Lutte contre la corruption en RDC: plus d’un milliard de dollars détournés.

AFP

23/07/08

 

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a dénoncé mardi le "détournement de plus d'1,3 milliard USD" au terme d'un audit mené auprès de régies financières et d'entreprises publiques, a annoncé le cabinet du Premier ministre.

Deux commissions avaient été mises en place début 2008 par le gouvernement congolais pour "combattre la corruption, le détournement des deniers publics, la mauvaise gouvernance et la spoliation des immeubles et terrains de l'Etat", a rappellé mardi au cours d'un point de presse Godefroid Mayobo, ministre près le Premier ministre.

Selon lui, des actions disciplinaires ont été ouvertes à l'endroit de 53 personnes concernées par ce détournement. Les dossiers de 27 personnes physiques et morales ont été transmis au parquet général de la République par le ministre congolais de la Justice "pour instruction ou inculpation, le cas échéant".

L'enquête a porté sur trois régies financières (impots, domaines et douanes) et six entreprises publiques (eau, électricité, transports fluviaux et lacustres, import/export, assurances et voies aériennes).

Par ailleurs, 153 dossiers concernant la spoliation d'immeubles et terrains de l'Etat ont été ouverts par les enquêteurs dans les provinces de Kinshasa, Katanga et Sud-Kivu, a indiqué M.Mayobo.

Les enquêteurs doivent poursuivre leurs investigations dans d'autres régions du pays.

En avril, une ONG congolaise de lutte contre la corruption avait dénoncé d'importants détournements de fonds publics entre 2006 et 2007 et exigé des poursuites contre leurs auteurs.

La Ligue congolaise de lutte contre la corruption (Licoco) s'était dit "très préoccupée par la façon dont sont gérées les finances de l'Etat", se référant à un rapport de la Cour des comptes sur l'audit des dépenses publiques exécutées par le Trésor du 1er décembre 2006 au 28 février 2007.

Dans son rapport transmis au gouvernement en février, la Cour des comptes avait aussi constaté dans plusieurs ministères, entreprises publiques et régies financières, des dépenses "non enregistrées" ainsi que des paiements opérés en "procédure d'urgence" pour lesquels elle n'a reçu aucune justification.

Le ministre près le Premier ministre a rappelé que, dans son discours d'investiture le 6 décembre 2006, le président Joseph Kabila "avait annoncé la
fin de la récréation en ce qui concerne le comportement des dirigeants et des gestionnaires de l'Etat".

Les bailleurs de fonds, notamment la Belgique, ancienne puissance coloniale, mais aussi le Fonds monétaire international et la Banque mondiale pressent depuis des années Kinshasa de lutter contre la corruption généralisée.

 

AFP

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