AFP
08/12/08
Pour Nicolas Sarkozy, le président du Zimbabwe Robert Mugabe doit quitter le pouvoir. C'est ce qu'il a affirmé, lundi, dans un discours à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
Le président en exercice de l'Union européenne (UE) Nicolas Sarkozy a estimé lundi que le président du Zimbabwe Robert Mugabe devait quitter le pouvoir, lors d'un discours à l'Elysée à l'occasion du 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme.
"Je dis aujourd'hui que le président Mugabe doit partir", a déclaré M. Sarkozy devant le groupe de personnalités The Elders (les anciens), dont l'ancien président américain Jimmy Carter et l'ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan.
"Toutes les discussions ont été engagées, et hommage soit rendu à l'Afrique du Sud et au président (sud-africain Thabo) Mbeki, mais il est un moment où quand un dictateur ne veut pas entendre, ne veut pas comprendre, alors j'entends moi-même que les chefs d'Etat et de gouvernement doivent cesser de discuter", a-t-il poursuivi.
"Il est temps de dire à M. Mugabe : +vous avez assez pris en otage votre peuple, les habitants du Zimbabwe ont le droit à la liberté, à la sécurité et au respect+. Il doit partir", a insisté le chef de l'Etat français.
Quelques heures avant Nicolas Sarkozy, le diplomate en chef de l'UE Javier Solana avait jugé à Bruxelles que "le moment (était) venu" d'exercer "une pression maximale" sur le président du Zimbabwe "pour qu'il s'en aille".
Les 27 devaient notamment examiner lundi à Bruxelles l'éventualité de décréter de nouvelles sanctions contre le régime de M. Mugabe, incapable de juguler une épidémie de choléra et alors que les négociations pour former un gouvernement d'union avec l'opposition ont échoué.
Les Européens avaient averti le Zimbabwe dès la mi-octobre que si l'accord de partage de pouvoir signé le 15 septembre entre M. Mugabe et le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) de Morgan Tsvangirai n'était pas mis en oeuvre, ils durciraient leurs sanctions.
Dimanche, les personnalités des Elders, dont Nicolas Sarkozy a reçu lundi à l'Elysée plusieurs membres avant son discours, ont accusé Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, d'être incapable de résoudre la grave crise humanitaire au Zimbabwe, en proie à une épidémie de choléra qui a déjà fait près de 600 morts.
Samedi, le Premier ministre britannique Gordon Brown, qui avait été le seul chef de gouvernement européen à bouder en décembre le sommet UE-Afrique pour protester contre la présence du président zimbabwéen, avait lui aussi affirmé que la communauté internationale devait se rassembler pour dire ensemble à Robert Mugabe que "trop, c'est trop".
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