Kabila et l’Onu en position difficile.

Marie France Cros

15/12/07

 

Le mutin Nkunda a reconquis cette semaine toutes les positions qu'il avait perdues au Nord-Kivu. Le président Kabila, qui avait braqué l'attention sur ce combat, se retrouve, du coup, en position inconfortable. La Monuc mal à l'aise aussi.

Le président congolais vient de vivre des jours difficiles avec la dégradation catastrophique, cette semaine, de la situation militaire au Nord-Kivu, où 25 000 hommes des Forces armées nationales affrontent 4 500 rebelles du mutin tutsi congolais Laurent Nkunda.

Stock d'armes abandonné

Lundi, en effet, la 14e Brigade intégrée (c'est-à-dire mélangeant des soldats de divers ex-belligérants et – brièvement – formée) a été prise de panique lorsque les nkundistes – qu'elle croyait apparemment disparus de la zone – ont attaqué son quartier général de Karuba. Dans sa fuite, elle y a abandonné une quantité industrielle d'armes et de munitions neuves, essentiellement chinoises, qui réarment à présent les mutins.

Cette débandade a provoqué une réaction en chaîne. La Garde républicaine (garde présidentielle de Joseph Kabila) a décroché de ses positions de Kirolirwe – en emportant son artillerie, elle – puis la 82e Brigade (non intégrée) et des éléments des 7e et 9e Brigades les ont imités.

Tous se sont repliés derrière les lignes infranchissables fixées par la Monuc (Mission de l'Onu au Congo), à Saké, sauf la 81e (non intégrée), isolée en plein territoire nkundiste, dans le Masisi. Jeudi, à Katale, cette brigade, pour ne pas commettre la même faute que la 14e, a fait sauter plusieurs de ses dépôts d'armements afin qu'ils ne tombent pas dans les mains des mutins.

Au total, les nkundistes ont donc reconquis en deux jours toutes les positions qu'ils avaient perdues ces dernières semaines et touché le jackpot en mettant la main sur le stock de la 14e.

Depuis mercredi, les mutins surveillent Saké mais ne l'attaquent pas, vraisemblablement pour éviter une réplique de la Monuc. Celle-ci a pour mandat de protéger les civils. A Saké, Rutshuru ou Goma, villes abritant de nombreux civils, les casques bleus indiens répliqueraient donc avec les grands moyens à une attaque nkundiste.

Ces derniers mois, la Monuc a apparemment cru ou laissé croire aux autorités congolaises qu'elle pourrait aller très loin dans son aide à la reconquête du territoire aux mains des nkundistes par l'armée de Kinshasa. Si elle a assuré le transport de troupes et le ravitaillement congolais, New York n'a cependant pas voulu la laisser sortir de son mandat en reprenant des positions pour l'armée congolaise.

Cela a provoqué le ressentiment à Kinshasa, où l'on croyait pouvoir compter sur l'appui des casques bleus. Dans son discours du 6 décembre, célébrant l'anniversaire de son investiture comme président élu, Joseph Kabila n'avait-il pas annoncé que le règlement de ce problème "sera bientôt chose faite, quoi qu'il en coûte" ?

Trop d'attention

Le chef de l'Etat (ou ses conseillers) a sans doute commis une erreur tactique en fixant l'attention publique sur l'offensive de ses troupes au Nord-Kivu. C'est en effet en raison de celle-ci qu'il ne s'est pas rendu à un sommet sur les Grands Lacs à Addis Abeba, ni au sommet UE-Afrique à Lisbonne, ni chez le Pape, ces derniers jours. Du coup, le revers militaire le touche politiquement plus qu'il n'aurait fallu. Il est donc tentant d'opter pour une revanche militaire, alors qu'il faudra encore du temps avant que l'armée congolaise soit un outil efficace.

Laurent Nkunda, lui, profite de sa victoire pour exiger des négociations. Les Vingt-sept ont appelé, vendredi, les Congolais à trouver une solution politique plutôt que militaire à leurs différends. Certains milieux diplomatiques travaillent à négocier un exil pour Nkunda. Et les amis du Congo attendent que Kinshasa fixe une date pour la table ronde sur l'urgente réforme du secteur sécurité (armée, police, justice) annoncée depuis juillet.

