La conférence de paix sur le Kivu, dont l’ouverture officielle a été reportée au 6 janvier, risquent d’être éclipsés par le malaise qui règne au sein des forces armées congolaises (FARDC) à la suite de l’humiliante défaite subie à Mushake. Rappelons que depuis début septembre, le président Kabila avait choisi l’option militaire pour réduire la rébellion du général Laurent Nkunda, qui avait pris les armes pour défendre les Tutsis congolais qu’il assurait être menacés. Désireux de rétablir l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire et de mettre en œuvre ses prérogatives constitutionnelles, le président Kabila était alors largement soutenu par son opinion publique, en particulier au Kivu, où il avait été élu à plus de 90% sur sa promesse de rétablir la paix.
KINSHASA, 26 déc 2007 – Un ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC) a qualifié mercredi à Kinshasa de "capitulation" la conférence sur la paix dans les deux provinces du Nord et du Sud-Kivu (est), dont l'ouverture officielle prévue jeudi a été repoussée au 6 janvier.
"La conférence projetée est sans objet. Elle ne peut produire les effets escomptés par le peuple congolais, dès lors que Nkunda (général déchu, ndlr) demeure le maître des lieux. Elle est convoquée dans les conditions de capitulation", a affirmé Arthur Zaidi Ngoma, dans une déclaration à la presse.
GOMA (AFP) – mercredi 26 décembre 2007 – 12h40 – Le chef rebelle congolais Laurent Nkunda appelle à un "cessez-le-feu" pour permettre la tenue d'une conférence sur la paix dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé un communiqué de son mouvement transmis mercredi.
"Dans la perspective de la tenue annoncée d'une conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, le CNDP (mouvement politico-militaire du général déchu Nkunda) soutient l'exigence exprimée par le Département d'Etat américain au terme de laquelle les parties en conflit (…) doivent observer un cessez-le-feu afin de permettre le déroulement des travaux dans un environnement sécurisé", souligne le texte.
Le CNDP regrette toutefois que l'initiative du cessez-le-feu ne soit pas venue du gouvernement mais "considère comme effectif l'arrêt des hostilités".
Il dit soutenir la tenue de cette conférence et promet la participation de son mouvement "s'il y est invité".
Interrogé à ce sujet mardi soir au cours d'un point de presse à Goma (capitale du Nord-Kivu), le ministre de l'Intérieur, Denis Kalume, a dit "prendre acte" du communiqué du CNDP en réaffirmant la volonté du gouvernement de ramener la paix dans l'est.
Le CNDP "souhaite qu'elle (la conférence) s'illustre par l'inclusivité, l'esprit de tolérance et d'acceptation mutuelle, la volonté d'aboutir à une réconciliation sincère en vue d'une paix durable" dans l'est congolais.
Organisée à l'initiative du président Joseph Kabila, cette conférence vise à mettre fin aux conflits dans les provinces troublées du Nord et du Sud-Kivu. L'ouverture des travaux, initialement prévue jeudi à Goma (capitale du Nord-Kivu), a été repoussée au 6 janvier.
Elle réunira pendant 9 jours plus de 500 personnes, députés, membres de la société civile, militaires et représentants des différentes communautés ethniques du Nord et du Sud-Kivu. Tous les chefs des groupes armés congolais opérant dans la région devraient également y participer.
"Notre mouvement demande que personne ne s'avise à rompre le cessez-le-feu instauré de facto, qu'il s'agisse des forces gouvernementales ou de leurs supplétifs", prévient le leader du CNDP qui soutient cependant que ses troupes réagiraient en cas d'attaque de leurs positions.
Depuis la fin août, le Nord-Kivu est le théâtre de violents affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) – qui y ont déployé près de 25.000 hommes – et des soldats insurgés ralliés à Nkunda, estimés à environ 4.000.
Aucun affrontement n'a été enregistré depuis le 20 décembre au Nord-Kivu, selon l'ONU et des sources militaires congolaises.
