El Memeyi Murangwa
17/03/08
La MONUC par sa base mobile opérationnelle de Rubaya a retrouvé 7 corps sans vie à Kibabi. D’après son porte-parole, le lieutenant Jean-Paul Dietrich toutes ces personnes ont été tuées dans la nuit du 11 au 12 mars par les Mai-Mai du PARECO qui ont aussi blessé six autres personnes dont deux enfants la même nuit. Il est malheureux de constater que l’enquête annoncée par la MONUC tarde à faire la lumière sur cette énième tuerie dans le Masisi. Ces signes macabres démontrent à suffisance que la haine ethnique se porte à merveille grâce à des députés nationaux, agitateurs qui combattent la coexistence pacifique des ethnies dans cette partie de la république.
Heureusement que les tireurs des ficelles sont connus du président de l’Assemblée Nationale, Vital Kamerhe qui n’hésita pas en pleine conférence de Goma de menacer en ces termes : « Des députés nationaux, pour des raisons qui leur sont propres, ont commencé à manipuler les Maï-Maï et les autres groupes armés pour leur demander de ne pas signer l’acte d’engagement et pour qu’ils persistent dans la logique de la guerre. A ces personnes-là très respectables, j’insiste, en tant que président de l’assemblée nationale, je connais ces personnes-là, et si, d’aventure, il y a un groupe des Maï-Maï ou autres qui ne signent pas l’acte d’engagement par le fait de ces personnes-là, je rentre à Kinshasa et on met ces personnes en accusation »
Au vu de la situation sur terrain qui n’évolue pas à cause de la manipulation, n’est ce pas le moment pour l’Assemblée Nationale de se pencher sérieusement sur ce cas en créant en son sein une commission spéciale chargée d’auditionner le président de l’assemblée nationale sur sa révélation, information capable d’aider la justice à faire son travail pour enfin mettre hors d’état de nuire ces élus (Maï-Maï en cravate) n’ayant plus rien d’honorable ?
Au jour d'aujourd'hui, la déstabilisation du Nord-Kivu à partir de Kinshasa n’est un secret pour personne, cela va de l’incitation au meurtre en passant par l’approvisionnement des Maï-Maï en armes par le sommet de l’état. Le lâche assassinat de l’écologiste Albert Ngezayo Prigogine et les razzias sur les récoltes et le bétail par l’association momentanée PARECO-FDLR dans le territoire sous contrôle CNDP ne constituent que des provocations destinées à énerver d’avantage ce mouvement politico-militaire qui pourtant observe un cessez- le- feu depuis la fin de la conférence sur la paix au Kivu.
Le seul souci de l’exécutif congolais semble celui de faire peur à une population déjà paupérisée par un manque criant de gouvernance.
Etonnant donc de voir que certains membres de l’assemblée nationale s’adonnent à un jeu dangereux consistant à entretenir des imperfections au lieu de les changer.
A la justice donc de faire son travail.
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