 

La Libre

 

 

Rutshuru : des tirs entendus autour de Kazuba.

Radio Okapi

14/12/07

 

Des tirs à l’arme lourde et légère ont été entendus jeudi matin sur les collines autour de Kazuba, à environ 50 kilomètres au nord de Goma, près de Rumangabo, dans la province du Nord-Kivu, rapporte radiookapi.net

Selon des sources administratives du territoire de Rutshuru, la position de la 2ème brigade de FARDC à Kazuba a été attaquée par des éléments de CNDP de Laurent Nkunda venus de Runyoni. Les échanges des tirs ont duré 5 heures, affirment les mêmes sources. Plusieurs habitants de Kazuba et du village voisin de Kanyabusoro sont déjà en fuite vers Rumangabo, Rubare, Rutshuru centre et Ntamugenga.

La 8ème région militaire est restée injoignable pour confirmer ces informations. En revanche, un cadre du CNDP de Laurent Nkunda affirme que ce sont les FARDC qui auraient attaqué leurs positions.

 

Radio Okapi

RDC : Chikez Diemu à Goma pour une autre livraison à domicile d’armes au CNDP.

El Memeyi Murangwa

 14/12/07

topakata_mbangu.jpgLe ministre de la guerre (défense Nationale) qu’accompagne le chef d’Etat-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le lieutenant- général Dieudonné Kayembe sont arrivés jeudi à Goma. cette délégation est arrivée  mercredi à Goma pour évaluer la cuisante défaite enregistrée face au CNDP du Général de Brigade Laurent Nkunda à Mushaki, Karuba et dans plusieurs autres localités de l’Est du pays. 

Sans rire le porte-parole  de cette délégation,  le général  de brigade  Kitenge Tundwa parle d’une situation stable à Mushaki  et à Sake. Il manque cependant de répondre aux attentes de la population qui compte sur un arrêt immédiat des hostilités. Laborieux, les habitants du  Nord Kivu n’ont que faire d’une guerre inutile qui continue à enrichir les décideurs politiques et les fonctionnaires de la MONUC, cela au détriment du développement de cette province, véritable grenier du Congo.

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Alors que la maison FARDC brûle.

Safari Emmanuel

14/12/07

 

rugari.jpgAlors que la maison FARDC brûle, son propriétaire interdit formellement à tout sapeur-pompier de fouler son pied dans les environs.  Brûle-t-elle réellement ou s’agit-il d’une métaphore pour tirer la sonnette d’alarme sur une réalité beaucoup moins dramatique ?

Voyons un peu : 

Ce jeudi 14 décembre à KAZUBA près de Rugari, l’armée gouvernementale a encore fui devant les forces du CNDP abandonnant, pour la énième fois, derrière elle une importante armurerie et les trois positions qu’elles occupaient dans ce secteur. Ces hommes de Kabila ont manifesté très peu d’intérêt au combat.

Le même jour à KATALE, la 15e brigade a décidé de mettre le feu sur son armement lourd.  Le colonel YAV aurait donné l’ordre à ses hommes déployés à Masisi-Centre,  d’emprunter la route de NYABYONDO, fief des FDLR, en direction de  WALIKALE.

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Deux fois plus de réfugiés au Nord Kivu qu’au Darfour.

Colette Braeckman

13/12/07

 

La situation continue à se détériorer au Nord Kivu : des tirs ont été échangés entre les rebelles et les forces gouvernementales à Gungu, à 25 km au nord de Goma et même si la Monuc (Mission des Nations unies au Congo) défend l’accès de Sake, les troupes de Nkunda se seraient infiltrées dans des plantations proches de la petite ville. En outre, les troupes gouvernementales ont battu en retraite en direction de Masisi et auraient tué de nombreuses vaches appartenant aux Tutsis de la région. Tirs d’artillerie gouvernementaux et mouvements de troupes ont accentué encore la panique : plus de 800.000 déplacés sont sur les routes (soit le double du Darfour) et ce nombre pourrait atteindre le million !


