Ange Michel Murangwa
03/10/10
"Il ne s'agit pas d'une enquête judiciaire et ne prétend pas être autre chose que ce qu'il est – un exercice préliminaire" (Navanethem Pillay)
Voici un exercice plutôt éreintant pour des résultats peu probants car le Rapport s’est trompé de cible. Et si l’Onu voulait allait jusqu’au bout de sa procédure, je crains fort que c’est bien lui qui risque de se retrouver en première place, dans le box des accusés.
Sans les tergiversations de l’Onu, le Genocide contre les Tutsi n’aurait pour le moins connu l’ampleur que l’on sait. Et, quand le Rwanda réclame à cor et à cris le désarmement des Génocidaires qui, à partir des camps implantés dans le Congo voisin, opéraient des incursions sur son territoire, l’Onu ne trouvait pas mieux que de s’apitoyer, déjà, sur les criminel qui succombaient de cholera.
Les mêmes Organismes qui accusent aujourd’hui le Régime Kagamé ne cessaient alors de dénoncer l’ex armée de Habyarimana et les Interahamwe Hutus qui détenaient en otage des millions des civils, des femmes et des enfants qui leurs servaient de boucliers. A plusieurs reprises, le Gouvernement Rwandais avait menacé de devoir prendre des mesures nécessaires pour la protection de ses frontières, mais personne ne faisait mine de vouloir s’impliquer dans cette croisade contre les Interahamwe.
L’Onu, il est vrai, savait pertinemment bien que toute tentative de désarmer les Interahamwe et de libérer les otages en leurs mains ne pouvait se faire sans des pertes considérable parmi les otages. Derrière les glaces de ses bureaux de New-York, le Secrétaire General ne perdait rien à attendre pour observer l’évolution des évènements, le Rwanda lui ne pouvait se payer ce luxe.
Quand l’Armée de l’APR frappe les Camps de Kibati et de Mugunga qui le narguaient depuis quelques mètres de la frontière Rwandaise, la majorité des civils est reconduite à pied et se réinstallé au Rwanda. Parmi ces refugies il y a bien entendu certains qui avaient participes au génocide. Ils seront jugés, certains gardés en prisons, mais la majorité sera libérée après quelques semaines de rééducations.
Sans trop de peine, l’Onu avait trouvé une armée pour faire son sale boulot et endosser les bavures qu’il savait inévitables. Il préféra fermer les yeux et comptabiliser en silence par organismes interposés, les bavures qui allaient tôt ou tard être dénoncées. Son honneur était sauf !
Pendant près de deux décennies, une cohorte d’Organismes Internationaux qui travaillent au Rwanda n’ont cessé de louer le Régime Kagamé, non seulement pour ses réalisations dans le secteur du développement économique mais aussi dans le secteur d’intégration de toutes les ethnies hier antagonistes dans une nouvelle Nation Rwandaise épurée de haine et de violence.
Il serait plutôt curieux de savoir en quoi les Hutus qui courraient les forêts du Congo étaient différents de ceux qui vaquent paisiblement à leurs occupations au Rwanda pour affirmer qu’il y a eu présomption de Genocide Hutu au Congo. Pourquoi ceux-là auraient-ils été épargnés alors qu’ils auraient pu être exterminés à moindre frais ?
Il est clair que les attaques contre le régime rwandais répondent encore une fois à une tentative qui essaie depuis quelques temps de remettre en cause l’existence du vrai Genocide Tutsi en renvoyant dos à dos les coupables et les victimes auxquelles on aura manqué de prêter assistance.
Les descriptions des évènements rapportés sont elle-même sujette à caution. Pour une fois dans l’histoire, l’Onu se fie aveuglement à des africains qui souvent peinent à séparer les contes de la réalité et ont tendances user leurs imagination en lieu et place de leurs yeux. Curieux par exemple les houes et les marteaux utilisés par l’armée Rwandaise dans la forêt vierge. Ces instruments font-ils parties de l’arsenal d’une armée? Des telles rajoutes crédibilisent peu le Mapping.
Les attaques contre des hutus dans les forêts du Congo ne sont ni plus ni moins qu’une résultante du Genocide Tutsi et des tentatives répétitives de déstabiliser le Régime qui avait mis fin à ce Génocide. Encore une fois, il était du devoir de l’Onu de désarmer les Interahamwe et de libérer les civils qui servaient de boucliers. Les forces Rwandaises ont certes manquéde prendre en considération ces boucliers quand la nécessité sécuritaire de leur pays leurs imposait de frapper la cible. Qui leur jetterait la première pierre ?
