El Memeyi Murangwa
12/06/07
Incroyable, c’est à croire que les paisibles citoyens qui trouvent la mort dans le Nord et Sud Kivu sont victimes des fantômes. Le calcul militaire congolais devient contagieux, le chef de la mission de la MONUC ose confirmer par ses services, d’une réduction sensible des éléments armés étrangers sur le territoire de la RDC ! Non seulement les FDLR et Interahamwe recrutent devant les casques bleus, mais aussi une nouvelle ethnie venue du Tchad, les Mbororo sont armés et défient l’autorité provinciale du Bas-Uélé dans la province orientale. A cela s’ajoute-les LRA Ougandais, devenus indésirables au Sud Soudan, établis depuis deux semestres en Ituri. La MONUC ne fait même pas mention des militaires angolais dans la province du Bas Congo ne répondant pas à la hiérarchie militaire FARDC. Ce mouvement des troupes s’observe partout sur les frontières perméables, devenues des véritables plateformes de trafic d’armes contre les matières précieuses de la RDC. Que signifie réduction, pour la MONUC ? Faut-il dire, renfort, Monsieur le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU !
Une mission du conseil de sécurité étant attendue ce 19 juin 2007 en RDC, la MONUC tient à dresser un bilan positif qui n’en est malheureusement pas un. Elle peut cependant se réjouir d’avoir sécurisé parfaitement la tricherie lors des dernières élections, de protéger les personnalités politiques congolais contre la colère d’une population paupérisée par la prédation , mais aussi de posséder le meilleur record macabre de la planète quand au nombre journalier des morts fauchés par les bandes armés qui reçoivent armes et munitions des trafiquants portant l‘emblème des nations unies. Les jeunes mères portants les bébés des casques bleus préparent déjà un cahier de charge à soumettre à l’importante délégation onusienne qui s’apprête à visiter la RDC. Notre correspondant depuis la ville martyre de Kisangani nous rapporte que les nombreux enfants délaissés sont sans assistance à ce jour. Drôle de façon de maintenir la paix pour ces forces de l’ONU au Congo.
Observatrice partiale, la MONUC a tout fait pour dissuader toute tentative de recours à la force, pouvant menacer le processus politique, en fermant les yeux sur les exactions commises sur la population civile par les ex-FAR et Interahamwe dans l’ancienne province du Kivu. Le même comportement a été observé en Ituri dans la province orientale, mais aussi dans les récents événements malheureux qui ont endeuillés le Bas Congo et la ville de Kinshasa.
La MONUC doit éviter des discours politiques et une multitude d’articles vantant des prouesses mirages, en mettant à la disposition des FARDC, les moyens nécessaires et l’encadrement adéquat pour la mise en place d’une armée républicaine.
A titre de rappel : La MONUC a été créée le 30 novembre 1999 par la résolution 1291 du Conseil de Sécurité suite aux Accords de Lusaka. Avec ses 17.000 hommes de troupes, c’est actuellement la plus importante des 18 missions de maintien de la paix de l'ONU. Elle est également la plus coûteuse avec un budget annuel de près de 1 milliard de dollars US.
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