La démoralisation des militaires congolais n’est pas uniquement due au fait que certains officiers ont trahi, parce qu’ils ont été achetés ou qu’ils ont rejoints les hommes de Nkunda, leurs anciens compagnons d’armes tandis que 6 tonnes de munitions sont passées aux mains des insurgés : elle est provoquée aussi par le sentiment d’avoir été lâchés par le contingent indien de la MONUC. En effet, les plans d’offensive sur les bastions rebelles avaient été conçus en comptant sur un appui onusien, les Casques bleus étant censés, si nécéssaire, mettre en oeuvre leurs hélicoptères de combat. Ce soutien ne s’est pas matérialisé : obéissant à des instructions venues de leur gouvernement(et non du commandement onusien) les Indiens auraient refusé d’utiliser leurs hélicoptères à Mushake, craignant peut-être d’être visés par des missiles Sam 7 aux mains des rebelles. En outre, alors que les gouvernementaux étaient à court de munitions pour leurs propres hélicoptères, la MONUC a refusé de les dépanner. A la MONUC par contre, on invoque la désorganisation des gouvernementaux, leur absence de communications durant toute une journée alors qu’ils se repliaient en désordre…Kinshasa reproche aussi à l’Union européenne de continuer à bloquer la livraison de vingt tonnes de munitions achetées et payées en Tchéquie.


Ces revers créent une situation très dangereuse : des « observateurs militaires » angolais pourraient se retrouver à Goma et le Rwanda demeure très attentif aux représailles qui viseraient les Tutsis congolais, ce qui lui donnerait l’occasion d’intervenir à Goma sinon à Bukavu…

Le Carnet de colette Braeckman

RDC : Compte rendu de la réunion extraordinaire du gouvernement.

ACP

13/12/07

 

Le Chef de l’Etat a présidé mercredi la réunion extraordinaire du gouvernement avec à son ordre du jour un seul point relatif à la situation sécuritaire à l’Est et à propos de laquelle va être organisée une conférence sur la paix.

Le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, a présidé, mercredi à la cité de l’Union africaine, à Kinshasa, une réunion extraordinaire du Conseil des ministres. Ci-dessous le compte rendu de cette réunion fait par le ministre de la Communication et des médias, Emile Bongeli : « Il s’est tenu ce mercredi, 12 décembre 2007, une réunion extraordinaire du Conseil des ministres à la cité de l’Union africaine, sous la présidence de Son Excellence Joseph Kabila Kabange, Président de la République, Chef de l’Etat. Un seul point a figuré à l’ordre du jour, à savoir : la situation sécuritaire du pays.

Des quatre zones opérationnelles à l’Est de la République Démocratique du Congo, seule celle du Nord-Kivu vit une situation préoccupante en raison des combats qui s’y déroulent. En dépit de la reprise éphémère de quelques localités par les insurgés, la situation reste largement sous le contrôle des troupes gouvernementales qui jouissent d’un avantage réel sur le terrain des opérations.

Le gouvernement invite la population à ne pas se fier aux analyses partisanes qui amplifient délibérément certains faits dans le but de démoraliser nos populations, ni à céder à la manipulation de ceux qui n’ont reçu aucun mandat du peuple et qui n’hésitent pas à instrumentaliser ce même peuple afin d’assouvir leurs sombres ambitions.

Le gouvernement en appelle à une mobilisation générale de tous les Congolais qui, comme un seul homme, doivent s’unir pour mettre fin à l’insécurité au Nord-Kivu et se remettre au travail, sous la conduite légitime des institutions démocratiquement constituées, afin de reconstruire le pays dans le cadre des cinq chantiers et du programme du gouvernement  tel qu’approuvé par l’Assemblée nationale.

Le gouvernement s’emploie à l’organisation prochaine d’une conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu aux fins d’y ramener la paix, la stabilité et le développement durables. Je vous remercie ».

 

ACP

Cuisant revers pour l’armée congolaise.

RFI

11/12/07

mushaki.jpgLa Mission de l'Onu en République démocratique du Congo (Monuc) a confirmé mardi que les troupes insurgées ralliées à l'ex-général Laurent Nkunda s'étaient emparées lundi de Mushake et Karuba, au Nord-Kivu (est). Au lendemain de ce cinglant revers, le ministre congolais de la Défense affirme que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) « se réorganisent » pour « chasser » les insurgés.

