AFP
26/04/07
L'armée congolaise mène depuis mardi matin une opération militaire d'envergure destinée à reprendre des positions occupées par des présumés rebelles rwandais dans le Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mercredi de source militaire sur place.
Six bataillons des Forces armées de la RDC (FARDC) prenaient part mercredi à cette opération destinée à sécuriser deux axes routiers partant de Goma, la capitale du Nord-Kivu, vers le nord (Ishasha, à la frontière avec l'Ouganda) et le nord-ouest (Kanyabayonga), a indiqué à l'AFP le colonel Delphin Kahimbi, commandant en second de la région.
"A la suite d'une série d'embuscades et d'attaques contre des véhicules civils par les FDLR (rebelles – Forces démocratiques de libération du Rwanda), nous avons lancé mardi à l'aube cette opération", a déclaré à l'AFP le colonel Kahimbi.
"Nous avions identifié huit positions tenues par les FDLR et qui servaient de point de départ à leurs attaques. Ces huit positions ont été reprises sans combats", a-t-il poursuivi, précisant que les FDLR avaient fui à l'ouest de cette zone.
Le colonel Kahimbi a ajouté que l'opération devait se poursuivre dans les jours à venir afin de sécuriser les positions reprises et lancer des "patrouilles de combat" à la poursuite des FDLR.
Le 16 avril, un minibus avait été attaqué par de présumés FDLR sur l'un des axes routiers visés par l'opération des FARDC. Un des passagers, un étudiant, avait été tué, atteint d'une balle dans le dos.
Trois jours plus tôt, sur la même route principale, sept soldats des FARDC avaient péri dans un accrochage avec des FDLR présumés.
De nombreux éléments des FDLR sont accusés par Kigali d'avoir activement participé au génocide rwandais de 1994 et qui a fait plus de 800.000 tués, essentiellement au sein de la minorité tutsie.
L'opération militaire entamée mardi est conduite par les brigades "mixées" Alpha, Bravo et Delta des FARDC, constituées d'éléments issus de l'armée régulière et d'ex-soldats insurgés majoritairement tutsis qui répondaient jusqu'en janvier aux ordres du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda.
Miliciens Maï-Maï et rebelles hutus rwandais sont hostiles à ces nouvelles nouvelles brigades des FARDC déployées depuis janvier pour "sécuriser" cette province.
Début avril, des élus du Nord-Kivu ont par ailleurs dénoncé dans un rapport "des dizaines de crimes atroces commis contre des civils" par des soldats de ces brigades mixées déployées depuis janvier pour "sécuriser" cette province de l'est du pays.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), les affrontements entre FARDC, rebelles et miliciens provoque des déplacements importants de population dans le Nord-Kivu.
"Les déplacements se font principalement dans le territoire de Rutshuru (au nord de Goma), où l'on estime à plus de 26.000 le nombre de personnes déplacées depuis avril", selon OCHA.
AFP