Pollution pétrolière à Moanda : La VSV fustige le mutisme du gouvernement congolais.

(M.L)

07/07/07 

moanda.jpgLe territoire de Moanda, dans la province du Bas-Congo connaît depuis le mois de mai dernier une pollution pétrolière spectaculaire. Une couche d’huile coagulée en pâte de plus ou moins 1,50 m d’épaisseur flotte sur les rivières Nzenzi et Siansitu, sur une superficie de 250 m2.
Cette situation a causé des conséquences désastreuses tant sur l’écosystème que sur la population de cette partie du territoire national. Notamment, la destruction de l’écosystème ; l’assèchement de la végétation ; la diminution de la production agricole, les terres touchées ayant perdu leur fertilité. Bien plus, les eaux des rivières polluées se déversent successivement dans les deux autres cours d’eau, à savoir Budu Budu et yondika. Celles-ci approvisionnent les populations autochtones en eau de consommation courante pour la boisson, la cuisine, la lessive, la vaisselle, le conditionnement du manioc. Les espèces animales et végétales telles que les vertébrés aquatiques et les crustacés marins, se nourrissant à partir de ces eaux ne sont pas non plus épargnées.C’est l’essentiel du point de presse tenu jeudi 5 juillet 2007, au siège de la Voix des sans voix (VSV), dans la commune de Ngaliema, par le vice président de cette Ong de défense et de promotion des droits de l’homme, M. Dolly Ibefo.

Remontant à la genèse de cette pollution, M. Dolly Ibefo qui avait conduit du 11 au 13 juin 2007, la délégation de la VSV sur le terrain, a indiqué que celle-ci est partie d’un incident de production provoqué par une fissure des tuyaux vétustes des puits KK22 et KK24 appartenant à la société PERENCO-REP, une firme française exploitant le pétrole congolais à Muanda. Ces pipelines défectueux ont déversé alors des grandes quantités d’hydrocarbures sur le marécage et les rivières Nzenzi et Nsiansitu qu’ils traversent.
Quelques autorités nationales et provinciales sont descendues à Moanda en vue de palper de leurs propres doigts les dégâts de cette pollution. Notamment, le ministre de l’Environnement, M. Didace Pembe, celui des Hydrocarbures, M. Lambert Mende Omalanga, ainsi que le ministre provincial des Hydrocarbures. Mais le mutisme du gouvernement central et de notre parlement (les deux chambres) inquiète plus d’un Congolais. Pourquoi la catastrophe passe-t-elle inaperçue depuis le mois de mai jusqu’à ces jours ? Pourquoi le dossier n’a jamais figuré à l’ordre du jour du conseil des ministres, ni même fait objet d’une quelconque motion à l’Assemblée nationale tout comme au Sénat ?
Eu égard à la gravité de la situation, La VSV recommande la prise en charge par PERENCO-REP des population sinistrées en vue de prévenir les conséquences néfastes sanitaires ; l’indemnisation des populations victimes de la pollution qui ne vivent que de la pêche et de la culture ; la sécurisation des sites pollués par des mesures incitatives relatives au curage des cours d’eau et au remplacement des pipelines obsolètes ; le forage de nouveaux puits d’eau en vue de permettre aux populations autochtones de s’approvisionner en eau potable ; la prise des mesures drastiques autour de toutes les entreprises exploitant du pétrole brut dans le but de prévenir des telles catastrophes.

 

Le Phare

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