La guerre des collines a fait rage pendant huit jours et s'est soldée par un retour à la case départ. Les forces armées congolaises qui avaient réussi à prendre Mushake en ont été repoussées et ont vraisemblablement dû se replier au-delà même des collines de Karuba qui surplombent le petit village.

La Monuc l'a confirmé dès lundi soir en déclarant que Mushake était sous le contrôle du CNDP de Laurent Nkunda.

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La chaise vide du président Kabila.

Colette Braeckman

09/12/07

 

Déjà absent à Addis Abeba où il aurait dû rencontrer les présidents du Rwanda et du Burundi et surtout la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice, le président Kabila a, in extremis, annulé son voyage à Lisbonne, au grand dam de l’Union européenne qui n’avait pas ménagé ses efforts pour aider le Congo à organiser ses premières élections démocratiques
Quelles ont été les raisons qui ont conduit le président congolais à renoncer à ce rendez-vous eurafricain, où, en plus de ses pairs, il était prévu qu’il s’entretienne avec le président Sarkozy et avec Guy Verhofstadt ? La situation au Nord-Kivu est une première raison : le chef de l’Etat, malgré les Européens qui lui conseillaient de privilégier une solution politique, s’est personnellement investi dans les opérations militaires contre le général rebelle Laurent Nkunda, avant d’entamer le désarmement forcé des miliciens hutus. Dimanche, des combats meutriers se poursuivaient, tandis que la Mission des Nations unies au Congo redoute que des milliers de civils soient utilisés comme des boucliers humains.
Soucieux de rétablir l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire, Kinshasa déplore toujours qu’une commande d’armes lourdes passée en Tchéquie en 2002, pour une valeur de 20 millions de dollars, soit toujours bloquée par les Européens, en vertu d’un embargo sur les armes, tandis que le Rwanda, soupçonné de soutenir Nkunda, n’est pas soumis au même embargo , pas plus que l’Ouganda…En outre, M. Kabila ne souhaitait pas rencontrer à Lisbonne son ancien rival Jean-Pierre Bemba, toujours en exil volontaire au Portugal et qui réclame des garanties de sécurité avant de rentrer au pays. Kinshasa a eu le sentiment que les Portugais, les Belges et de hauts responsables européens voulaient obtenir, pratiquement de force, une rencontre sinon une réconciliation entre les deux hommes…
Le président congolais, qui vient de passer avec la Chine d’importants contrats, n’avait peut-
être pas envie non plus d’entendre les objurgations et les mises en garde des Européens…

 

Le Carnet de colette Braeckman

RDC : La preuve la plus éclatante de l’échec de l’intégration des FARDC.

Antoinette K. Kankindi

14/12/07

 

fardc.gifPour une toute première fois le Potentiel a reconnu cette semaine, que l’option militariste pour ne pas dire guerrière ou belliqueuse du gouvernement de Kinshasa était unilatérale, et qu’elle a été prise contre l’opinion de tout le monde y compris des parrains du régime. Il était temps de se rendre à l’évidence. Il y a d’autres acteurs publics en RDC qui devraient se rendre à l’évidence. Spécialement la hiérarchie militaire qui a soutenu Joseph Kabila dans cette guerre que nous avons eu le temps de qualifier d’irresponsable d’abord et ensuite d’inutile. Rien pour l’instant ne fait croire que nous ayons eu tort ! Même après le retournement de la situation de ces derniers jours, l’autoproclamé ministre de guerre a tenu
à souligner que son armée avait opéré simplement un repli stratégique pour se réorganiser et redéployer une nouvelle offensive. On suppose qu’il ait dit ça aux micros soit des journalistes de l’ONU, soit de ce qu’on peut appeler des journalistes inféodés à sa cause. Aurait-il le courage de dire la même chose aux villageois qui ont vu l’armée de la république en débandade prendre la poudre d’escampette? Mais la chose la plus révoltante est qu’il ait dit que son armée se réorganise pour continuer la guerre contre le CNDP, car c’est Nkunda qui a porté la guerre dans la province. Son
excellence le Ministre de guerre ne semble plus se rappeler qui a déclaré la guerre à qui, mais le public le sait. Et les observateurs anticonformistes ont dénoncé cette guerre d’un gouvernement contre son peuple, pas à pas. Depuis le mouvement des mercenaires français, la formation progressive de la coalition FARDC-FDLR-MAI MAI- PARECO et le tout dernier FDLK, jusqu’à l’alignement de plus de 20.000 hommes pour en combattre 4.000, sans oublier les déclarations de prise de partie des Forces de l’ONU aux côtés des forces génocidaires et l’implication de troupes angolaises. On n’efface pas l’histoire comme cela, excellence !

