Radio Okapi
21/06/07
Dans une interview accordée à Radio Okapi à l’issue de la visite de la délégation du Conseil de sécurité en RDC, l’ambassadeur Jean-Marc de la Sablière, chef de délégation, a abordé les points en rapport avec le processus de démocratisation du pays. Parmi ces points, il a évoqué les progrès réalisés à ce jour, l’aspect sécuritaire à l’Est de la RDC ainsi que les perspectives d’avenir, rapporte radiookapi.net
Radio Okapi : Excellence, vous avez terminé aujourd’hui votre série de rencontres avec les autorités congolaises, quelles sont vos impressions au terme de votre visite ?
Jean-Marie de la Sablière : Je voudrais d’abord dire que c’est la 8e fois que le Conseil de sécurité vient en République Démocratique du Congo, mais c’est la première fois qu’elle vient après les élections. Dans un contexte qui est un contexte totalement nouveau où il faut bâtir un partenariat entre un gouvernement souverain et les Nations Unies. Je pars moi avec le sentiment d’abord que beaucoup de choses ont été faites. Il faut toujours le dire parce que rappelons-nous ce qu’ont été ces élections. La préparation des élections, ça été un travail absolument considérable et la Monuc a fait un travail absolument remarquable. Donc, je pars avec le sentiment que oui on a fait en coopération avec les Congolais un très bon travail jusqu’à présent. Et qu’il y a maintenant des grands défis devant nous. Alors ces défis sont d’abord les défis du peuple congolais qui a des institutions maintenant nouvelles et je pense qu’il ne faut pas être impatient, je l’ai dit tout à l’heure en ce qui concerne en œuvre du contrat de gouvernance. N’oublions pas que ce gouvernement est là depuis trois mois. Je pense qu’il est important et je le reconnais et nous avons nous une certaine expérience des choses parce que nous gérons beaucoup de sorties de crise, il est important que la population ait rapidement les dividendes de la paix. Mais le travail est en route. Il n’y a que trois mois que le gouvernement est en place. Et moi j’ai le sentiment que les choses vont aller maintenant assez vite parce qu’également les donateurs s’organisent pour aider la République Démocratique du Congo.
Alors, maintenant j’ai une certaine inquiétude sur l’affaire du Kivu. Nous en avons parlé aussi bien avec le président de la République, les ministres qu’avec les présidents
Sénat. Et là il faut régler cette affaire du Kivu. L’instabilité au Kivu est dangereuse. Non seulement elle entraînerait des conséquences au niveau de la population, c’est absolument inadmissible mais également elle peut mettre en danger l’ensemble du processus. C’est absolument essentiel de régler cette affaire par des voies politiques et diplomatiques comme priorité. Et puis je pars aussi avec le sentiment que la réforme du secteur de sécurité est totalement prioritaire. Et ça il faut terminer le travail qui a été fait, le consolider. Il faut aider la République Démocratique du Congo à avoir une armée, une armée professionnelle.
R.O : Comment la communauté internationale peut le faire ?
JMS : Il faut aujourd’hui dans l’immédiat consolider l’acquis c'est-à-dire qu il faut les brigades intégrées, il faut des moyens, il faut que la démobilisation se fasse, il faut que toutes les forces soient intégrées, il faut que la discipline règne, il faut au-delà, bâtir une vraie armée, une armée professionnelle qui soit à la hauteur des ressources du Congo. Et ça, la communauté internationale attend un plan des autorités congolaises, ensuite elle va s’organiser pour les aider. Et je voudrais enfin rendre hommage au travail de la Monuc encore une fois. Lacy Swing fait un très bon travail. Merci.
R.O : Merci Excellence.
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