proche parent!
Ceci n’étonne pas outre mesure quand on sait que Kobler obéit à Herve Ladsous (DPKO) des nations unies (un vétéran du dossier Rwanda 94) qui ne cache pas sa haine contre une partie de la population congolaise pour ses traits nilotiques.
L’intention manifeste de poursuivre le M23 dans son retranchement et les assassinats qui se poursuivent dans les territoires dites « libérés » par la Coalition FARDC-MONUSCO-FDLR ne favorise en rien la poursuite des pourparlers à Kampala. Surtout que le M23 est maintenant «quasiment militairement fini,» comme le dit si bien Martin Kobler.
©VirungaNews