El Memeyi Murangwa
23/06/07
Surprenant l’attitude du gouvernement congolais qui assure à l’Ambassadeur Andy Sparkes sa disponibilité de recevoir quatre mille Congolais en voie d’être expulser de la Grande Bretagne ! Etonnant aussi d’apprendre que ce gouvernement incapable d’honorer les salaires de ses diplomates, compte subitement sur les potentiels expulsés pour réaliser ses chantiers et a même besoin de leur service, affirme Antipas Mbusa Nyamwisi.
Ces personnes ayant été persécutées dans leur propre pays par les forces armées et la police politique pour leurs convictions religieuses (Bundu dia Kongo) et surtout pour leur appartenance politique (UDPS) ont droit à la protection internationale et ne peuvent retourner au Congo contre leur gré, comme le dit étrangement excellence Monsieur l’ambassadeur « ne pas nous obliger à les faire rentrer de force ».
Le diplomate habitant down town Kinshasa, qui a eu à entendre les détonations d’armes lourdes et les crépitements d’armes dans les affrontements tragiques du 22 et 23 mars 2007, n’ignore pas pourquoi ces jeunes congolais quittent le pays et immigrent clandestinement dans son pays. Il est donc cynique de croire que Kinshasa et le reste du Congo offrent à ce jour, les garanties nécessaires pour un rapatriement volontaire.
La Grande Bretagne qui a eu à déverser une partie des sujets de sa majesté dans la partie australe de l’Afrique et en Amérique du Nord à la recherche de la débrouille ne devait en aucun cas envisager une quelconque expulsion de ces immigrants clandestins qui comme les Anglais en Afrique du sud entrent dans un territoire étranger sans visa. Ces demandeurs d’asiles ont l’avantage de fouler le sol britannique sans armes à feu et ne constituent aucun danger pour la stabilité de la couronne.
Monsieur l’Ambassadeur n’ignore pas que le HCR a sous la main plus de 320.000 refugies congolais dans les pays voisins du Congo ne pouvant pas être rapatrier à cause de l’insécurité grandissante depuis les dernières élections. Oubli t-il que le leader de l’opposition constitutionnelle, Jean Pierre Bemba (42% des voix aux dernières élections présidentielles) en séjour sanitaire au Portugal se trouve présentement à l’étranger beaucoup plus pour besoin de sécurité ?
Si l’actuel gouvernement est incapable de protéger un élu du peuple, qu’adviendra-t-il à ces vulnérables personnes une fois forcées au retour dans ce pays à haut risque ? Que sont devenus les 42 Congolais rapatrié de Londres au mois de février 2007 ? Le diplomate devra bien demander des comptes au gouvernement pour en savoir plus et éviter à son gouvernement de poursuivre le renvoi au Congo des personnes victimes de persécution dans leur propre pays.
Pour la plupart, ces congolais fuient l'insécurité politique, les persécutions, les violences, les viols et les guerres… Les flux de réfugiés ont connu une forte progression depuis 1998 date qui coïncide avec l’établissement de la nouvelle dictature Kabila et du délabrement progressif du tissu économique. L’armée nationale impayée (FARDC) est tributaire d’une population devenue pratiquement un champ pour ces hommes en armes.
Selon la convention de Genève de 1951, le terme de réfugié s'applique à toute personne qui craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays. Ces personnes en instance d’être refoulés remplissent ces conditions et ne peuvent faute de la langue anglaise soutenir leur histoire d’exil.
La Grande Bretagne doit éviter d’emboiter le pas au Zimbabwe de Robert Mugabe en chassant ces immigrés qui ne doivent qu’obtenir la protection de sa majesté la reine Elizabeth II, noblesse oblige.
copyright © 2007 Virunganews