Les travaux préparatoires de la conférence sur la paix dans les Kivu démarrent ce jeudi 27 décembre. La Société civile du Nord- Kivu désiste, estimant que les préalables d’un bon dialogue ne sont pas remplis, rapporte radiookapi.net
Selon le président de cette Société civile, le nombre de participants des forces vives à cette rencontre est insuffisant. « Nous estimons que la participation de la Société civile devrait être importante, avec au moins 150 délégués par province, pour le Nord et le Sud-Kivu, sur les 600 participants », a indiqué la source. En plus le président de la Société civile du Nord-Kivu souhaite la participation à cette conférence des 11 coordonnateurs provinciaux de de la société civile, le bureau du secrétariat exécutif national de la société civile, ainsi que celle, significative, de l’opposition politique. « Parce que la question qui va être traitée dans cette conférence ne concerne pas que le Nord et le Sud-Kivu. Elle est nationale », a-t-il conclu.
Par ailleurs, certains autres groupes réagissent négativement sur cette conférence. C’est le cas de la communauté Nande, qui dans un mémo publié ce mercredi à Goma, a déclaré qu’elle ne participera pas non plus à cette conférence.
L'annonce a été faite mardi, dans la soirée par l’abbé Malu Malu, membre du comité préparatoire. Initialement prévu pour ce jeudi 27 décembre, le démarrage de la conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les Kivu a été décalé de dix jours, rapporte radiookapi.net
Selon l'abbé Apollinaire Malu Malu, ce changement de date se justifie par le fait qu'il fallait donner plus de temps à la préparation de ce rendez-vous. « En répondant aux préoccupations des uns et des autres qui voulaient plus d’explications sur les enjeux, les tenants et les aboutissants de cette conférence et qui avaient le souci qu’il y ait une grande sensibilisation et beaucoup d’échanges avant la tenue de la conférence, le comité organisateur a décidé de prolonger le temps de préparation avant les assises proprement dites », a expliqué le président de la CEI (Commission électorale indépendante). D’après la même source, ce jeudi 27 décembre, on procédera plutôt à l’ouverture des travaux préparatoires. Entre le 28 décembre et le 04 janvier 2008, il y aura successivement la sensibilisation, la désignation des participants ainsi que la finalisation des dossiers techniques; et le 05 janvier, le programme prévoit l’arrivée et l’accueil des participants ainsi que leur accréditation, a précisé l’abbé Apollinaire Malu Malu. La clôture de la conférence interviendra le 14 janvier, a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, le même mardi, la société civile du Sud-Kivu a désapprouvé la disproportion, d’après elle, dans la répartition des quotas entre, d'une part les institutions publiques, et d’autre part la société civile. Les premières seraient privilégiées au détriment de la seconde, selon cette société civile. Quant à la Société civile du Nord-Kivu, elle a déclaré que les préalables pour la bonne tenue de ce dialogue n'ont pas été respectés par le gouvernement.
En réponse à toutes ces observations, l’abbé Malu Malu a indiqué que les travaux préparatoires qui s’ouvrent jeudi ont notamment pour finalité, de lever les équivoques possibles et de permettre aux différents groupes d’échanger avant les assises proprement dites. Il faudra que chaque groupe fasse preuve de compréhension étant donné, a conclu le président de la CEI, que la salle où se tiendra la conférence n’accueille que 500 personnes au plus.
La Direction Politique du Congrès National pour la Défense du Peuple porte à la connaissance de l’opinion ce qui suit :
1.Dans la perspective de la tenue annoncée à Goma, ce 27 courant, d’une Conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, le CNDP soutient l’exigence exprimée par le Département d’Etat américain au terme de laquelle les parties en conflit à l’Est de la RDC doivent observer un Cessez-le-feu afin de permettre le déroulement des travaux dans un environnement sécurisé. Il regrette que cette initiative n’ait pas été le fait de notre propre Gouvernement, mais il n’est pas trop tard pour bien faire. En conséquence, dès ce jour, il considère comme effectif l’arrêt des hostilités.
