AFP
03/01/08
LONDRES, – Les pays développés pillent les ressources de la République démocratique du Congo mais ne font pas assez d'efforts pour aider le pays à sortir d'une grave crise humanitaire, a estimé le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres.
L'aide des pays occidentaux n'est pas suffisante pour permettre aux Congolais de sortir de la pauvreté, d'améliorer la situation sanitaire ou pour faire cesser les violences, dont des pillages et viols au Nord-Kivu (est), souligne l'ancien Premier ministre portugais aujourd'hui à la tête du HCR, dans une interview au Financial Times publiée jeudi.
"Même si nous faisons face à un désastre humanitaire, comme au Nord-Kivu, où il y a eu une augmentation dramatique de la violence, personne à l'étranger ne se sent menacé, et la communauté internationale n'accorde pas vraiment d'attention à la RDC", explique-t-il.
L'aide accordée à ce pays de quelque 60 millions d'habitants manquant cruellement d'infrastructures est insuffisante par rapport aux besoins, souligne-t-il.
La situation peut mettre en péril la démocratie dans le pays, poursuit-il, car les habitants n'ont pas vu leur vie s'améliorer depuis des élections supervisées par l'Onu en 2006, les premières depuis l'indépendance du pays en 1960, et après trois ans d'une guerre civile qui a fait quelque trois millions de morts.
L'Onu estime à 800.000 le nombre de déplacés au Nord-Kivu, après des années de violence entre forces gouvernementales et insurgés.
"Pensez aux ressources qui ont été prélevées dans le pays", ajoute-t-il. "De nombreuses entreprises exploitent la RDC, prenant ses ressources, et dans beaucoup de cas, sans respect minimum des règles", accuse-t-il encore. "La communauté internationale a pillé systématiquement la RDC, nous ne devons pas l'oublier", conclut-il.
Agence France Presse