Bahati Amani
29/12/07
En cette période de fin d’année 2007, la rédaction de Kivupeace s’est donnée la peine de vous montrer les noms des
leaders politiques et militaires qui joueront un rôle déterminant dans l’histoire de la RDC en 2008. Ce choix se fonde sur l’
activité que mène chacun d’entre eux dans son institution d’appartenance, mais aussi sur la possible physionomie que
risquera de prendre la RDC, compte tenu de l’évolution en cours. Il faut reconnaître que ce classement reste subjectif,
mais cela n’enlève en rien de sa pertinence et du rôle qui reviendra à ces acteurs au courant de l’année 2008. Rien qu’à
voir ce qu’a été l’année 2007 pour la RDC,
point n’est besoin de démontrer que l’échiquier politique de ce pays connaîtra
un bouleversement certain. Ces noms figurent parmi les acteurs clés de la politique actuelle de la RDC. Certains sont
connus, les autres ne le sont pas, mais c’est leur rôle au courant 2008 qui permettra aux congolais de se rendre compte
de leur importance dans le nouveau tournant que prendra ce pays dans les jours qui viennent. Certains appartiennent au
gouvernement, les autres dans l’opposition et les autres sont influents dans les institutions internationales présentes en
RDC. Qui sont ces personnes au juste ?
1. ABANDI René : il est le porte-parole du mouvement politico-militaire CNDP. Après les avancées significatives que ce
mouvement vient de connaître aux plans militaire, politique et social, il est clair que cet homme est appelé à jouer un rôle
clé en RDC dans les jours à venir. Son atout est lié au fait qu’il est l’un des représentants civils du CNDP et ses prises de
position sont modérées. Juriste de formation, René peut être sûr que, le succès de la présence du mouvement à quelque
négociation que ce soit dépendra de sa capacité à savoir convaincre ses interlocuteurs et à démontrer que la RDC doit
compter avec le CNDP, si elle veut être un espace de paix, de sécurité et de prospérité. Vu l’importance grandissante du
CNDP au plan national et international, ce nom est en passe de devenir une routine aux yeux de ceux qui s’intéressent à l’
évolution socio-politique de la RDC. Il lui faudra devenir sage, pour ne pas perdre de vue les grands objectifs du
mouvement dont il porte la voix. Tourner sa langue sept fois dans sa bouche pour dire ce qu’il faut, au moment q’il faut et à
la place qu’il faut.
2. VAN DER WILDENBERG Sylvie : cette porte-parole de la Monuc au Nord Kivu s’est montrée sentimentale et passionnée
dans ses prises de position sur la situation dans le Nord Kivu. Se fondant sur ses relation amoureuses avec certains
chefs militaires des FARDC, elle a prouvée qu’elle ne peut être digne de confiance. Elle a voulu engager la Monuc sur des
voies glissantes, suite à ses prises de position plus sentimentales qu’objectives. Si la Monuc veut garder la crédibilité
nationale et internationale, elle a intérêt à se débarrasser de cette guerrière qui fait partie de ceux qui croient encore en la
victoire militaires des FARDC sur le CNDP. Compte tenu de l’évolution de la situation en RDC, il sera difficile qu’on
permette à cette dame de continuer à mettre la poudre au feu pour conduire de milliers de personnes dans les camps de
fortune. Soit, elle sera évincée de son poste, soit ses supérieurs lui demanderont d’apprendre à faire la différence entre
les relations amoureuses et la profession. Dans les jours à venir, soit cette voix se taira, où en toute humilité elle sera
obligée de lire l’histoire au présent et se rendre à l’évidence que seule la réconciliation entre congolais vaut la peine.
3. BALEKE KADUDU Emile : ce président de l’assemblée provinciale du Sud Kivu est appelé à jouer un rôle clé dans l’
avenir de la RDC. Aujourd’hui, c’est la province du Nord Kivu qui est en ébullition, mais d’ici peu, le Sud Kivu suivra. D’
abord, cette humiliation que l’assemblée provinciale du Sud Kivu vient de connaître face à la réhabilitation à son poste par
la Cour Suprême de Kinshasa du très kabiliste gouverneur Tchibalonza. Cette décision étant compris comme une insulte
face aux ressortissants du Sud Kivu qui ne comptent plus de « vrai » ministre dans le gouvernement Kabila. D’autre part, c’
est le fait que l’état-major de Kinshasa a décidé d’ouvrir un front au Sud Kivu à partir de Minova. Le CNDP sera obligé
dans sa défense, de poursuivre l’ennemi jusqu’à sa base de Minova. Ce sera l’entrée du Sud Kivu dans la guerre à cause
de Kabila. Le gouverneur étant reconnu comme un homme corrompu et proche de Kinshasa, c’est le président Baleke qui
risquera de jouer un rôle de premier plan, soit pour pacifier, soit pour embraser militairement la province du Sud Kivu.