L’Opinion Occidental suggère à l’Afrique la création d’un Tribunal Spécial pour juger les exactions qui auraient été commises au Congo contre les civils hutus, la seule voie, dit-elle, pour mettre fin à l’impunité des violences. Puisqu’il faut absolument faire une lecture de l’Histoire, allons ensembles au bout de cette logique.
La belle ville de Dresde en Allemagne est aussi parfois appelée la Florence d’Elbe pour la beauté de ses sites d’arts. Elle est cependant encore plus célèbre pour le carnage dont elle fut le décor en février 1945. Près de 650.000 bombes totalisant 7ooo tonnes tombèrent du 13 au 15 février 1945 sur toute la ville, tuant près de 350.000 allemands. Ce chiffre avancé par la Croix Rouge a depuis été bien entendu revu à la baisse.
On le sait aujourd’hui, Dresde ne constituait pas en ce moment une quelconque importance stratégique mais était plutôt le refuge de plus de 600.000 civils allemands et des blesses de guerre qui fouillaient l’avancée des troupes alliées. Aucun militaire actif Nazi n’y perdit la vie, par contre des civils en majorité des femmes et d’enfants y périrent dans les décombres et l’infernale chaleur des bombes qui atteignait plus de 1000 Celsius.
Les Forces Alliées prétendirent que le bombardement de Dresde était justifiés par son importance industrielle et militaire. Confronté à l’évidence du contraire,Winston Churchill tenta maladroitement de se distancer de ces attaques. Des années après le carnage qui ne pourraient s’ignorer, le terme diplomatique d’attaque disproportionnel est celui qui soit universellement accepté.
Goering et ses compères y trouvèrent bien évidement un moyen de minimiser le Genocide Juif et opposèrent à celui-ci le « Genocide » Allemand de Dresde. Ils furent pendus haut et court comme ils le méritaient. Plusieurs analystes voient aujourd’hui dans le Bombardement de Dresde une stratégie des alliées qui visait à saper, une fois pour toutes le moral des troupes allemandes.
De l’occident, l’Afrique n’apprend pas que la technologie. Ce qui a marché pour les Allies ne pouvait que servir d’exemple. Et quand il a fallu décourager « une fois pour toute » Les Interahamwe dans leurs répétitifs incursions contre le Rwanda, Il semble qu’il ait eu des bons élèves pour mettre en application des leçons bien apprises. Les résultats sont là : La Paix que l’on ne pouvait imaginer possible en 1994, entre les Tutsi et les Hutus innocents ou repentis.
Les Etats Africains s’interrogent de plus en plus sur l’équité de la Justice Occidentale, une justice qui s’intéresse de trop près a tout ce qui bouge en Afrique et évite soigneusement de fouiller dans le méandre de sa propre Histoire. Poursuivre les fugitifs Allemands et les bruler vifs sans aucune considération pour les blessés, les femmes et les enfants provoquent sans doute moins d’horreur que la poursuite des Génocidaires Hutus dans les forêts du Congo.
Les massacres commises par l'armée française en Algérie passent encore inaperçus aux yeux des chercheurs des Nations Unis. Les vrais Génocidaires qui courent encore librement en Europe malgré les mandats d’arrêts internationaux sont les premiers à dénoncer un Genocide Hutu et il se trouve parmi des hommes de bon sens pour se documenter auprès de ces Goering tropicaux pour nous écrire des fables tel celui d’ un autre Genocide commis contre des Génocidaires Hutu.
Une autre fausse assertion consiste à affirmer que le Rwanda procédait à un chantage en décidant de retirer ses troupes du Soudan. Mme Mushikiwabo n’entendait que se plier à une logique élémentaire ; L’Onu ne pouvait prétendre se fier d’avantage à des troupes qui se seraient illustrées dans les exactions dont elles les accusaient. Il était du devoir du Rwanda de mettre en congé ses troupes. L’Onu qui insiste pour maintenir ces troupes sous ses drapeaux démontre à suffisance qu’il ne croit pas non plus à la véracité de son rapport. D’où un recul qui ne veux pas encore dire son nom.
Voici une autre histoire qui connaitra la même fin que celle de Goering et de la belle ville de Dresde, au milieu de laquelle coule encore et toujours,le beau et paisible Danube bleu.
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