El Memeyi Murangwa 

29/01/09                                                                                                                          

Le cercle du pouvoir congolais ne cache pas son amertume devant le silence du Rwanda sur une éventuelle extradition de l’opposant politique congolais, le général Laurent Nkunda Mihigo, se trouvant actuellement en résidence surveillée au pays des milles collines. Annoncée tambour battant par l’inspecteur de la police nationale congolaise, John Numbi, la décision rwandaise de restreindre les mouvements du Chairman du Congres National pour la Défense du Peuple (CNDP) pendant les opérations conjointes de l’armée gouvernementale congolaise (FARDC) et de la force rwandaise de défense (RDF) contre les rebelles du front démocratique pour la libération du Rwanda (FDLR) a été transformé par Kinshasa en arrestation devant aboutir à une éventuelle extradition vers le Congo. 

Le gouvernement congolais qui a réussi une forte médiatisation sur « l’incarcération » fictive de l’homme politique Nkunda, déchante peu à peu.  En effet Kinshasa oubli qu’il est en négociation avec le mouvement politico-militaire qu’incarne Laurent Nkunda qui n’est qu’un partenaire politique incontournable pour le retour de la paix au Kivu.  Dans une récente déclaration à Kigali, le gouvernement rwandais a exprimé le souhait que le cas Nkunda se règle politiquement et non juridiquement par les autorités congolaises. Nkunda absent, le CNDP reste entier et continuera à mener son combat n’en déplaise à Kinshasa qui cherche sans succès à consacrer une partition du CNDP, brandissant pour ce fait, un Joker recherché par la cour pénale internationale (CPI), comme allié. Kinshasa habitué à l’élimination physique des opposants politiques cherche à refaire l’histoire : Le Mouvement National Congolais (MNC) de Patrice Emery Lumumba a disparu avec son leader, le Parti Solidaire Africain (PSA) d’Antoine Gizenga devenant comme par hasard Lumumbiste ! Le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) de Pierre Mulele a changé de fondateur après son ignoble assassinat au Camp Kokolo, ironiquement, Joseph Désiré Mobutu en deviendra président-fondateur. Pas plus qu’hier Jean Pierre Bemba défenestré en pleine capitale par les blindés de la garde présidentielle a échappé à une tentative d’assassinat avant de se retrouver en exil.  C’est à croire que demain un autre faussaire réclamera la paternité du CNDP de Laurent Nkunda ! Sans le vouloir, le régime Kabila est entrain de prouver à suffisance qu’il demeure le chapiteau des hors-la-loi.  Longtemps allié aux Interahamwe et aux milices Mai-Mai, le régime de Joseph Kabila sera sans doute rattrapé un jour par la justice internationale. Que dire de l’inspecteur général de la police congolaise, le Juferi, John Numbi célèbre pour la persécution des Kasaïens au Katanga en 1991 ? Ne se balade t-il pas dans la ville de Goma accompagné de Bosco Ntaganda, lequel est pourtant recherché par la cour pénale internationale ?  Au lieu de rêver sur l’extradition de Nkunda, Kinshasa doit préparer les prochaines négociations de Nairobi et Addis-Abeba pour faciliter le retour de la paix au Kivu. Paix qui ne profitera pas certainement aux rapaces, décidés à balkaniser la RDC.       

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