4. TCHKEZ DIEMU : ministre congolais de la défense, cet homme est un va-t-en guerre qui induit régulièrement et erreur le
président Kabila. Les revers subis durant sa tentative à déloger le CNDP de ses positions devraient le pousser à changer
de position. Mais Tchikez alimente la galerie à Kinshasa en faisant croire que l’échec militaire des FARDC face au CNDP
est lié à la trahison de certains commandants. Il refuse de se rendre à l’évidence en acceptant que les FARDC n’ont pas
de capacités militaires et mentales pour affronter le CNDP dans son terrain de prédilection du Masisi. Maintenant qu’il s’
engage à lancer une nouvelle guerre contre le CNDP après avoir remanié l’ossature du commandement militaire des
FARDC, il n’aura plus le droit à l’erreur. S’il perd « sa » nouvelle guerre, c’est toute sa carrière politique qu’il aura perdu, il
n’aura plus d’excuses aux yeux de Kabila comme aux yeux de la population congolaise. L’an 2008 nous permettra de voir
clair !
5. Laurent NKUNDA MIIHIGO: il est le responsable politique et militaire du CNDP. Dans l’ensemble de ses déclarations à
la presse nationale et internationale, il s’est montré modéré, pondéré et posé. A aucun moment, il n’a été excessif dans
ses propos, comme c’est le cas pour les guerriers gouvernementaux. Malgré les victoires militaires et diplomatiques du
mouvement qu’il dirige, il s’est toujours montré partisan d’une solution négociée à la crise congolaise. Humaniste
convaincu, il est en train de montrer au peuple congolais que l’espoir est possible même lorsqu’on a devant soi, une
armada de militaires prêt à nous écraser. L’invincibilité militaire et l’objectivité de revendications de Laurent montrent que
la RDC doit compter avec lui, si elle est effectivement préoccupée par son développement. Après la reconnaissance
nationale et internationale du CNDP, il devient évident que le rôle de ce dernier en RDC n’est plus qu’une question de
temps. En 2008, Laurent Nkunda sera l’un des hommes clés de la politique congolaise.
6. Joseph KABILA : président de la RDC, depuis quelques mois le raïs ne sors plus de chez lui. Il voyage très peu et
consulte régulièrement les marabouts pour connaître son sort. Elu par les populations du Kivu, Joseph Kabila a réussi à
montrer à ces dernières qu’elles s’étaient trompées. Sans avoir pu améliorer son image à Kinshasa et dans les
provinces de l’ouest de la RDC, le raïs est désormais un homme seul qui a peur de tout. Il ne fait plus confiance à
personne, ce qui l’a poussé à enlever tous les congolais de sa garde rapprochée pour s’entourer des angolais. Il a fat
tuer plusieurs milliers de militaires congolais au front et continue d’envoyer les jeunes congolais à la guerre, alors qu’une
solution politique est possible. Pressé de toute part, Joseph Kabila sent ses jours comptés. Vomi par les occidentaux qui
l’ont placé au pouvoir, honni par le peuple congolais qu’il fait souffrir atrocement et injustement, multipliant les oppositions
à l’intérieur et à l’extérieur du pays, il est lui-même certain que les jours à venir ne lui seront pas facile à gérer. Ayant
réussi à créer l’unanimité autour de lui, actuellement tout peut lui arriver sans qu’aucun congolais ne verse une larme !
7. KAYEMBE MBANDANKULU : ce chef d’état-major général des FARDC est l’un des artisans de la fourberie de Joseph
Kabila. Après avoir remplacé, le général Kisempia Sungilanga Lombe ; Kayembe s’est montré très proche des idées
katangaises où la conviction est que, seule la guerre peut éradiquer le mal. Fidèle parmi les fidèles de Joseph Kabila, il
est l’un de ceux qui peuvent permettre à le RDC de résoudre le problème sécuritaire de l’est. S’il accepte de désarmer les
FDLR, de purger les FARDC de la présence des miliciens Mai Mai, Fdlr et de démanteler les camps interahamwe dans le
Kivu, il pourra inscrire son nom dans l’histoire du sous continent congolais. Le cas échéant, il se verra militairement
humilié, sera limogé de son poste de chef d’état-major général des armées et sera précipitamment envoyé à la retraite.
Cette classification n’est, ni une prophétie, ni un décret. C’est une lecture de ce que pourra devenir le visage politique
et militaire de la RDC au courant de l’année 2008. Si ce pays veut garder sa souveraineté comme état, la voie de la
responsabilité est obligatoire et nécessaire. Ces personnes figurent parmi ceux qui auront la lourde tâche de conduire la
RDC vers un avenir de paix et de prospérité. Cet avenir profitera aux congolais qui, ont besoin d’un environnement paisible
et serein afin de cultiver leurs champs, de paître leurs troupeaux et de faire leur commerce sans sa faire tuer et violer dans
leur propre pays.
Kivupeace/Lyon, France