AFP

05/01/12

KINSHASA – Au moins 45 personnes ont été tuées et 13 autres blessées depuis le 1er janvier au cours de deux attaques lancées par des rebelles hutu rwandais dans l'est de la République démocratique du Congo, selon un nouveau bilan de l'armée.

Un premier bilan faisait état de 26 morts et 13 blessés.

Les deux attaques se sont déroulées dans les nuits du 1er au 2 janvier et du 3 au 4 janvier dans le territoire de Shabunda, dans la province du Sud-Kivu. Elles sont attribuées aux rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

En tout, nous avons recensé 45 morts -dont 18 à Luyuyu, 12 à Ngolombe et 15 dans d'autres petits villages- et 13 blessés, a déclaré jeudi à l'AFP le colonel Sylvain Ekenge, porte-parole des opérations militaires Amani Leo (armée congolaise et Casques Bleus) pour les Nord et Sud Kivu

Le chef de village de Ngolombe a été décapité et une femme enceinte éventrée, a-t-il précisé, ajoutant que depuis le début de l'année dernière on n'a jamais enregistré une attaque pareille.

La somme s'élève à 40 morts pour la nuit du 3 au 4 janvier, dont cette femme éventrée dont on a jeté l'enfant, a pour sa part expliqué à l'AFP Dominique Lutula, président national de la Croix Rouge congolaise.

Mais une bonne partie de la population a été emmenée de force dans la forêt par les assaillants et on ne sait pas s'ils ont été tués par la suite, a-t-il souligné.

Guillaume Bonga Laisi -notable de Shabunda et ancien maire-adjoint de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu- a évoqué 64 morts et une trentaine de blessés, dont 40 morts à Luyuyu, en pénurie de médicaments.

Les localités attaquées sont difficilement accessibles et l'armée n'y était pas déployée.

D'après le colonel Ekenge, les villageois ont apparemment payé le prix de leur soutien à des groupes Maï-Maï locaux d'auto-défense qui combattent les rebelles rwandais du FDLR.

Un nettoyage est en cours depuis le 1er janvier, a annoncé mercredi le colonel Ekenge, précisant que le commandant des opérations du Sud-Kivu avait ordonné le déploiement de trois bataillons pour essayer de faire pression sur les FDLR.

Le premier contact a eu lieu ce matin: les militaires ont tué 4 FDLR du côté de Luyuyu. Ils vont veiller à ce qu'il n'y ait pas de dégâts collatéraux lors de la libération des personnes emmenées en forêt, sans doute pour porter les biens pillés, a affirmé le porte-parole.

Les FDLR sont accusés d'avoir participé au Rwanda voisin au génocide de 1994, qui a fait 800.000 morts selon l'ONU, et de commettre en RDC des pillages, atrocités, viols et assassinats, contre les civils notamment.

En octobre, le président réélu Joseph Kabila avait révélé que des négociations entre la RDC et les rebelles avaient complètement échoué.

L'objectif principal c'était leur désarmement. (…) Ils avaient le choix soit de rentrer chez eux au Rwanda, soit d'être délocalisés ailleurs que dans l'est du pays, avait-il indiqué.

©AFP