RTBF
30/11/08
Environ 6.000 personnes se sont réfugiées ces derniers jours dans la ville de Masisi, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en raison de combats entre la rébellion et des groupes armés pro-gouvernementaux, a annoncé dimanche l'ONU.
"En raison des affrontements, environ 6.000 personnes habitant les environs se sont réfugiées depuis deux jours dans le centre de Masisi", a déclaré à l'AFP le porte-parole militaire de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc), le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich.
La ville de Masisi est située à environ 50 kilomètres à l'ouest de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu (est).
"Il y a un renforcement de la présence de la Monuc" dans le territoire de Masisi. Le porte-parole précise que la mission dispose d'une base d'environ 120 personnes dans la ville. "Il y a eu un survol des belligérants par hélicoptères. Nous avons envoyé davantage de patrouilles et déployé des équipements pour le cas où nous aurions besoin d'entrer en action", a-t-il encore dit.
Depuis jeudi, les troupes rebelles de Laurent Nkunda ont avancé en direction de Masisi. Ils affrontent des milices hutu rwandaises et des groupes armés Maï-Maï. Les rebelles étaient positionnés dimanche "dans les collines qui surplombent le centre de Masisi, à 4 ou 5 kilomètres" de la ville, a indiqué à l'AFP leur porte-parole, Bertrand Bisimwa. Il soutient que son mouvement ne voulait pas étendre son territoire mais mener "des opérations des police" contre les "exactions" des rebelles hutu et "le vol de bétail" par les Maï-Maï.
Par ailleur, le porte-parole de la rébellion, réagit à l'annonce des autorités belges, selon lesquelles le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, est favorable à l'envoi d'une force européenne en RDC. "On pensait que les Nations unies étaient engagées dans une solution pacifique de la crise", Olusegun Obasanjo, envoyé de l'ONU, a rencontré séparément le président congolais Joseph Kabila et M. Nkunda, cette semaine. La position de M. Ban "montre que la voie de la négociation dans laquelle les Nations unies veulent nous amener est une manoeuvre qui vise à gagner du temps", a encore estimé M. Bisimwa.
La Belgique a indiqué dimanche avoir été sollicitée par le secrétaire général de l'ONU pour participer à une mission européenne intérimaire, dont le mandat exact n'a pas été précisé. De son côté, Kinshasa s'est dit "favorable" à une telle force, ajoutant qu'elle devrait avoir un mandat "comparable à celui donné à la force Artémis". Artémis, dirigée par l'Union européenne, avait sécurisé en 2003 la ville de Bunia, chef-lieu du district de l'Ituri dans la Province Orientale (est). Cette force, qui avait le droit d'ouvrir le feu en cas de besoin, était intervenue pour mettre fin aux combats sanglants entre milices. Ces combats se déroulaient sous le regard impuissant de quelque 700 Casques bleus.
Le 20 novembre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé l'envoi de 3.000 Casques bleus supplémentaires en RDC, pour
renforcer les quelque 17.000 soldats de la Monuc, en raison du conflit dans la province du Nord-Kivu (est) entre la rébellion de M.
Nkunda et l'armée congolaise. La date de leur déploiement n'a pas encore été précisée.