AFP
08/10/07
GOMA (RDCongo), 7 oct 2007 (AFP) – Un proche du dissident Laurent Nkunda a déclaré dimanche à l'AFP que les troupes insurgées étaient sur le point de lancer une offensive contre les positions des Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC) au Nord-Kivu (est).
"Nous allons maintenant déclencher l'offensive (…) Demain (lundi), nous allons le déclarer officiellement", a prévenu le "général" Bwambale Kakolele, se présentant comme "le ministre de la Défense" du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP, mouvement politico-militaire de Nkunda).
"Nous avons attendu longtemps l'ouverture d'un dialogue avec le gouvernement de Kinshasa, mais on nous combat toujours", a-t-il expliqué, joint par téléphone dans les montagnes du Masisi, au nord-ouest de la capitale provinciale, Goma.
Il a affirmé que les FARDC avaient attaqué samedi les positions nkundistes près de Bukima, dans des collines situées à environ 25 km au nord de Goma, où les affrontements se poursuivaient dimanche selon les deux camps et selon la Mission de l'ONU en RDC (Monuc).
"Du côté de Rubaya, Karuba et Ngungu (localités du territoire de Masisi situées à entre 40 et 50 km à l'ouest de Goma), les FARDC ne cessent de lancer des roquettes sur nos positions", a-t-il déploré.
Des accrochages quasi-quotidiens opposent les FARDC et les troupes insurgées depuis la fin septembre, après la rupture d'une trêve de 18 jours instaurée sous forte pression de la Monuc.
Cette trêve avait été imposée après dix jours de combats alors que les nkundistes étaient sur le point de s'emparer de Sake, ville située à 30 km au nord-ouest de Goma. Des Casques bleus s'étaient alors déployés à Sake et un cessez-le-feu avait été instauré sur plusieurs autres fronts dans la région, dont la zone de Bukima.
Kinshasa a appelé les dissidents et les miliciens de groupes armés locaux à rejoindre le processus national de réforme de l'armée, se refusant à toute négociation avec Nkunda.
Ce dernier continue à demander un dialogue, tout en accusant les FARDC de pactiser sur le terrain avec des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), stationnés depuis 13 ans dans l'est congolais et accusés par Kigali d'avoir activement participé au génocide rwandais de 1994, essentiellement dirigé contre la minorité tutsie.
FARDC et nkundistes se renvoient systématiquement la responsabilité du déclenchement des hostilités, qui ont entraîné le déplacement de quelque 370.000 civils depuis décembre 2006 au Nord-Kivu, selon l'ONU.
Agence France Presse