Dans un communiqué daté de ce 24 décembre 2007 signé à Bwiza, son quartier général, le Congrès National pour la Défense du Peuple, CNDP en sigle, vient de décréter un cessez-le-feu unilatéral en prévision de la tenue prochaine de la conférence sur la paix, la sécurité et le développement au Kivu. Cette mesure du CNDP fait ainsi écho de la proposition du département d’état américain faites aux parties en conflit en RDC d’observer un cessez-le-feu concerté en vue de garantir le bon déroulement de ladite conférence ; initiative que le CNDP regrette pour autant qu’elle n’ait pas été l’œuvre du gouvernement de la RDC, mais invite toutefois ce dernier à l’observer faute de quoi, ‘’ quiconque prendrait une telle responsabilité (de rompre ce cessez-le-feu de facto) devra en répondre et, en tout état de cause, nous ne resterions pas sans réaction’’, prévient le Chairman du CNDP.
MOGADISCIO, 23 décembre– Le premier contingent du Burundi faisant partie de la force de maintien de la paix de l'Union africaine (UA) est arrivé dimanche à Mogadiscio, alors que des violences meurtrières se poursuivent dans la capitale somalienne.
Le capitaine Paddy Ankunda, porte-parole de la Mission de l'UA en Somalie (Amicom), a indiqué à Xinhua que 100 soldats burundais sont arrivés et près de 1 500 restant arriveront à Mogadiscio " bientôt".
Le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé plus tôt cette année le déploiement d'une force africaine de maintien de la paix de 8 000 hommes en Somalie, mais seul l'Ouganda a envoyé en mars la totalité de son contingent composé de 1 600 soldats.
Un certain nombre d'autres pays africains se sont engagés à contribuer à la mission, mais le manque de fonds et l'insécurité croissante empêchent leur déploiement.
Cinq membres du contingent ougandais de maintien de la paix ont été tués et neuf autres blessés dans des attaques séparées depuis leur déploiement à Mogadiscio.
L'arrivée des soldats burundais intervient seulement quelques heures après un échange de tirs d'artillerie lourde entre les forces conjointes du gouvernement somalien et des troupes éthiopiennes et les insurgés islamistes samedi soir et dimanche à l'aube.
Des milliers de soldats éthiopiens sont déployés en Somalie depuis un an pour aider le gouvernement transitoire somalien à repousser le mouvement islamiste, qui a pris le contrôle de nombreux endroits dans le sud et le centre du pays.
La Somalie est ravagée par les violences depuis le renversement du dirigeant Mohamed Siyad Barre en 1991.
Alors que les belligérants du Nord-Kivu s'apprêtent à se mettre autour de la table à Goma, le rôle de la Monuc dans le conflit est toujours sujet à caution. En effet, en juillet 2007, on apprenait que des soldats indiens auraient échangé du renseignement contre de l'or. Les FDLR (issus des ex-génocidaires rwandais) ont ainsi échappé à la traque. La présence des FDLR (pro-hutus) en RDC constitue l'une des raison du combat de Laurent Nkunda (pro-tutsis) au Nord-Kivu…
Selon des documents internes à l'Onu et une enquête de l'agence France-presse, des casques bleus indiens ont été impliqués, en 2005 et 2006, dans des trafics avec les FDLR (rébellion issue des anciens génocidaires rwandais refugiés au Congo) en échange de renseignements.
Depuis la reprise de la localité de Mushake par les insurgés ralliés au général déchu Laurent Nkunda, des rafles systématiques contre les Congolais d'expression rwandaise seraient organisées dans la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu. Plusieurs témoignages ont été recueillis par l'Agence Rwandaise d'Information :
Dans l'après midi du 11 décembre 2007, Monsieur Mustapha BAZIRAHE, congolais d'expression rwandaise et boutiquier, a été enlevé et arrêté par les militaires sous le motif d'appartenir au CNDP, le mouvement de rébellion de Laurent Nkunda. Dans cette même journée, Monsieur Muhamed Gasana, un démobilisé, a été enlevé avec quatre autres personnes et séquestré dans le cachot de T2 (sécurité militaire), pour motif, appartenance au mouvement CNDP.