Eoin Young
18/10/07
La situation humanitaire au Nord Kivu est délicate. Selon l’Office de Coordination des Agences Humanitaires des Nations Unies, OCHA, la période entre la mi septembre et la mi octobre 2007 a compté 143.000 nouveaux déplacés, et le nombre ne cesse d’augmenter suite à l’insécurité qui sévit dans la région.
Les déplacés sont concentrés pour la plupart à l’ouest de Goma sur cinq sites, et au niveau de Rutshuru avec huit autres sites. On compte aussi des déplacés sur le territoire de Masisi. « Leurs problèmes sont surtout l’abri, la nutrition, la santé, et la communauté humanitaire répond au mieux,» a dit Nestor Yombo-Djema, chargé de communication à OCHA.
Il a souligné que les combats empêchent les humanitaires d’accéder à toutes les personnes déplacées.
«La majorité des actions humanitaires sont concentrées pour le moment au niveau des sites qui sont près de Goma, compte tenu justement du manque d’accessibilité à d’autres endroits. Les bailleurs ont donné 40 millions de dollars qui permettent aux humanitaires de poursuivre leurs actions. Pour la sécurité alimentaire, le PAM a du tripler la quantité de vivres qu’avaient été prévue au début de l’année.»
Pour renforcer la réponse humanitaire au Nord Kivu, OCHA a ouvert un bureau mobile à Minova il y a quatre semaines, et un autre bureau mobile à Kitchanga le 17 octobre.
A Minova, la plupart des gens qui sont dans le besoin ont pu bénéficier d’une aide humanitaire.
En ce moment il y a une mission d’évaluation inter agence a Kitchanga pour identifier les besoins, et faire dénombrer les déplacés, pour ensuite prioriser les besoins plus urgents et organiser une réponse.
«Le plus grand problème est l’accès aux déplacés. Les routes sont déjà dans un mauvais état, mais à part ça l’autre grand problème est la situation sécuritaire, qui est du aux combats, mais aussi aux militaires et groupes armés qui ne donnent pas accès aux humanitaires pour atteindre les populations en besoin», explique Ylva Blondel, officier d’information publique de OCHA.
«Récemment il y a eu des problèmes, il y a eu même des civils qui bloquaient l’aide humanitaire parce qu’ils ont peur que l’on apporte une assistance aux troupes qui vont leur faire mal. Cette situation complique encore plus l’acheminement de l’aide humanitaire», a-t-elle ajouté.
Un autre problème présent sur le terrain ce sont les épidémies.
«Il y a une épidémie de cholera et de rougeole à Kitchanga et probablement aussi à Mweso, mais pour le moment on ne connait pas bien la situation, parce qu’on n’y a pas eu encore accès. Un autre problème grave, c’est la malnutrition sévère a Mweso; où le taux de malnutrition est à 17%,» a souligné Mme Blondel.
Le plan de contingence humanitaire pour le Nord Kivu a été revu trois fois ce dernier temps. Le dernier, qui date de juillet, a la capacité de répondre à 270.000 personnes.
«Jusqu’a présent, on a 143.000 nouveaux déplacés confirmés, qui font partie de ce chiffre, mais c’est un chiffe qui est en augmentation constante. On atteint presque la capacité prévue,» a conclut Mme Blondel.