Thaddéus Musenge
Lagos, 23/08/07
L'Agence France Presse a diffusé avec forces détails un communiqué du chef des forces négatives par excellence, c'est-à-dire les tristement célèbres FDLR, un communiqué dans lequel ces bandits affirment n'avoir enlevé personne au Nord-Kivu ! C'est le comble ! Ce n'est pas une surprise que ce soit l'Agence France Presse qui ait le monopole d'un tel communiqué. Les liens entre les deux forces datent de la participation de la France dans le génocide rwandais, une participation qui s'avère chaque plus inscrite dans le complexe dessein de la terrible françafrique. En effet la besogne sale, menée au Rwanda au début des années 1990, révèle chaque fois plus des ambitions néo-colonialistes de la France dans les Grands Lacs Est africain. Ces ambitions ont été mortellement perturbées par l'échec des génocidaires au Rwanda, mais la France maintien son lien et son appui inconditionnel à ces mêmes génocidaires activement de mille manière. L'AFP y contribue de tout son prétendu prestige comme « média attitré » dans les affaires des Grands Lacs. Soyons donc clairs quant à ce qui concerne la source du communiqué des génocidaires.
Que les médias internationaux qui servent de longa manus aux néo colonialistes emboîtent le pas à l'AFP, cela n'étonne plus personne car il s'agit là de leur commun objectif. Mais que ceux qui se déclarent intéressés au bien commun de la nation congolaise relaient les communiqués des génocidaires en répétant l'AFP sans rien critiquer positivement, cela frise une complicité grossière. Les FDLR prennent les congolais pour des idiots et des médias congolais leur donnent voix au chapitre à cet effet. C'est vraiment regrettable. L'opinion publique congolaise ne peut pas oublier qu'elle est capable de réussir ce que la Monuc et FARDC n'ont pas encore réussi : elle peut combattre efficacement ces forces négatives à martelant aussi souvent que possible, aussi clairement que possible leur responsabilité directe dans l'insécurité grandissante qu'ils ont provoqué depuis leur arrivée au pays. Si les hommes politiques se permettent d'utiliser la brutalité de ces génocidaires pour se maintenir au pouvoir, l'opinion publique a le droit et le devoir de dénoncer ce mensonge grotesque qui a déjà coûté la vie à tant de personne.
Comment Murwanashyaka peut-il affirmé que le « Kivu était un îlot de paix avant l'arrivée des troupes du général Nkunda au début de l'année 2007 » ? Quel Kivutien et quel congolais peut avaler une couleuvre de cette taille quand la province a été victime de ces bouchers à la machette depuis 1994, et que leurs exactions n'ont fait qu'augmenter en nombre et en cruauté ? Ce chef des massacreurs ose affirmer que ses « amis » de la Monuc nous ont menti pour « salir » ses FDLR quand elle nous a fait savoir l'abandon de plusieurs positions par les FARDC de la brigade Bravo sur l'axe Rutshuru-Ishasha, les FDLR ont refait surface et perpetré plusieurs exactions, notamment le pillage de Nyakakoma et le kidnapping des dizaines de personnes utilisées pour transporter le butin de ces bandits ! Je dis ses « amis » de la Monuc car nous connaissons la coopération directe ou indirecte, active ou passive, de cet organisme dans la décision de la hiérarchie militaire congolaise d'interrompre la poursuite des forces négatives semant la désolation au Nord et au Sud Kivu.
Nous savons que ces FDLR se sentent forts de leurs liens avec le pouvoir en place à Kinshasa, et aussi de l'appui inconditionnel de la France dans toutes ses ramifications mercenaires, médiatiques, affairistes et diplomatiques. Mais nous refusons que ces criminels prennent le peuple congolais pour un peuple débile mentalement, physiquement ou autrement. Le peuple congolais doit s'insurger contre cette situation en allant au-delà de la mesquinerie des politiciens siégeant à l'assemblée nationale, provinciale ou au gouvernement pour mettre fin aux exactions criminelles perpétrées par les FDLR, quoi qu'en dise la Monuc.
Il y a lieu de supposer que Tshikez Diemu, Amisi, Mayala voient maintenant dans quelle situation ils ont conduit la province qui a le plus besoin de paix. Ils constatent maintenant que leur décision, sous prétexte de museler Nkunda, va servir les visées génocidaires de la France toujours en vigueur, et que c'est le peuple congolais qui va en pâtir. Si Murwanashyaka n'était pas fort des déclarations que ces généraux ont fait récemment, il n'aurait pas eu un toupet pareil ! Ils devront porter la responsabilité de ce que ses forces négatives feront dorénavant. Un homme averti en vaut deux.
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