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Nord-Kivu (RDC): affrontements au nord de Goma, fortes tensions à l’ouest.

fAFP

13/12/07

KINSHASA, 13 déc 2007 – Des affrontements ont été signalés jeudi matin entre Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et troupes insurgées au nord de Goma, capitale du Nord-Kivu (est), province où la situation restait très tendue après les revers subis par l'armée depuis lundi.

"Il y a des tirs depuis ce matin (jeudi) entre la 2e brigade des FARDC et des troupes de Nkunda commandées par le colonel (Sultani) Makenga sur les hauteurs de Gungu", dans des collines à 25 km au nord de Goma, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc), le commandant Prem Tiwari.

Des accrochages réguliers sont signalés dans ce secteur du territoire de Rutshuru, où ni l'armée régulière ni les insurgés n'ont lancé de vaste offensive ces dernières semaines.
Dans le territoire voisin de Masisi, où l'armée a subi un cinglant revers en début de semaine, la situation restait très tendue jeudi.

"La situation est assez confuse à Katale", village situé à environ 45 km au nord-ouest de Goma et fermement défendu par les troupes loyalistes depuis le début des affrontements au Nord-Kivu il y a plus de trois mois.

"Les FARDC ont évacué leur position et sont partis vers Masisi (chef-lieu du territoire du même nom, situé à plus de 60 km au nord-ouest de Goma)", a indiqué le major Tiwari, tout en précisant que Katale n'était à sa connaissance "pas occupé" par des troupes rebelles.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, de fortes explosions ont été entendues en provenance de Katale. D'après des habitants de Masisi contactés par l'AFP, les FARDC auraient fait sauter les munitions et armements lourds qu'ils ne pouvaient transporter dans leur retraite "stratégique" vers Masisi.

Depuis lundi, une semaine après le lancement d'une vaste offensive contre eux, les insurgés ont récupéré toutes les positions qu'ils occupaient à la fin août, au début des affrontements avec l'armée régulière au Nord-Kivu.

Le front s'est stabilisé mardi soir autour de Sake, cité située à 30 km de Goma et désormais défendue par des Casques bleus, qui ont prévenu qu'ils ouvriraient le feu en cas de tentative de progression des insurgés, à Sake mais aussi à Rutshuru et Goma.

La retraite précipitée de centaines de soldats loyalistes de zones dont ils avaient annoncé la "libération", et où les habitants étaient revenus s'installer, a entraîné des mouvements de panique et de nouveaux déplacements de populations.

Mercredi soir, le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ont exprimé leurs "inquiétudes" sur les conséquences humanitaires des récents combats.

 Ban Ki-moon a appelé les partisans de Nkunda à déposer les armes et indiqué que la Monuc appuyait les efforts de Kinshasa "pour établir l'autorité légitime de l'Etat dans l'est du pays", contre les insurgés et miliciens congolais, mais aussi les rebelles hutus rwandais.

Au Nord-Kivu, le chef du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Patrick Lavand'Homme, a de nouveau appelé jeudi "tous les belligérants à respecter le droit humanitaire".

"Nous avons eu des rapports sur des exactions, essentiellement des pillages, commis par des FDLR (rebelles hutus rwandais) contre les populations dans la zone de Kibirizi (Rutshuru, à environ 100 km au nord, nord-ouest de Goma)", a-t-il indiqué, ajoutant que "d'autres crimes contre des civils impliquant des FARDC et des insurgés" avaient été signalés dans le Masisi".

Le Nord-Kivu compte actuellement environ 800.000 déplacés de guerre, selon l'ONU.

 

 

Agence  France Presse